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Tom Scioli (Illustrateur)
EAN : 9781607066200
260 pages
Image Comics (24/06/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
The Eisner-nominated GODLAND saga comes to a climactic conclusion in this sixth softcover volume of pure, cosmic orgasm, as the universe-spanning drama ends in spectacular fashion. From the rescue mission to save Neela Archer to saving the universe and the final confrontation with Iboga itself, this one's got it all!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le dernier de la série qu'il faut impérativement avoir commencé par le début, c'est-à-dire Hello, Cosmic!. Il contient les épisodes 31 à 36, ainsi que le numéro spécial "Finale", initialement parus entre 2010 et 2013, tous écrits par Joe Casey, dessinés et encrés par Tom Scioli, avec une mise en couleurs de Bill Crabtree (épisodes 31 à 35), puis Brad Simpson (épisodes 36 et Finale).

Le Tourmenteur a décidé de passer à l'action : il envoie ses souris anthropomorphes injecter un produit psychotrope à Basil Cronus, pour récupérer le corps de sa fille. Adam Archer et Neela Archer luttent au fin fond de l'espace contre R@d_Ur Rezz (celui qui a précédé Neela au niveau cosmique), avec l'aide inattendue de Maxim.

Sur Terre, Friedrich Nickelhead galvanise ses troupes pour que ces supercriminels aillent affronter Almighty Decimator. le papillon cosmique commence à révéler les secrets de la réalité à Nickelhead.

Avec cette série, Joe Casey et Tom Scioli avaient décidé de rendre un hommage intelligent à Jack Kirby, en prenant ses aventures cosmiques comme un genre en soi, et en racontant un récit respectant les conventions de ce genre. Avec ce dernier tome, le lecteur retrouve Tom Scioli au meilleur de sa forme. Il ne se contente pas de singer les dessins de Kirby, ce qui n'aurait que l'apparence d'une mauvaise imitation. Il reprend les codes graphiques du maître : mains tendues en avant, individu aux proportions gigantesques, créatures flottant dans l'espace, avec des points d'énergie parcourant leur corps, technologie futuriste et monumentale, les mains géantes dans le ciel.

Le lecteur connaissant l'oeuvre de Kirby repère également les citations de ses séries. Il voit des personnages évoquant les Éternels, les Forever People, les New Gods. Il sourit en voyant apparaître un robot géant évoquant les Sleepers des aventures de Captain America, avec la tête de Basil Cronus fixé sur son bas-ventre, comme une sorte de pénis à tête chercheuse.

En surface les dessins de Scioli rendent hommage à Kirby, mais en moins bien. Il ne maîtrise pas le rendu des textures. Il n'essaye même pas de de jouer avec les ombres pour les rendre expressionnistes. Heureusement, il bénéficie d'un metteur en couleurs (Bill Crabtree, puis Brad Simpson) qui habille ses dessins avec des couleurs ajoutant un peu de volume, sans en abuser. Cette technologie infographique n'existait pas à l'époque de Jack Kirby. Ici elle complète les dessins de Scioli pour leur donner le lustre et la profondeur nécessaires.

À l'évidence, Tom Scioli n'est pas Jack Kirby, mais il réussit des compositions de page parlantes, malgré le degré d'abstraction du récit. Toujours en utilisant les tics graphiques de Kirby, il donne à voir des combats titanesques, transcrivant avec conviction les conflits idéologiques qui opposent les combattants.

Dans le registre de l'innovation, Scioli s'émancipe de Kirby (sans rien perdre de sa démesure) dans le dernier épisode (Finale) qui se déroule 100 ans dans le futur, avec des représentations intelligentes de concepts échevelés, et une influence inattendue d'Osamu Tezuka dans la façon de dessiner le personnage principal (évoquant Phénix, l'oiseau de feu). Il est également très convaincant quand il imagine la fusion visuelle de 2 individus Adam Archer et Maxim (en Adamaxim).

Le lecteur attendait beaucoup de ce dernier tome. Depuis le départ, Joe Casey a conçu sa narration comme une quête d'un sens à la vie. Adam Archer a bénéficié d'un saut quantique dans l'évolution de la race humaine, lui permettant de voyager dans les étoiles, de rencontrer des races extraterrestres. Ce don lui a été octroyé par une entité supérieure dénommée Iboga. Les aventures d'Adam Archer s'accompagnent donc d'une quête spirituelle, d'une confrontation avec des formes de vie plus évoluées, avec une déité toute puissante.

Dans un premier temps, le lecteur a le plaisir de voir que Joe Casey mène ses intrigues à terme, qu'il s'agisse du devenir de Neela Archer, du Almighty Decimator, ou du sort de l'humanité. Il découvre même que l'épisode "Finale" se déroule 100 ans dans le futur apportant plus qu'une forme de coda au récit, puisqu'il s'agit d'une ouverture d'une ampleur inimaginable. le conflit opposant Basil Cronus à Friedrich Nickelhead trouve sa résolution et le Tourmenteur n'est pas oublié. Il n'y a que le rôle de Lucky qui ne justifie pas sa présence dans le récit.

Comme dans les tomes précédents, le lecteur est frappé par la narration papillonnante de Joe Casey. Alors qu'il aborde des thèmes ardus et ambitieux tels que la place de l'homme dans l'univers, et sa possible évolution dans les siècles à venir, les séquences alternent entre les différents personnages, au beau milieu de l'exposition de leurs convictions. Casey provoque même le lecteur avec le papillon omniscient qui commence une phrase indiquant qu'il va tout expliquer et révéler à Friedrich Nickelhead, pour être coupé au beau milieu et ne jamais finir (un peu facétieux, ce Joe Casey).

Du coup le lecteur se retrouve balloté d'un point de vue à l'autre, passant d'une notion à l'autre, sans savoir laquelle prédomine vraiment. Il y a R@d_Ur Rezz qui évoque et promeut l'entropie (la perte d'énergie inéluctable jusqu'à la mort ou l'arrêt de tout système). Il y a Basil Cronus qui demande si vous avez fait des expériences (comme Jimi Hendrix, Are you experienced ?). Il y a ce personnage qui place la nécessité de s'adapter comme priorité. Lorsqu'Adam Archer recrée l'univers dans son entièreté, Joe Casey pose également la question de ce que pourrait être l'univers à l'image d'un unique individu.

Le scénariste aborde donc des thèmes philosophiques fondamentaux dans une pagaille organisée, mais non linéaire, et à la progression qui semble hasardeuse. le lecteur attend pourtant que le scénariste tienne sa promesse d'une révélation sur l'ordre des choses, sur le sens de la vie, sur un Dieu. D'un côté, c'est déraisonnable d'en attendre autant d'un simple comics. D'un autre côté, Joe Casey tient sa promesse à sa manière. Il apporte des réponses d'une candeur exaspérante quand un des personnages dit que le sens de la vie est simplement d'être vécue, de vivre des expériences. Il envoie un message peu clair quand Basil Cronus insiste sur la défonce comme objectif, comme moyen de se divertir, sans autre souci.

Toutefois, au fil des épisodes, le lecteur constate qu'une évolution revient à plusieurs reprises comme une l'alternative à l'individualité. Casey reprend un thème déjà développé par Kirby dans la série Eternals, celui de la conscience collective. Il le présente et le développe à sa manière, apportant une réponse à la question du sens de la vie (non pas ce qu'elle signifie, mais vers quoi elle pourrait se diriger). Au fur et à mesure des épisodes (et avec "Finale"), le lecteur constate qu'il ne s'agit pas d'une fumisterie de la part de Casey, mais bien d'une proposition logique.

En terminant ce dernier tome, le lecteur se dit que Joe Casey et Tom Scioli se sont montrés bien plus ambitieux que ces combats à grands coups de poing et décharge d'énergie ne le laissaient supposer, bien plus ambitieux que de faire un récit à la manière de Jack Kirby en mode cosmique. Ils ont respecté à la lettre l'idée de se servir des conventions du genre cosmique pour interroger la place de l'être humain dans l'univers, l'existence potentielle d'un Dieu, les prochains stades de l'évolution de l'humanité. Leur mode narratif à base de superhéros (superpouvoirs et altruisme comme le sacrifice de Neela) et de contre-culture (Basil Cronus et son usage de psychotropes) peut agacer, mais la sincérité de leur démarche ne fait pas de doute.

La façon désinvolte dont ils intègrent les conventions les plus bas du front (un coup de pied dans les joyeuses d'une entité cosmique) peuvent faire grincer des dents, ou sourire, ou encore prouver qu'ils ne souhaitent pas péter plus haut que leur derrière. Ils ne se prennent pas pour des philosophes académiques, ils transcrivent ce que leurs expériences leur ont enseigné. Leur récit est une déclaration sur la force de la volonté, la limitation de la perception humaine, le pouvoir de créer, la possibilité d'un Dieu tout puissant, le besoin de spiritualité, la soif de progresser. Pour Adam Archer et ses descendants, il y a et il y aura toujours des choses à découvrir. Il y aura toujours une progression à effectuer. C'est une profession de foi honnête qui revêt une forme bizarre, mais aussi idiosyncrasique que cohérente pour un lecteur de comics chevronné.
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