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Citations sur La Sélection : Le Prince (23)

Je compare mentalement America aux autres Sélectionnées. Elle est charmante, quoique brut de décoffrage. Elle n'a pas conscience de sa beauté, une beauté qui sort des schémas classiques, ni de l'impact qu'elle peut avoir sur les gens. Elle n'a pas vraiment l'allure d'une princesse, même si sa fierté a quelque chose de royal. Sans oublier que je n'éveille rien en elle, ni désir ni sentiment. Et pourtant, je n'arrive pas à me défaire de l'envie de gagner son cœur.
Ce que m'offre la Sélection, c'est la possibilité de me lancer à la conquête d'America.
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Nous éclatons de rire, soulagés d’être sur la même longueur d’onde. L’ironie, c’est parfois la meilleure arme.
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Peut-être Daphne a-t-elle raison. Nous partageons beaucoup plus que je n’ose me l’avouer. Notre relation consistait en visites et en coups de fil épisodiques, mais c’était en réalité beaucoup plus profond
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Peut-être a-t-il voulu m’endurcir en m’apprenant à m’endurcir, à ne pas me laisser mener par mes sentiments.

Tu es trop stupide pour voir l’amour, même s’il surgit sous ton nez.

La voix de mon père me tire de ma réflexion.

— Reviens sur terre, Maxon.

— Pardon ?

— Combien de fois dois-je te le répéter ? La Sélection porte avant tout sur un choix capital et rationnel, elle ne te donne pas le droit de rêvasser.
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J’ai bien essayé de faire des choix, père. C’est juste que vous ne me faites pas confiance.
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- Pensez-vous que je pourrai un jour vous appeler "ma chère" ?
- N'y comptez pas trop.
Voilà qui sonne comme un défi.
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— America, ma chère, j’espère que vous trouverez dans cette cage une cause qui vous donnera envie d’en découdre. Après cet échange, j’ai hâte de vous voir passer à l’action.

Je me mets debout, m’agenouille à ses côtés et lui prends la main. Elle n’ose pas croiser mon regard, et je peux enfin l’admirer tout mon soûl. À cet instant précis, les nuages s’écartent, un rayon de lune frappe son visage et je suis ébloui. Elle ne se contente pas d’avoir du caractère, elle est aussi d’une beauté à couper le souffle. Des yeux bleu glacier, une chevelure de flammes… Une sensation étrange me prend d’assaut, qui m’évoque un feu de cheminée ou la douceur d’un soleil d’après-midi. Elle s’attarde dans ma poitrine, se confond avec les battements de mon coeur.

En mon for intérieur, je me sermonne. Il faut être un imbécile pour s’enticher de la première fille venue. Le coup de foudre, ça n’existe pas. Et pourtant, elle pourrait se révéler la candidate la plus valable de toutes. America est une jeune femme que je dois conquérir, et cette conquête peut prendre du temps. Autant commencer tout de suite.
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Je fais les cent pas, tentant d’évacuer la nervosité qui me paralyse. À l’époque où la Sélection n’était qu’un point à l’horizon – une perspective lointaine –, cela m’électrisait. Mais aujourd’hui ? Aujourd’hui, je ne sais plus. Je ne sais plus où j’en suis. Le recensement a été effectué, les données sont épluchées par nos meilleurs analystes. Le personnel a été assigné à ses nouvelles tâches, les couturières travaillent sans relâche, les chambres attendent leurs nouvelles occupantes. Le palais est en ébullition. Pour les prétendantes, la Sélection a démarré une fois rempli le formulaire de candidature – et nous allons recevoir des dizaines de milliers de formulaires. Pour moi, elle commence dès ce soir. Car ce soir, je fête mes dix-neuf ans. Et, à dix-neuf ans, j’entre dans le club des célibataires hautement convoités. Je rajuste ma cravate dans le miroir. Ce soir, des millions d’yeux vont être posés sur moi, et je dois me montrer digne de mon rang. Convaincu par l’image que me renvoie la glace, je quitte ma chambre et gagne le bureau de mon père, saluant de la tête conseillers et gardes lorsque je les croise dans le couloir. Difficile d’imaginer que, dans moins de quinze jours, cet endroit sera envahi par des hordes de jeunes filles surexcitées. Je frappe à la porte avec énergie, comme me l’a ordonné Père. Tout lui sert de prétexte pour me faire la leçon. Frappe à la porte avec fermeté, Maxon. Arrête de tourner comme un hamster en cage, Maxon. Sois plus rapide, plus malin, plus habile, Maxon. — Entrez. J’ouvre la porte, et mon père détache un instant son regard de la glace pour me toiser. — Ah, te voilà enfin. Ta mère ne va pas tarder. Prêt ? — Prêt.

Que répondre d’autre ? Père s’approche de moi et dépose un petit paquet sur son bureau. — Joyeux anniversaire. Ôtant le papier argenté, je découvre un écrin de couleur noire. À l’intérieur, des boutons de manchette. Père doit être trop absorbé par sa fonction pour se souvenir qu’il m’a offert des boutons de manchette à Noël. Peut-être est-ce un rite de passage ? Moi aussi, peut-être, un jour, j’offrirai le même cadeau deux fois de suite à mon propre fils. Pour cela, il faut d’abord que je prenne femme. Ma femme. Je fais rouler ces mots sur ma langue sans oser les prononcer à voix haute. Ils ne font pas encore partie de mon vocabulaire. — Merci, Père. Je vais les mettre tout de suite. — Il faut que tu sois irréprochable, ce soir. La Sélection va occuper tous les esprits. — Le mien aussi, dis-je avec un sourire contraint tout en fixant les boutons de manchette. J’hésite un instant à lui confier mes doutes, mes interrogations. Père a traversé la même épreuve, après tout, en son temps. Lui aussi a dû douter, se poser des questions. — Ne pars pas défaitiste, Maxon. C’est censé être une expérience exaltante. — J’en ai pleinement conscience, Père. Ce qui me frappe, c’est la rapidité avec laquelle tout cela me tombe dessus. — De quelle rapidité parles-tu ? ricane mon père. Voilà des années que j’œuvre en sous-main pour que tout se déroule sans accroc. — En sous-main ? Que voulez-vous dire ? C’est à cet instant que la porte s’ouvre pour laisser entrer ma mère. Père lui présente un visage rayonnant. — Amberly, vous êtes resplendissante. Mère lui offre l’un de ces sourires dont elle a le secret, entre fierté et modestie, puis elle l’enlace. — Pas au point de vous aveugler, j’espère. Je ne suis pas la tête d’affiche ce soir. Elle se détache de Père et me serre contre elle. — Bon anniversaire, cher enfant. — Merci, Mère. — Pour ce qui est de ton cadeau, il va falloir être patient. Tout le monde est prêt ? — Il semblerait, oui. Père lui présente son bras, elle l’accepte. Je leur emboîte le pas, marchant dans leur ombre. Comme d’habitude. — L’attente est encore longue, Votre Majesté ? demande un journaliste.

Sous les lumières des projecteurs, je sue à grosses gouttes. — Le tirage au sort est effectué ce vendredi, les Sélectionnées arriveront au palais le vendredi suivant. — Nerveux, Votre Altesse ? s’enquiert une voix que je ne reconnais pas. — À l’idée d’épouser une jeune fille qui m’est totalement étrangère ? Vous me connaissez mal. J’adresse un clin d’œil au vide et entends s’esclaffer des personnes que je n’arrive pas à distinguer. — Cela ne vous angoisse pas du tout ? — Pas le moins du monde. — Nous savons que vous ferez le bon choix, Majesté. Le flash d’un appareil photo m’aveugle. — Par ici, Majesté ! Par ici ! — Ne parlez pas trop vite. Une jeune femme qui accepterait de partager sa vie avec moi ne saurait être tout à fait saine d’esprit. Nouveaux éclats de rire. Le moment me paraît idéal pour tirer ma révérence. Je préfère conclure mes conférences de presse sur une note d’humour. — Pardonnez-moi, messieurs les journalistes, des proches sont venus nous rendre visite et je ne voudrais pas leur paraître impoli. Tournant le dos aux caméras et aux micros, je prends une profonde inspiration. Voici le début d’une soirée qui promet d’être catastrophique. Je parcours la Salle d’Apparat d’un regard circulaire, admirant les tables du banquet recouvertes de nappes bleu nuit, les lustres qui brillent de mille feux… Aucun moyen de m’échapper. Les invités d’un côté, de l’autre des journalistes en embuscade. Ce n’est pas ce soir que je vais pouvoir jouir d’un minimum de tranquillité. Même si cette fête est donnée en mon honneur, personne ne m’a consulté. À peine ai-je réussi à me dégager des griffes des journalistes que le bras de mon père s’abat sur mes épaules. Je me raidis. — Souris, m’ordonne-t-il en marmonnant, et j’affiche mon plus beau sourire tandis qu’il salue des invités éminents. Mon regard croise celui de Daphne, qui a traversé l’océan en compagnie de son père, le roi de France. Le hasard a voulu que mon anniversaire coïncide avec la signature d’un traité commercial entre nos deux pays. Nos chemins se sont croisés régulièrement ces dernières années, et c’est sans aucun doute la seule personne, en dehors des membres de ma famille, que je considère comme proche. Cela me fait immensément plaisir de voir un visage familier. Je la salue d’un geste, elle lève sa coupe de champagne. — Mets tes sarcasmes en sourdine quand tu réponds aux journalistes, ajoute Père entre ses dents. Tu es prince. Comporte-toi en prince. Sa main me broie littéralement l’épaule. — Désolé, Père. C’est une fête, et je me suis dit… — Réfléchis avant de parler. Et j’espère qu’avant l’enregistrement du Bulletin, tu recrouveras ton sérieux. — Ne vous inquiétez pas, Père. Je me suis oublié un instant. Ça n’arrivera plus. Il me lâche l’épaule et porte sa coupe à ses lèvres. — Cela t’arrive un peu trop fréquemment. Je jette un regard agacé à Daphne et lève les yeux au plafond, ce qui la fait rire, car elle connaît par cœur ce que j’éprouve en ce moment même. Père suit mon regard. — Toujours aussi charmante, cette Daphne, lance-t-il. Dommage qu’elle n’ait pas le droit de participer au tirage au sort. — Charmante, c’est le mot. Mais elle m’a toujours laissé indifférent. — Tant mieux. Tu aurais fait preuve d’une stupidité sans nom, comme à ton habitude. Je fais mine d’ignorer sa critique. — De plus, il me tarde de rencontrer les Sélectionnées. — Il est grand temps que tu prennes des décisions, Maxon. Sans commettre d’erreurs. Tu dois me trouver un peu trop sévère, mais il convient que tu saisisses l’importance de ta position. Je réprime un soupir. J’ai bien essayé de faire des choix, Père. C’est juste que vous ne me faites pas confiance. — Vous vous faites trop de souci, Père. Je prends la Sélection très au sérieux. — Cela implique plus que de trouver une épouse avec laquelle tu as des affinités. Beaucoup plus. Toi et Daphne, par exemple. Vous êtes très amis, mais ce serait un formidable gâchis. À nouveau, je me compose un masque. Rendu mal à l’aise par la tournure que prend la conversation, je fourre mes mains dans mes poches. — Je vais saluer les invités. D’un geste, Père me congédie, concentré sur son verre, et je lui fausse compagnie. J’ai beau réfléchir, je ne comprends pas où il veut en venir. Il n’a rien à gagner à manquer de respect à Daphne, comme il l’a fait, alors qu’elle ne participe pas à la Sélection. La fête bat son plein. Certains invités me confient qu’Illéa attend l’arrivée d’une nouvelle princesse avec impatience… Leur énergie déferle sur moi à la façon d’un raz-de-marée qui menace de m’engloutir. Je distribue les poignées de main et j’accepte des cadeaux superflus, je pose quelques questions, en toute discrétion, à un photographe qui utilise un objectif qui m’intrigue et je donne l’accolade à des cousins, des amis, de parfaits étrangers. Enfin, me voici seul un instant. Mon regard trouve à nouveau Daphne, qui entreprend de se frayer un chemin parmi les convives pour me rejoindre. J’aurais aimé bavarder quelques instants avec elle, mais cela va devoir attendre. — Tu t’amuses bien ? me demande ma mère en se plantant devant moi. Elle défroisse les pans de ma veste avec un doux sourire. — Est-ce que je donne l’impression de m’amuser ? — Oui. — C’est tout ce qui compte. — Viens avec moi une petite seconde. Je lui offre mon bras, qu’elle accepte volontiers, et nous quittons la salle sous le crépitement des flashs. — Peut-on prévoir quelque chose de plus modeste l’année prochaine, Mère ? — Ne te fais pas trop d’illusions. À ce moment-là, tu seras certainement marié. Ton épouse réclamera sûrement une fête fastueuse pour votre première année de vie commune. — Rien ne dit qu’elle ne préférera pas quelque chose de plus modeste. — Permets-moi de te contredire, mon cœur, mais une jeune femme qui se porte candidate à la Sélection cherche à échapper à la modestie de son quotidien. — C’est ce qui t’a poussée à y participer, toi aussi ? Elle se tourne vers moi, les traits animés d’une expression bienveillante. — J’étais subjuguée par le visage que je voyais à la télévision. Je rêvais de ton père de la même façon que des milliers de jeunes filles rêvent de toi. Je me transporte dans le passé. Ma mère n’es
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La curiosité m'emporte.

- Et vous, mademoiselle, qu'est-ce qui vous a poussé à participer à la Sélection? L'homme ou le trône?

- En fait, je suis arrivée ici par erreur.

- Par erreur?

Comment est-ce possible? Si elle a rempli le formulaire, c'est qu'elle participe à la Sélection de son plein gré...

- Oui. Plus ou moins. C'est une longue histoire. Et maintenant... me voilà. Je ne me bats pour rien du tout. Le but ultime, c'est de me remplir l'estomac jusqu'à ce que vous me montriez la porte.

J'éclate de rire. C'est plus fort que moi. Cette jeune personne fait voler en éclats toutes mes certitudes.
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Sans changer d’attitude, je me penche vers mon père et je lui chuchote à l’oreille :

— Je ne me sens pas très bien.

— Respire, marmonne-t-il. Tu aurais dû regarder hier, je le savais.

— Mlle Fiona Castley de Paloma, grade Trois.

— Très jolie, me dit Mère, qui m’encourage d’un sourire.

— Mlle America Singer de Caroline, grade Cinq.

Une Cinq, sûrement l’une des figurantes choisies par mon père. Trop concentré sur mon sourire, je ne vois même pas la photo qui s’affiche à l’écran.

— Mlle Mia Blue d’Ottaro, grade Trois… Mlle Celeste Newsome de Clermont, grade Deux.

Je hausse les sourcils. Si c’est une Deux, je dois prendre l’air impressionné.

— Clarissa Kelley de Belcourt, grade Deux.

Tandis que la liste se dévide, et même si j’ai la sensation d’assister à un enterrement, je souris si largement que j’en ai mal aux joues. L’enterrement de ma vie d’avant.

— Et voilà ! s’exclame Gavril. Ce sont là nos belles Sélectionnées. La semaine qui vient sera consacrée aux préparatifs avant leur départ pour le palais, et nous attendons leur arrivée avec impatience. Rendez-vous vendredi prochain à l’occasion d’une édition spéciale consacrée exclusivement à ces merveilleuses jeunes femmes. Prince Maxon, félicitations. Elles sont proprement stupéfiantes.

— Je suis stupéfait, d’ailleurs.

— Ne vous inquiétez pas. Vendredi prochain, quand elles arriveront, ces jeunes femmes vont vous dénouer la langue. Quant à vous, chers téléspectateurs, ne ratez aucun de nos scoops, aucune de nos informations exclusives sur la Chaîne d’Accès Public. Bonne soirée, Illéa !

L’hymne est diffusé une dernière fois, les projecteurs s’éteignent et j’ose enfin me détendre.
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