L'autre fois, alors que je la transférais sur ce nouveau blog, j'ai relu ma chronique du premier tome, et j'avais été assez gentille. J'avais insisté sur le côté divertissant, pas prise de tête, malgré les défauts récurrents. Or, plus d'un an plus tard, mes exigences ont changé : je cherche toujours du divertissement, évidemment, mais pas que. Je ne me contente plus d'un divertissement fade et creux, il me faut de la matière, du réfléchi, de l'abouti.
Et force est de constater que ce n'est pas du tout ce que m'a proposé ce deuxième tome… oh non ! C'est assez creux, souvent invraisemblable, assez inutile et les personnages sont, qui plus est, parfaitement insupportables ! Je ne suis pas du tout sensible à ce genre d'histoires mais je sais que d'autres adhèrent et adorent. Si vous êtes friands de triangles amoureux, vous pouvez peut-être tenter votre chance ?
Au début de ce deuxième tome, America est toujours en lice, entourée de cinq autres prétendantes. La sélection finale se rapproche, les épreuves lancées aux six concurrentes de l'élite se multiplient : préparer une soirée pour accueillir la délégation royale d'un autre pays ou mettre en place le projet d'une nouvelle oeuvre de charité ; les hypothétiques princesses doivent rivaliser d'ingéniosité pour parvenir à leurs fins. Ces journées harassantes (lol) sont également entrecoupées de rendez-vous galants en compagnie du prince Maxon et d'attaques surprises des rebelles. Autant vous dire que l'intrigue est remplie d'actions (re lol). le tout est assez répétitif et sans émotions.
Les scènes avec Maxon sont artificielles et invraisemblables (je ne comprends pas le comportement des personnages, mais j'y reviendrai plus tard) et les attaques des rebelles sont de grosses blagues. Franchement, vous connaissez des groupes « d'extrémistes » qui viendraient mettre à sac un palais, tueraient une ou deux bonnes pour faire bonne figure, taguerait une ou deux phrases vraiment pas gentilles (oh les méchants !) et repartiraient bras dessus bras dessous pour recommencer deux jours plus tard ? (D'ailleurs, entre nous, la « sécurité » du palais laisse sérieusement à désirer, on y entre comme dans un moulin malgré l'apparente situation de crise !!!).
On nous vend une soi-disant situation « dystopique » (avec de gros guillemets), mais dystopie, je cherche encore. Et quand je dis dystopie, je parle également de l'aspect science-fiction en général. L'univers est plus que pauvre,
Kiera Cass veut nous vendre une histoire d'amour, l'argument « dystopie » grossit juste le chiffre d'affaire car il faut bien l'avouer, le décor ne sert à rien si ce n'est à donner un prétexte à la rencontre de Maxon et America et à compliquer légèrement la relation entre ces deux-là, et le troisième larron (car il y a toujours un troisième larron).
Quant à l'aspect "téléréalité", là encore, je me demande bien où il est... à part une sorte de bulletin télévisé une fois par semaine, les candidates ne sont a priori, pas du tout filmées. On se demande d'ailleurs comment le public peut se faire son avis et comment des prédictions basées sur le choix de celui-ci peuvent être mises sur pied... Mystère !
Je pourrais passer outre la pauvreté du contexte (si on arrêtait de nous vendre cette saga comme une dystopie) si je trouvais les personnages sinon attachants, au moins intéressants ; mais ce n'est évidemment pas le cas. En plus d'être détestables, ils ont des comportements complètement invraisemblables, n'ont aucune profondeur et ne me procurent donc aucune émotion… à part l'agacement !
Et America la première ! Indécise, elle change d'avis comme de chemise ! Amoureuse d'Aspen dans les chapitres pairs, persuadée qu'elle doit faire sa vie auprès du prince Maxon dans les chapitres impairs… Insupportable ! Je ne comprends pas ses fréquents retournements de veste (qui arrivent sans prévenir la plupart du temps) et il est certain qu'à la place des deux jeunes hommes qui souffrent de ce comportement, j'aurais envoyé bouler cette chieuse depuis un bon moment !
Et c'est un peu ce que tente de faire Maxon, parfois, mais il ne fait les choses qu'à moitié. Pas sûr des intentions de la demoiselle à son égard, il fricote avec plusieurs autres candidates. Je peux comprendre qu'il assure ses arrières, mais pour quelqu'un qui se dit fou amoureux d'America, ça me paraît un peu… invraisemblable (encore une fois !). Seul Aspen se tient à sa ligne de conduite, du début à la fin. Même si je ne l'aime pas, je reconnais au moins que c'est le seul qui a des intentions claires et « naturelles ».
Une intrigue quasiment inexistante, un contexte historico-politique plus que pauvre et des personnages insupportables… mais que reste-t-il ? le style. Ou plutôt la traduction. Oui, c'est fluide, j'en conviens. Tellement fluide qu'on lit deux pages par minute (puisque la police de caractère est plus qu'aérée). Alors oui ça vide la tête, oui ça détend et oui les pages se tournent vite. Mais la vitesse de lecture n'est pas un gage de qualité, en tout cas pour ma part. Les descriptions sont assez minimalistes mais je l'avoue, acceptables et suffisantes pour s'imaginer les lieux et scènes. Les dialogues ne sont pas extraordinaires mais rythment l'ensemble. de ce fait, la lecture n'est pas désagréable… c'est juste qu'elle est fade et carrément dispensable, à mon sens.
Je m'arrête là, nul besoin d'aller plus loin. Je n'irais pas jusqu'à dire que je trouve ce deuxième tome mauvais (quoique) mais je me contenterai de dire qu'il ne m'a absolument rien apporté et qu'il me paraît vraiment sans intérêt. Cela dit, je répète ce que j'ai déjà signalé en introduction : beaucoup ont apprécié et ce sera peut-être votre cas… à chaque livre ses lecteurs !
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