Comme dans toute société de consommation, le nombre d’intermédiaires augmente et s’accompagne de la formation d’une sphère de professionnels, véritables managers. Apparition des figures du gros marchand, du gros collectionneur, montée en puissance des médias, et naturellement spéculation sur les produits, rôle des cotes, variation des évaluations en fonction d’un marché.
Mais, contrairement à l’idée reçue, ce n’est pas dans un mouvement continu d’accroissement de ces phénomènes, ce n’est pas dans une progression linéaire du régime de la consommation que se branchent les caractères de l’art contemporain.
La star est, dans sa personnalité visible,impersonnelle,comme un objet.
Comme les stars qui sont le produit d'une chaine de réalisations cinématographiques et signent ces réalisations de leur présence de stars, l'oeuvre de Wahrol est dans un rapport de vedette avec le système de production qui la place en avant.Ou si l'on veut,et comme il le réclame lui-même,Warhol se produit comme son oeuvre propre,comme sa propre star (car il n'y a pas de star inconnue..pas plus qu'il n'y a de "marques" inconnues.
Le public, affronté à la dispersion des lieux de culture, à la diversité des « œuvres » présentées, à leur nombre toujours grandissant, au nombre grandissant aussi de revues, journaux, publicités, sollicité par des affiches, ballotté de-ci de-là au gré des critiques d’art, accumulant des catalogues, semble désarçonné devant l’art contemporain. Le plus étonnant, c’est la bonne volonté sans défaillance de ce même public, toujours prêt à répondre aux sollicitations, et ne se lassant pas de vouloir saisir quelque chose de l’art contemporain. Le public semble compter sur l’accumulation de ses expériences, sur une certaine accoutumance, manière de se « faire l’œil », en regardant tout ce qui lui est donné à voir, pour tenter de porter un jugement esthétique ou, à défaut, de pouvoir ne serait-ce que s’y « retrouver ».