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Critique de boubou10588


J'ai beaucoup aimé ce roman. Déjà, la plume est riche, percutante quand il le faut, plus douce, susurrante, à d'autres moments. Les répétitions servent comme un refrain, qui revient, suintant une morale qu'on peine à décrypter (et vous savez que j'adore ce qui est équivoque). Les chapitres sont découpés en trois parties : ACICULARIS, ENSIFORMIS, et TRUNCATA. J'ai cru d'abord qu'il s'agissait de terme de musique. Mais en cherchant sur Internet, je n'ai rien trouvé d'autres que des noms latins de plantes. Une énigme ? En tout cas, en voici les particularités. Les acicularis sont des plantes d'aquarium qui se ressemblent tellement les unes les autres qu'on a parfois du mal à les identifier. L'ensiformis est toujours un peu ébouriffé. Mais aussi désordonnée que sa coiffure puisse être, il veille à ce que son environnement reste sain. La truncata vit quasi enterrée, ne laissant apparaître que l'extrémité de ses feuilles pourvues de fenêtres transparentes. (Vient le moment où je crains la suranalyse :D) Je vous laisse donc méditer dessus, et en tirer les conclusions adéquates.

Ensuite, une autre force du roman est le héros (ou antihéros devrais-je dire). On est dans la psyché d'un personnage qui hésite entre Pascal (Vanité, tout est vanité semble être son credo) et Nietzsche. (« Ma superbe semblait croître au fil des jours, en vue d'atteindre la surhumanité »). Qui veut devenir ce qu'il est. Se débarrasser du superflu. de la femme, de la maison et du chien. Ce qui au départ peut apparaitre compréhensible, devient de plus en plus jusqu'au boutiste. Et « détestable ». Haine de l'autre, sans distinction d'âge, de sexe ou couleur de peau, misanthropie absolue, totalitaire.

Et la réalité se ouate de plus en plus, pour devenir une sorte de paysage dépeuplé où les autres ne deviennent qu'une projection de la personnalité diffractée du personnage. Un cauchemar qui n'en finit pas, et dont on se délecte, se demandant comment tout cela va finir. « Je recule de manière irrépressible quand je comprends que je surplombe le vide. Toutefois, ma curiosité se voit galvanisée et je m'approche de nouveau. Outre la pointe de mon soulier, l'abîme. Ma tête pèse vers le bas, à l'image de mes bras. J'aperçois un tas de pierres broyées. » (On ne peut s'empêcher de penser au « Et si tu regardes longtemps un abîme, l'abîme regarde aussi en toi » nietzschéen). Bref, un livre à lire !
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