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Critique de LoupAlunettes


Le mode de la série: Un contexte fort et imprévisible, une situation passionnée, ado et l'un des premiers pas vers les tensions de la vie adulte.
Cette collection, " Court toujours", devrait intéresser les faibles lecteurs ados avec ce format court et ses situations du coeur familière.

L'auteur Manu Causse posera là son personnage ado délicieusement en construction et nous profiterons de le voir tenter de faire émerger quelques pousses.

Il prendra racine, agitant peu sa nature déguigandée et ne trouvant pas encore d'intérêt à devenir plus assuré, plus viril, plus dans la frime et la séduction.
Quoi que.

C'est un grand frère - à la voix rauque peut-être, on se l'imagine, comme à cet âge ado- , avant de devenir quelque chose d'autre que lui-même ne soupçonne pas au début du livre.
Il nous amusera à se lancer à la guitare, pour se trouver un style, une contenance.
Il ne fera pas encore attention aux regards des autres sur ses cabrioles et ses enfantillages à la mer. À quoi bon?
"...de façon épisodique, il m'arrivait d'éprouver le sentiment - plutôt une certitude profonde - que je ne pouvais que rater ma vie.
Les études, la musique.
Les filles, aussi. Tout.
Personne ne m'aimerait jamais. Personne ne s'intéresserait à moi..."
Le personnage se classerait volontiers dans le camps des ados invisibles.
Et à cet âge, sur cette période qui dure un peu pour eux, il sera un peu compliqué de se projeter comme un adulte et de plus dans ce corps, on le cerne.

Contrairement à d'autres titres de la collection " Court toujours" et leurs personnages ados en crise, on ne se concentrera pas ici sur un mal-être ado d'un bout à l'autre.
Ce garçon est juste tiède et conscient de l'être, sans excès torturés. Il ne sait juste pas comment optimiser ce bout de charbon qu'il est à ses 15 ans environ pour en faire une chose précieuse qui aurait de l'intérêt pour une fille, il est encore ce jeune garçon avec sa petite soeur Sybille casse-pied.
Il ne perdra pas son temps à regarder à l'intérieur de lui, puisqu'il considère qu'il n'y a que de la banalité d'intérêt pour autrui.
Il n'aura pas vécu de grandes choses, ni souffert, ni été amoureux.
Manu Causse en fera un fruit pas encore mûr certe mais qui sait croquer la vie, profiter du moment présent à sa façon.
Les descriptions naturelles du paysage de vacances, ses réactions à en savourer chaque moment, en fera déja un personnage sympathique d'une belle simplicité.
Il est un peu romantique, nous, on le sait.

Et puis la voila.
On aimera ce renversement du quotidien.
Manu Causse nous racontera le coup de foudre.
Le personnage aura bien une comparaison sous la main, avec les grandes vagues dangereuses et terriblement stimulantes de la veille, qui emmènent dans leur rouleau.
Pourra t-il survivre à cette expérience?

Il sera plaisant à suivre ce sentiment décrit, où l'on aura l'impression que comme le disait Johnny dans une de ses chansons, pour lui " la vie va commencer" . Et ce, à l'instant même où l'amour le bousculera en s'imposant visuellement face à lui.
Tout se brouillera, s'emballera dans la cage thoracique et dans la tête comme un cheval fou.
Il n'y avait rien avant, digne de se vanter ou du moins quelque chose de médiocrement accessible, de l'acquis et puis " Bam"...elle existera, elle apparaitra.
Louise.
Et tout le corps semblera se réveiller d'une grande mécanique qui va le remettre droit pour être au mieux de sa forme supposée.
L'auteur nous racontera, entre rires et mésaventures, comme il est dur d'être soi-même, encore plus quand on se pense amoureux.
" Quel empoté, ce gosse...
Merci papa. "

Ces titres se montreront aussi efficaces dans les mains des filles que des garçons, un bon atout si ils peuvent se les échanger et en reparler.
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