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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Allez, viens ! On va jouer !
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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2024. Il a été réalisé par Véro Cazot pour le scénario, et par Anaïs Bernabé pour les dessins et les couleurs. Il comporte cent-vingt-sept pages de bande dessinée. La scénariste a également réalisé Betty Boob (2017) illustré par Julie Rocheleau, et Les petites distances (2018) avec Camille Benyamina.

Quelque part sous les tropiques, sous un soleil chaleureux, en bordure d'une plage de rêve, dans une construction de plusieurs étages de forme ovoïde, l'architecte Marsu Chevalier est en train de parler à ce bâtiment qu'elle a conçue. Elle le rassure en lui indiquant qu'ils arrivent, ils viennent pour le rencontrer, des architectes comme elle, ou des bâtisseurs. Ils vont le regarder sous toutes les coutures et chercher tous ses secrets. Il n'a pas à s'inquiéter, ils vont l'adorer. Elle éprouve un petit recul quand le Cocon lui répond. Il a peur qu'ils ne s'essuient pas leurs pieds avant d'entrer, qu'ils lui trouvent des défauts, qu'ils ne le comprennent pas. Marsu comprend qu'il s'agit d'une personne en train d'imiter l'hôtel de l'autre côté de la cloison du balcon. le monsieur se présente : Thom Robinson. Il a assisté à la présentation de son projet à Nantes, pas loin de la salle de concert qu'elle construit. Elle répond que son mari Harry parle aussi beaucoup aux objets. Il est potier, il parle à ses pots, à ses outils, il a même donné un nom à son four. Thom s'allume une cigarette, Marsu lui demande du feu et elle s'allume une cigarette imaginaire. Elle a arrêté il y a cinq ans.

Plus tard, Marsu Chevalier présente son projet aux séminaristes rassemblés dans le grand hall : Les organes vivants sont capables de développer des stratégies complexes pour s'adapter aux contraintes de leur environnement. C'est une source d'inspiration extraordinaire pour construire des villes et des habitations écorégénératrices et durables. Conçu en collaboration avec des biologistes, le Cocon s'intègre parfaitement à l'écosystème qui l'accueille. Sa forme ovoïde est l'une des plus résistantes à l'usure et aux intempéries. Composé de matériaux issus du vivant, le Cocon respire et réagit à la lumière et aux températures intérieures et extérieures. Et elle commence à se demander s'il n'est pas sensible à aux émotions humaines. Elle demande aux auditeurs du premier rang s'ils ne l'ont pas vu rougir. Puis c'est au tour de Thom Robinson d'effectuer sa présentation : il est un architecte en réalité virtuelle et créateur de l'univers Athome. Il continue : Athome propose des espaces de rencontres de la simple salle de réunion à la villa de luxe. Il souhaite développer le marché du tourisme avec des lieux de vacances virtuels, une excellente alternative pour voyager à moindre coût. Athome recherche des partenariats avec des architectes de tous horizons, pour reproduire virtuellement les plus beaux hôtels, afin qu'un maximum de vacanciers puissent en bénéficier, l'hôtel étant dupliqué à volonté. Il s'adresse à Marsu car ce serait un immense honneur d'avoir le Cocon dans leur catalogue.

L'immersion produit son plein effet dès la première page : le lecteur se retrouve dans cet endroit ensoleillé, paradisiaque, se sent immédiatement proche de Marsu Chevalier, il est en agréable compagnie. le premier contact entre elle et Thom Robinson se déroule de manière naturelle et unique, apportant à la fois des informations sur leur personnalité et leur caractère comme lors d'une première prise de contact, un début d'information sur ce qu'ils font là, et également les prémices de leur relation. le lecteur observe leurs postures, leurs petits gestes : leur langage corporel montre qu'ils s'entendent bien dès cette rencontre, une forme de compatibilité d'état d'esprit. La seconde séquence se déroule avec la même sensation d'évidence : un congrès réunissant différents types de bâtisseurs, à la fois la présentation à d'éventuels investisseurs ou acheteurs, à de simples curieux, mais aussi des contacts potentiels entre différents professionnels. le lecteur déambule dans le hall monumental qui accueille les interventions des professionnels, il assiste tout naturellement à leur prise de paroles, dans ce cadre prestigieux à la lumière dorée et chaude. Il assiste en direct à la proposition de l'architecte virtuel d'intégrer la réalisation de l'architecte dans le monde réel. En trois pages, les autrices ont mis en place la dynamique du récit avec une élégance rare, une complémentarité parfaite, le lecteur étant déjà devenu l'ami et confident des deux principaux personnages, scénariste et artiste racontant comme une seule et unique personne. du grand art.

Avant toute chose, ce récit constitue une histoire d'amour, une variation sophistiquée sur plusieurs configurations, mettant à profit les nouvelles technologies. de ce point de vue, il s'agit d'un récit d'anticipation : dans un futur proche, les mondes virtuels ont acquis une consistance et une cohérence permettant à chaque individu de s'y créer un chez soi personnalisé, voire un foyer, d'y accueillir des invités, et, pourquoi pas, de le faire évoluer à deux ou plus. Les autrices mettent en place cette évolution technologique avec une grande habileté : l'accès à ce monde virtuel se fait par l'utilisation d'un simple casque de réalité virtuel, un modèle à peine plus performant que ce qui existe déjà, plus accessible. La narration visuelle montre la facilité de s'en servir, le rendant très plausible, ainsi que l'effet d'immersion dans la réalité virtuelle : l'artiste réalise les dessins correspondant à la réalité avec un encrage au crayon et une mise en couleur numérique, ceux correspondant au virtuel sont réalisés au crayon de couleur. le passage d'une réalité (physique) à l'autre (virtuelle) s'opère en douceur, sans contraste spectaculaire, ce qui contribue encore plus à rendre ce monde virtuel plausible et tangible, accessible, concret, un simple pas de côté par rapport à la réalité, tout en y étant très semblable, avec des éclairages différents permettant au lecteur de savoir s'il se trouve dans l'une ou l'autre.

S'il est familier des récits d'anticipation relatifs aux mondes virtuels, le lecteur apprécie à sa juste valeur la qualité de la mise en oeuvre qui permet de croire à ce procédé de vie virtuel, et de concomitance avec le réel. Il peut prêter attention aux détails : le nom Athome (une combinaison entre At home, c'est-à-dire au foyer, et avec le prénom Thom), la manière de nourrir ce monde virtuel avec les créations du réel, le confort qu'il présente visible dans chaque image avec des accessoires, des meubles, des lieux des aménagements qui combinent une sensation douillette et sécurisante, détente et relaxation à l'abri des agressions quotidiennes de la réalité. Les autrices ont conçu un équilibre qui rend cette virtualité d'autant plus plausible et probable, un dosage très bien pensé. Il se retrouve vite convaincu de la pertinence de baser ce monde sur les créations du réel, que ce soient les constructions architecturales, ou les éléments de la nature (faune et flore), avec quelques adaptations. le principe de transposer les grandes créations de la nature et de l'humanité dans le virtuel offre de fait une richesse et une diversité infinies, une familiarité rendant ce monde plus plausible et facilitant l'adaptation, limitant la déréalisation. Au cours du récit, le lecteur peut voir comment les personnages y apportent leur touche personnelle entre suppression des inconvénients (par exemple air pollué et bruits pour un fac-similé de New York), expurgeant les éléments considérés comme nuisibles ou indésirables, un monde toujours neuf et propre, nettoyé et désinfecté, assaini et édulcoré, dépourvu de besoin de maintenance, insensible aux effets de l'entropie. D'un côté, ce parti pris fait sens pour créer un monde virtuel cohérent d'une telle ampleur, restant simple à appréhender par chaque individu ; de l'autre côté le questionnement sur les attentes relatives à un tel monde est bien présent de manière sous-jacente. À chaque immersion dans ce virtuel, le lecteur éprouve un plaisir esthétique de chaque case qui lui fait, lui aussi, éprouver l'envie irrépressible d'y retourner, d'y séjourner.

Les autrices intègrent d'autres questionnements sur les mondes virtuels de manière tout aussi pragmatique. Marsu Chevalier (un autre nom chargé de sens) éprouve a priori une défiance pour cette technologie qui la coupe du réel, et elle fait l'expérience du temps qu'elle y consacre, presqu'à son insu, en tout cas contre son gré. le lecteur y voit le principe implicite du fonctionnement des réseaux sociaux dématérialisés : capter l'attention, la retenir, pour monopoliser un temps de cerveau disponible allant toujours en augmentant. Les échanges entre personnages et les mises en situation emploient un vocabulaire et des mises en scène terre à terre, tout en fonctionnant sur les principes du système de récompense, du conditionnement opérant, du processus de renforcement. Sous la narration douce et prévenante, les thèmes de fond sont bien présents. Vu sous cet angle, les autrices mettent en oeuvre un mode narratif ouvert à tous, avec la possibilité d'identifier différents éléments culturels pour ceux qui s'y sont déjà intéressés. Un exemple parlant réside dans la réparation d'une tasse par Harry : il l'a offerte à Marsu qui la laisse tomber dans un moment d'inadvertance, et il la répare avec une technique à base de laque saupoudrée de poudre d'or. L'image est très belle, servant également de métaphore pour recoller les morceaux dans une relation, et celui qui en est familier identifie l'art japonais du Kintsugi (ou Kintsukuroi).

Comme l'évoque la première scène, il s'agit également d'une histoire d'amour : Marsu et Thom partagent une même façon de penser pour ce qui est de leur mode de création, ce qui se traduit par une affinité spirituelle, et une attraction amoureuse. le lecteur peut littéralement la voir dans leur langage corporel, les expressions passant sur leur visage, leurs petites attentions l'un envers l'autre. Il est touché par leur gentillesse respective et cette intimité d'esprit. le champ des possibles du titre évoque celui de la virtualité, ainsi que celui des modes amoureux. Harry et Marsu forment un couple qui n'entrave pas leur liberté, l'un comme l'autre pouvant aller voir ailleurs, ce qui n'entame pas leur amour réciproque. Thom découvre même qu'il existe une forme de trouple avec leur amie Clémence. le monde virtuel ouvre le champ des possibles à d'autres configurations amoureuses pour la relation entre Marsu et Thom. le lecteur voit leur relation évoluer, l'attirance, les émotions positives qui en découlent et qui renforcent même les sentiments de Marsu pour son époux. Il voit et il ressent leur frustration quand le rapprochement physique ne fonctionne pas, quelles que soient leur envie et leur tendresse. La relation dématérialisée s'offre alors comme une évidence, y compris pour le lecteur, à la fois par la solidité et l'intelligence du dispositif Athome, à la fois par les dessins qui montrent ce monde virtuel, avec des touches expressionnistes discrètes et rafinées. Même s'il s'agit d'une évidence, cette relation est à construire, à développer, à faire croître en s'y impliquant, en s'adaptant à ses conséquences, pour les amoureux et pour le conjoint. Ce n'est pas du tout la même dynamique entre une relation physique et une relation dématérialisée.

Une histoire d'amour, un récit d'anticipation, une intrigue romantique non-conformiste avec des beaux dessins : tout ça et bien plus encore. le sentiment amoureux s'avère protéiforme : les réseaux sociaux et le distantiel, la réalité virtuelle offrent de nouvelles possibilités, ou en tout cas des moyens différents, s'inscrivant ainsi dans de précédents modes alternatifs comme les relations épistolaires, les textos, les sextos, les visios, etc. Les deux autrices explorent ce potentiel, au travers d'un roman chaleureux et solaire, avec gentillesse, et sans faiblesse. Comme le dit Clémence, Marsu est toujours à fond : à la fois consciente des risques d'addiction, à la fois déterminée à rendre féconde cette nouvelle forme de relation. Ces deux créatrices réenchantent le monde, savent en mettre en valeur le merveilleux, avec un esprit ludique. Un enchantement.
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Marsu rencontre Thom, alors qu'elle vient présenter sa dernière réalisation à un congrès d'architectes. Thom a conçu un monde virtuel. D'abord réticente, la jeune femme va tomber sous le charme du monde virtuel et de Thom. Sauf qu'elle est mariée à Harry dans le monde réel.
J'ai eu du mal à adhérer à l'histoire dans les premières pages. Mais petit à petit, les enjeux se dessinent et je me suis pris à tourner les pages pour connaitre la suite. L'histoire est assez simple, mais racontée avec beaucoup de talent et surtout sans angélisme, même si les personnages sont
Côté dessins, je trouve le rendu superbe, notamment les fondus vers le virtuel avec ces bulles de couleurs qui semblent éclater sur les pages. C'est magnifique. Il y a beaucoup de détails, les personnages sont vraiment bien croqués, sans se retrouver avec un catalogue de mannequins.
Cet album est une réussite, tant visuel que sur le plan de l'histoire, que je recommande chaudement.
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le Champ des Possibles
Veronique Cazot (Scénario) & Anais Bernabé (Dessin)
• Dupuis

Le Champ des Possibles nous offre une histoire comme pourrait le faire (ou comme elle le fait déjà plus ou moins avec certains épisodes) la série Netflix Black Mirror.
Si vous connaissez cette série, vous aurez peut-être compris que la technologie va jouer un rôle important dans cette histoire, et que cette technologie aura des conséquences.
Nous allons suivre Marsu, une jeune architecte, les pieds sur Terre et qui n'est pas la plus à l'aise avec les technologies, notamment la réalité virtuelle, leur préférant le réel.
Pourtant, une rencontre va lui faire essayer « Athome » une nouvelle expérience de réalité virtuelle où vous pouvez vivre la vie que vous voulez. Cette rencontre va tout simplement bouleverser sa vie.
Si le Champ des Possibles est une histoire sur la réalité virtuelle, c'est aussi et surtout une histoire d'amour. Une histoire d'amour où la personnage principal sera divisée entre sa vie réelle et sa vie virtuelle qui n'est pas si virtuelle que ça.
Et que dire… C'est beau putain !
Si au début j'ai pris un peu de temps à vraiment rentrer dans le récit, j'ai fini par m'attacher aux différents personnages, à me mettre à leur place dans telle ou telle situation et il faut dire que ça marche vraiment bien.
Côté dessin, on est sur quelque chose de très particulier, de très coloré, quelque chose qui pourrait en déranger certains, mais ce style graphique sert complétement le récit et je n'aurais au final pas pu imaginer autre chose.
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J'ai commandé un tout petit livre à la librairie et je vais le chercher. Il fait gris et obscur. Lorsque j'arrive devant la vitrine, une tache de couleurs vives attire mon attention : c'est « Le champ des possibles ». Je remarque un visage de femme divisé en deux : sa partie droite est sombre, sa chevelure verte semble un épais feuillage. Sa moitié gauche est claire et des bulles de toutes nuances semblent s'échapper de sa tête.
Intriguée, je demande à la libraire si je peux le feuilleter. Oui, vous l'avez deviné, je suis sortie les bras chargés d'ouvrages.
Marsu Chevalier, l'héroïne, est architecte. Elle a conçu un magnifique bâtiment en forme d'oeuf, nommé « Cocon ». Tandis qu'elle attend les collègues venus examiner sa création, elle lui parle. Et, surprise, les murs lui répondent ! Mais non, ce n'est ni un trucage ni du surnaturel, c'est Thomas qui, de la chambre voisine, fait la voix de la maison. C'est ainsi que Thom et Marsu se rencontrent. Ils participent à un colloque et Thom, « architecte en réalité virtuelle et créateur de l'univers Athome », souhaite développer « un marché du tourisme avec des lieux de vacances virtuels » dans lequel il aimerait intégrer le splendide « Cocon ».
Rapidement, Marsu est intriguée et désire essayer le casque qui l'emmène dans un monde parallèle. le danger, c'est de vivre deux vies en même temps, de ne plus pouvoir les discerner.
J'admire les splendides dessins d'Anaïs Bernabé, qui a trouvé un moyen ingénieux de permettre à ses lecteurs de différencier les deux mondes : dans le réel, les tons sont assez sombres, ils sont uniformément étalés. le fictif, lui, est plein de teintes vives et même flashy. Les surfaces sont remplies à coups de crayon qui forment des hachures et on perçoit bien le grain du papier.
Le scénario de Véro Cazot n'est pas en reste et l'histoire se suit avec plaisir. Néanmoins, le problème central est dérangeant, il me rend triste. Ici, Marsu est mariée avec Harry, un artiste qui réalise des poteries. Elle prétend l'aimer plus que tout et pourtant, là-bas, elle vit une autre aventure avec Thom.
Je sais ce que vous allez me dire : je suis une vieille idéaliste avec des principes d'autrefois qui garde le même compagnon depuis quarante-sept ans. Mais pour moi, la personne qu'on aime réellement est unique dans la vie, on ne la trompe pas, même virtuellement.
Harry, certes, très généreusement, accepte la situation, mais on voit bien qu'il en souffre et cela me fait de la peine.
Le monde d'Athome ( est-ce « Atome » ? « plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec un autre corps », dit Wikipédia, représente-t-il l'union de Marsu avec Harry et Thom ? Ou bien « At Home », car c'est dans ce monde qu'est la demeure idyllique de Marsu et Thom, où ils ont l'impression d'être chez eux ? Ou encore « At Thom », car c'est Thom qui l'a créé?) est une utopie et, dans ce genre de rêve, ce qui comble les uns désespère les autres.
Cet ouvrage m'a quand même beaucoup plu et je suis content d'avoir cédé à la tentation et de l'avoir lu.
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J'avais entendu beaucoup de bien sur cette BD mais je ne m'y étais pas intéressé plus que ça. Je devais lire pour un challenge, un graphique avec une romance et mon attention c'est donc portée sur cette BD. Quelle claque je me suis prise ! J'ai fini ma lecture en larmes…

Je ne suis pas fan du tout des triangles amoureux et c'est ce que laissais présager l'histoire mais en fait c'est bien plus que cela… Bon par contre, il faut avoir l'esprit ouvert pour apprécier cette lecture donc si vous êtes très terre à terre et contre certaines formes d'amour, passez votre chemin ! C'est la rencontre de plusieurs personnes ou plutôt de plusieurs âmes. Ce sont des moments partagés tant dans la réalité qu'ailleurs. On découvre l'amitié et l'amour sous beaucoup de formes.

Les personnages m'ont touché. On y découvre leurs forces mais surtout leurs faiblesses et leurs vulnérabilités. Ils nous apprennent qu'il n'y a pas plus bel acte d'amour et de bienveillance que de permettre à l'autre de s'épanouir même si cela peut nous éloigner.

L'histoire est belle mais au delà de la romance, il y a aussi de nombreuses réflexions sur la réalité virtuelle et son utilisation. Cela permet au lecteur de se questionner par rapport à cela mais surtout de s'en faire sa propre idée.

Au niveau des graphismes, j'ai beaucoup aimé les dessins. Ils sont très colorés et ils sont surtout pensé pour jouer avec nos sens. Lorsque nos personnages se trouvent dans le monde “réel”, les dessins sont plus réalistes. Il y a plus de textures, toutes les formes sont bien formées. On peut voir à quoi ça ressemble sur la gauche de la couverture. Tandis que quand ils sont dans le monde “virtuel”, ce sont plus des dessins comme faits aux crayons de couleurs. Les tons sont beaucoup plus pastels (sauf un moment plus sombre où les dessins nous font encore ressentir plus fortement cette tristesse) et font plus appel à notre imaginaire. On y ressent beaucoup de chaleur. Et on peut le voir sur le côté droit de la couverture.
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Une bande dessinée fantastique au style graphique inoubliable ! Nous suivons l'histoire de Marsu qui découvre l'étendu que peut recouvrir l'intelligence artificielle. Entre ce monde virtuel et la réalité, Marsu perd pied peu à peu. le lecteur passe par toutes les émotions. L'alternance entre ces deux "mondes" est représentée merveilleusement bien avec deux traits de crayon bien distinct. Chacun s'avère être un plaisir pour les yeux. Un délice de lecture !
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Le champ des possibles est une BD originale et touchante qui m'a transportée dès ses premières pages et que j'ai beaucoup aimé tout du long. J'ai aimé les personnages qui sont attachants, réalistes et auxquels on peut s'identifier. L'intrigue est très intéressante car elle se penche sur des sujets d'actualité : la réalité virtuelle, l'intelligence artificielle, l'émergence de nouvelles technologies dans la société, les modes de communication. À toutes ses thématiques viennent s'entremêler des questionnements sur l'amour, le couple et la parentalité. Tant de sujets abordés avec beaucoup de bienveillance et d'ouverture d'esprit. le choix que fait Marsu, le personnage principal, peut déstabiliser voire gêner mais elle le fait en son âme et conscience. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler cette lecture ! J'ai aussi beaucoup aimé les dessins et particulièrement le changement de style entre la réalité et Athome, le monde virtuel. Au premier goût d'oeil, on comprend tout de suite dans quel « monde » on se situe, celui de la réalité virtuelle étant vibrant de couleurs. Au fur et à mesure, la frontière entre réalité et virtuel s'amincit et le champ des possibles s'agrandit…
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Marsu est une architecte de talent qui va découvrir le monde de la réalité virtuelle grâce à son ami Thom. Cette découverte va littéralement bouleverser sa vie.
Le scénario nous montre comment la technologie peut envahir nos vies et y prendre une place majeure. Il raconte aussi une magnifique histoire d'amour et de tolérance.
J'ai tout simplement adoré cette histoire qui a su me séduire du début à la fin. J'ai dévoré cette BD d'une traite complètement happée dans ce tourbillon qu'est le Champ des possibles.
Le personnage de Marsu est d'une véritable force. Son caractère et son histoire portent une grande partie de l'histoire. Ses amours avec Harry et Thom donnent une dimension particulière à la lecture.
Le scénario oscille entre moments dans notre monde et dans le monde virtuel. Les deux univers se cognent et se confrontent.
L'esprit graphique met à l'honneur les deux univers. le monde réel opte pour une esthétique plutôt classique alors que le monde virtuel regorge de couleurs éclatantes. J'ai vraiment adoré la façon dont les corps étaient croqués et le mouvement qui s'en dégage.
Le Champ des Possibles m'a tout simplement envoûté, c'est un vrai coup de coeur.
Lien : https://www.instagram.com/au..
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Marsu est amoureuse.

Elle aime Harry qu'elle surnomme affectueusement « Darling ».
Avec lui, tout est doux et rassurant.

Elle aime Thom qu'elle retrouve dans une réalité virtuelle.
Avec lui, tout est nouveau et sans limite.

Deux hommes, deux univers pour une femme qui ne peut se résoudre à choisir. Marsu aime passionnément et compte bien vivre l'expérience avec toute sa sensibilité. C'est quand on se sent libre d'aimer que s'ouvre le champ des possibles.

Jéré🙋🏻‍♂️: Une cover qui en jette! Cette BD est un régal pour les yeux, son grand format met en valeur les superbes dessins et les couleurs explosent. J'ai été séduit par ce récit entre deux réalités aux limites plutôt floues. Je ne suis pas un adepte de la VR dont je crains les dangers et dérives. Se couper du monde, être là sans être présent, « vivre » le bonheur immédiat dans un monde où la notion du temps n'existe plus vraiment. Avec cette histoire, j'ai le sentiment que personne n'a vraiment vécu sa vie, qu'en pensant tout avoir et en refusant de faire des choix, ils sont tous passés à côté de l'essentiel. Là où Aurélie voit une histoire pleine d'espoir, je vois surtout des regrets...Parce qu'on ne peut pas tout réparer même avec les meilleurs sentiments.

Auré🙋‍♀️: le dessin est solaire, le trait vivant et les couleurs pétillantes sur chacune des pages où souffle un vent de passion et de liberté. Marsu a fait le choix d'aimer jusqu'à l'impossible, elle a la chance d'être aimée en retour. Ne pas renoncer à ce qui nous fait vibrer, respecter les besoins de l'autre, s'affranchir des barrières pour vivre dans deux univers complémentaires...et si c'était ça le vrai bonheur finalement. Et si, la réalité ne suffisait plus et que pour être pleinement vivant, il fallait élargir notre existence à d'autres univers même virtuels. Parce qu'il est parfois plus facile d'être soi dans une autre réalité. J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce récit fort, inspirant, ouvert d'esprit et émouvant (c'est pas beau de jouer avec nos larmes ainsi🥹).
À l'inverse de l'avis de Jéré, je me dis...
Pourquoi choisir quand on peut vibrer simultanément ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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[service presse numérique] Difficile de faire un retour sur une lecture aussi étonnante, complexe et bouleversante. Déjà si vous avez un attrait pour la science-fiction et le solar punk vous allez être comblé. On est placé dans un futur qui semble proche ou la vie dans la réalité virtuelle devient omniprésente. On va suivre Marsu une jeune femme réticente qui découvre ce nouveau monde de possibilités. Il y a un nombre incalculable de bonnes représentations et de thématique importante qui sont abordées. On nous parle de polya, de coparentalité et de relations queer autant vous dire que j'ai énormément aimé cet aspect ! Côté graphique c'est d'un niveau de maîtrise ahurissant (oui oui). C'était un défi énorme de représenter 2 monde en parallèle et au bout de quelques pages notre cerveau intègre parfaitement les passages de l'un à l'autre tellement c'est fait intelligemment ! Bravo aux auteurices c'est une performance !
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