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Critique de Marylou26


S'il ne s'était agi de participer à la dernière « Mission impossible » de l'émission de radio Plus on est de fous, plus on lit !, qui quittera définitivement les ondes à la fin de ce mois de juin 2022, je ne sais pas si je serais allée à la rencontre de Céline et de son Voyage au bout de la nuit, et même si, l'ayant entrepris, j'aurais su persévérer, tant l'envie a été forte de le lâcher, particulièrement au début.  C'est un roman exigeant à plus d'un égard.  Un problème moral se pose d'emblée, dans l'antisémitisme reconnu de Céline, plaçant à l'avant-plan la question de départager l'oeuvre de son auteur.  le roman en lui-même requiert une concentration de tous les instants, du fait de sa forme orale très travaillée, le parlé se trouvant rendu dans l'écrit selon la technique du rendu émotif. Mais surtout, il y a Ferdinand Bardamu, cet antihéros picaresque insupportable de misogynie, de passivité, d'opportunisme, de racisme…, qui n'a de cesse de cracher son fiel à la face du monde, et qui fait le choix de la lâcheté comme mode de survie. Critique virulente de la guerre, absurde et cruelle, du colonialisme, du capitalisme, de la misère, de l'exploitation en somme de l'homme par l'homme, ce qui ressort dans ce premier roman qui force l'admiration, ce sont ces fulgurances tout à coup dans le texte, ces vérités existentielles qui montrent Bardamu plus empathique qu'il n'y paraît... Je ressors du roman avec l'impression d'avoir fait une véritable expérience de lecture, une rencontre confrontante qui me laisse soulagée cependant d'en avoir fini avec elle. 
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