Extrait de ma chronique :
"Le problème central qui préoccupe
Pierre Cendors dans ce texte bref mais intense est de savoir comment il est possible de se connaître soi-même : à première vue, "ce que nous sommes demeure inconnaissable" (IV & IX), mais il est néanmoins possible de s'atteindre, par la médiation d'une femme (l'Else à qui s'adresse la lettre) ou d'un ami (le soldat surnommé Orphée) – une médiation qui s'accomplit paradoxalement par l'absence de l'une et le silence de l'autre.
Ainsi s'explique le titre du livre, "
minuit en mon silence", qui est aussi l'heure où est arrêté le coeur d'Orphée (XIII). Dans cette vision des choses, ce qui importe n'est pas, comme chez
André Breton, l'accomplissement de la relation amoureuse ou amicale, au contraire : c'est, comme dans
le Grand Meaulnes d'
Alain-Fournier, à qui le texte est dédié, la tension qu'elle fait naître en nous, pour nous pousser à désirer cette "autre vie en dormance" (XIV), cette déesse qui dort en chacun de nous, Orphia, et qui est notre véritable visage, "le secret pays de chacun" (XVIII) - ou la Nature telle que la voient
Novalis dans Les Disciples à Saïs et
Sabrina Calvo dans
Sous la colline."
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