AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de le_Bison


Pas dans le cul aujourd'hui
j'ai mal
et puis j'aimerais d‘abord discuter un peu avec toi
car j'ai de l'estime pour ton intellect.

Ainsi commence ma lecture, par les vers de ce poème qui s'introduisent pernicieusement dans mon esprit. Dès les premières lignes, je suis accroché, l'instinct bestial que je ressens et pressens que cette lecture fera date, comme une rencontre entre la philosophie et mon sexe.

Une longue lettre de Jana Cerna à son homme, qui bouscule mon intimité, car elle sait me parler « philosophie » avec son parfum d'amour, de chatte et de foutre. Les mots sont crus, bandant même, mais quel plaisir incommensurable, j'ai eu à lire cette lettre. Sans aucune poussière de voyeurisme, les phrases s'échappent de la feuille de papier au doux grammage des éditions La Contre Allée et se transforment en images sensuelles dans ma tête. Je fais le vide, respire, débouche une bouteille. Bruit du jeu du bouchon et du tire-bouchon, je me sers un verre. Continuer la lecture, prendre ce plaisir, une main tenant le verre, l'autre main…

Philosopher avec un verre à la main, ou ma langue sur ta chatte, c'est plutôt mon truc, effectivement. Peut-être même est-ce comme cela que la philosophie doit être conçue. La dépoussiérer, la rendre moins austère. Pas sûr que j'y comprenne mieux, mais sûr que j'y serai plus attentif. Sûr que j'y trouverai plus de plaisir. La vie sous un autre jour, la philosophie de la chatte.

Une lettre sur l'absence.
Une lettre sur le désir.
Une lettre sur « lâche-toi ! ».
Une lettre sur la liberté.
Une lettre sensuelle, érotique, pornographique. Je la relirai à l'occasion. La magie opérera de nouveau. Parce que la lettre va bien au-delà des mots. Elle affirme le droit à la femme, le droit à la passion, le droit à la vie tout simplement en toute liberté au-delà des impressions et des préjugés.

Sacredieu, le bonheur n'est pas dans le pré mais dans les rues de Prague. Il s'affiche ostensiblement dans la crudité de ces mots, une manière en soi d'effacer un peu la distance qui sépare ces deux amants. Comme l'exutoire d'une passion débordante en attendant des jours où ces deux–là se retrouveront.

Pas dans le cul aujourd'hui ?
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
Commenter  J’apprécie          423



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}