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Critique de simoncailloux


Pierre arrive à Sagny pour une mission d'Eglise. Malheureusement Bernard qui y officiait avant lui s'en alla. Il ressentait un besoin d'être appelé ailleurs.

Le père Pigalle présente à Pierre une prostituée qu'il a sorti de l'enfer. Il l'a baptisé et demandé à Pierre s'il peut l'héberger. Pierre l'accueille mais avec la meilleure volonté du monde, il ne peut l'héberger. Il demande au curé de la paroisse où selon lui, il y a des solutions, mais ce dernier se ferme à toutes collaborations solidaires. Son presbytère est occupé au rez-de-chaussée et l'étage restera impérativement dévolu aux archives. Une fois que Suzanne sera retapée, il faudra qu'elle travaille, d'ailleurs c'est ce qu'elle-même souhaite. Gagner de l'argent … de l'argent propre. Pierre s'engage à lui trouver du boulot mais dit en toute honnêteté que jusqu'à présent pour le logement, il n'a pas de solution.

On voit l'état d'esprit différent entre la mission confié à Pierre : être présent aux éprouvés de la société, comme Jésus était présent aux pauvres et le curé de la paroisse qui ne va pas chercher la brebis perdue.

Paulette et Jacquot ont une fille grâce à l'intervention de Pierre qui a fait comprendre à la mère que son plan d'avorter n'était pas le bon.

Il y a de l'entraide dans le milieu des éprouvés.

Il existe un habitant de plus à Sagny, et c'est le Christ ! Il y a le meilleur et le moins bon, jamais le pire ! « Oh que je les aime, pense Pierre, que je les aime ! … . » Jamais il ne se résoudra à travailler à mi-temps ! Il s'agit d'être avec eux. Il pense à chacun d'eux … A Madeleine qui s'épuise. A Jean, le sombre qui s'exalte dans le Christ. A Henri le partagé … A Michel qui n'ose plus se montrer parce qu'il ne trouve pas de travail. A Luis, seul avec ses secrets … A Suzanne, la prostituée protégée du Père Pigalle … Au Père lui-même … Car un visage en appelle un autre et c'est cela, l'Eglise ! et cela, l'Amour !

Est-ce une hallucination ? Comme le premier soir et si souvent depuis, Pierre entend un cri. Serait-ce celui du petit Etienne qui subit les coups de son père Marcel éméché. Pierre vit dans l'horreur, l'enfer, le martyre, les représailles, n'empêche qu'il les aime tous et se veut résolument à leur service.

Jean et Luis mourront dans des conditions particulières. Toute l'impasse Zola sera en émoi. Etienne battu à mort par son père fut envoyé à l'hôpital. Celles et ceux qui étaient à son chevet ne lui donnaient aucune chance de vie. C'était le soir de Pâques par l'intervention de Dieu Etienne revient à la vie. Pierre, en lui rendant visite, a pu le constater.

Pierre sera affecté par une Eglise de règles mais le Christ n'a-t-il pas dit : « Tous ceux qui ne feront pas un peu plus que les pharisiens n'auront pas accès au Royaume. »

Nous sommes en présence d'un livre qui ne laisse pas indifférent. A raison d'un soir par semaine Gilbert Cesbron a passé deux ans avec ce milieu avant d'écrire son livre.

J'ai eu pas mal de difficultés d'entrer dans ce récit. Cela était dû à une période où j'avais plus de nécessités d'agir dans ma propre vie que de me plonger dans une histoire fictive. Et puis le style de Gilbert Cesbron, dans ce livre était très centré sur d'innombrables dialogues entre les protagonistes. Ce n'était pourtant pas du théâtre. Cela a affecté, selon moi, la prise de connaissance des particularités vécues par les personnes et une compréhension détaillée de l'histoire. Cependant dans le dernier tiers du livre, je suis arrivé à entrer pleinement dans l'histoire.

J'avais entre les mains un livre édités en 1952 aux pages jaunies et à la reliure branlante. Ce livre avait été acheté par ma grand-mère qui parlait beaucoup de livres et de son libraire qui la conseillait. J'aime la formule de livres et histoire livresque partagées.

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