AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LoupAlunettes


La rencontre du loup et de la petite fille vêtue de rouge- Petit Chaperon rouge, bien sûr- est prise à contre-emploi dans sa morale de fin, la jeune fille sait parfaitement qu'on lui a inculqué de ne pas parler aux inconnus cependant elle décide très clairement seule de ne pas en avoir peur. Au caractère et au franc-parler très affirmé, cette petite là est bien moins naïve que notre chaperon, elle ne tentera pas de changer la bête comme notre "Marlaguette", elle se montre plus téméraire que la bête car du loup, elle n'a pas peur

Une perception peut-être plus moderne de la jeunesse d'aujourd'hui et évoquant le début de l'adolescence.

La jeune fille démontre dans le texte de Jean-François Chabas qu'elle a assimilé les leçons d'éducation, elle les assume et fait après ses propres choix, pour le bien du loup d'ailleurs qui découvrira enfin la chaleur, la générosité et la bienveillance d'un contact. L'histoire fait la part belle à l'ouverture des enfants et à leur esprit de tolérance. Les grands en prendront de la graine probablement.

Ce loup choisissant, lui, de se montrer redoutable mais pas cruel, du fait de son apparence et du rejet, se montre à l'égal de ce que l'on attend de lui afin d'être tout simplement, d'attirer l'attention ou de se satisfaire un peu.

Cette leçon de vie s'adresse donc bel et bien à des pré-ados, démontrant que nous nous construisant à partir de la qualité d'éducation que l'on nous donne et qu'il n'y a pas de nature fatale ou innée, ni sotte ni féroce, avec un peu de compréhension et d'amour les choses peuvent changer, rien n'est écrit. En grandissant nous avons la possibilité de décider car le "bagage est bien rempli". Cette marginalité assumée jusqu'à la fin de l'histoire s'ouvre sur des questionnements que les parents ne manqueront pas de noter mais auxquels les auteurs laissent la liberté du choix des possibles. La petite fille décidera de continuer à partager son temps avec ce nouveau compagnon, grandissant au fil du récit. Rappelons-nous le "géant de Zéralda" de Tomi Ungerer, où finalement la petite fille adoptée développe des sentiments pour le géant qui l'adopte bien différents de ceux que l'on pouvait supposer, et réciproquement. Ceci suppose une réalité du coeur avec des lois que la raison ne saurait dominer, laissant aux lecteurs le choix de se faire leurs propres interprétations et leurs propres jugements.

Le petit format rend sa petite part d'enfance à l'album, rendant les illustrations moins impressionnantes et le propos moins grave. L'enfance. le duo a manifestement toujours souhaité délivré de petites philosophies par le biais de cette étincelle d'innocence, inscrivant leur création dans une certaine tradition du conte.

La beauté des planches de David Sala sont restituées par des jeux de rabats, permettant de ne pas perdre du format habituellement plus grands, rappelez-vous "la colère de Banshee" et "le coffre enchanté". Nous retrouvons toujours son goût pour l'art décoratif rappelant Klimt. Superbe!

D'ailleurs, de jolies rencontres avec les enfants ont donné de belles créations avec David Sala: http://ecoles.ac-rouen.fr/massillon/articles.php?lng=fr&pg=715
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}