"La sorcière et les Manananggals" - Présentation par Jean-François Chabas
Les hommes, c'est du courage de surface, un peu de la frime si on veut, un vernis de courage. Les femmes, ça serait comme un courage intérieur, moins visible mais beaucoup plus fort.
Les sentences nous sculptent. Et comme Fenris avait cette terrible apparence, qui manquait faire s'évanouir d'effroi les loups les plus aguerris, il en vint, en plus de son allure redoutable, à commettre des actes qu'il jugeait en accord avec ce qu'on pensait de lui.
Penché sur son bureau, le teint rose tout à coup, le prêtre avait presque crié.
- Je n'ai pas le temps de m'amuser avec toi. Je n'ai pas l'énergie d'écouter des âneries. Est-ce que tu es seulement baptisée ? Est-ce que tu es une chrétienne ?
La petite fille avait vacillé devant cette attaque inattendue.
- C'est celui qui croit en Dieu qui est chrétien. C'est ça qui est important.
De ses religions, simplement, elle ne connaissait aucune clé. On ne pouvait toutes les embrasser.
Il en allait ainsi de son esprit libre. Au fond, peu lui importait l'endroit où l'on rendait grâce à celui qui déversait sur elle l'avalanche de ses Magies, puisque, sans aucun doute, il était partout en sa demeure.
"Le cri de fureur de Banshee
remonte de son ventre,
glisse le long de ses petites côtes,
s'engouffre dans sa gorge,
et jaillit enfin de ses lèvres."
"Je ne peux plus manger d'enfants. Mon médecin me l'a interdit. Je l'ai digère mal."
"Pour le bonheur ou le malheur des hommes, leur curiosité l'emporte toujours sur leur frayeur."
Dans la neige profonde
"Lorsque mes parents et moi sommes allés la chercher à la station de car, je m'attendais à trouver une espèce de débris chevrotant, à peine capable de tenir debout. Elle a sauté du marchepied (Je dis bien sauté) et a promené ses yeux gris sur les quelques personnes présentes avant de nous apercevoir".
"Une saison bien paresseuse, que celle-là. Dans la chaleur épaisse, l'été amolli bâillait. et chacun sait que les pires catastrophes naissent de l'oisiveté."
-Pourquoi êtes-vous parti de chez vous, a demandé Paola.
-Il y a un certain nombre de gens qui la-bas ne portent pas les Juifs dans leur coeur. J'ai souhaité trouvé un endroit où ce serait différent. Et puis j'avais besoin d'espace. Qu'est-ce-qu'une vie sans aventures ? Je vous le demande ? Une tristesse sans fin !