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Critique de fanfanouche24


**acquis à sa publication, en septembre 2019- Lu par étapes jusqu ‘à ce 21 juin 2020 ! J'ai fait, sans le vouloir, le bon choix du temps et de la lenteur, pour savourer toute la qualité de ce très beau
texte. Livre dense et prodigue en informations et en émotions !

« Aux morts pour qu'ils vivent. Aux vivants pour qu'ils aiment « …

Un récit doublement émotionnant car Bernard Chambaz, tout en exprimant tout son attachement admiratif, inconditionnel pour l'écrivain-voyageur, casse-cou rebelle, Jack London , associe son
jeune fils perdu prématurément à 19 ans, qu'il n'a évidemment pas nommé par hasard , Martin [cf. Martin Eden ]
Il n'y a plus d'absents ni de morts, il n'existe que les gens aimés, adorés, « vénérés »… tel ce couple insolite qui va de pair, côte à côte,formé par Jack London et le fils cadet de Bernard Chambaz, Martin…

"Après cette traversée, je me suis senti encore plus proche de Jack London grâce au patronage de Martin, qui aura été notre go-between.
Ils m'auront démontré l'amplitude du monde. J'ai marché à leur côté, légèrement en retrait, j'ai tenté d'accorder mon pas au leur, avec
l'illusion d'être à l'unisson de Jack, un peu au large, comme si je flottais dans sa robe de feuilles de cocotier. Je les ai suivis avec passion.

Il est temps de leur adresser un ultime salut. Et je voudrais leur dire à mon tour que j'aime beaucoup "la tendresse timide de [leur ] coeur forcené." (p. 338)

Un roman intimiste, impression renforcée par le choix narratif de
Bernard Chambaz qui narre les doubles parcours de London et de son
fils, en s'adressant à eux en les tutoyant…

« Faute de mieux, elle se tourne vers le spiritisme. Flora [la mère ] est persuadée qu'elle a le don de communiquer avec les morts et elle aura l'intuition que, somme toute, Jack ne fait pas autre chose avec les histoires qu'il écrit. « (p. 26)

Premier texte lu de cet auteur, écrit précieux à plus d'un titre, nous offrant , en noyau central, une Re-visite personnelle et détaillée de
l'oeuvre et du parcours humain, social, intellectuel de Jack London ;
écrivain engagé, jusqu'au-boutiste, me laissant chaque fois , tout aussi captivée et « époustouflée »…En lignes parallèles, de vibrants souvenirs
et évocations du fils cadet de Bernard Chambaz, Martin, décédé dans sa 19e année… Cela aurait pu être larmoyant, mais l'ensemble possède une grâce, une lumière, une sorte d'harmonie…

Je ne rentrerai pas dans les détails, tant l'existence de J. London déborde de partout !!!
J'ai toutefois appris qu'Emma Goldman, féministe libertaire, fera connaître à son ami, Jack London, l'oeuvre de la poétesse d'Emily Dickinson….

Le récit de B. Chambaz nous rappelle à quel point London était visionnaire en tout, et ne supportait pas la misère et les iniquités criantes induites par le système capitaliste…

« Comme d'habitude Jack apprend vite. Il participe aux débats, il n'a pas peur des mots, il écoute, il intervient, il prend la plume, c'est son truc, il pourfend un système qui génère des gagnants et des perdants. Tant qu'à faire, il prône des mesures évidentes : diminuer la durée de la semaine de travail, dégager des moyens pour l'éducation, interdire le travail des enfants et, voyant son père affaibli, les poumons ratatinés, instaurer une retraite pour les vieux. (p. 99)”

***Cela ravive mon envie de revoir, admirer un autre talent indéniable de
l'écrivain- reporter: ses photographies....
Merci à Bernard Chambaz pour ce texte plein de sensibilité, de richesses humaines et littéraires !!

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