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Critique de Piatka


Ah cette fichue « bonne distance » dans les échanges épistolaires ! Pas facile de la trouver, de s'y tenir…Tous ceux qui s'y sont essayés un jour, sans connaître le destinataire bien sûr, savent un peu ou beaucoup ce que j'entends par là. C'est toujours un pari, mais aussi un jeu rapidement addictif, voire excitant si l'on obtient une réponse.
Si en plus vous vous adressez à quelqu'un de célèbre que vous admirez, c'est grisant - qui n'a jamais rêvé de communiquer avec son idole - mais aussi un brin intimidant, et éventuellement frustrant s'il y a aller sans retour.

« Bien que n'ayant aucun indice sur le sort réservé à mes lettres, je ne peux m'empêcher de continuer à vous écrire. Je vous écris en restant à distance, c'est tout. C'est le mot juste je crois pour être en relation avec vous. À bonne distance. Il me semble que vous ne laissez pas facilement les gens vous approcher et encore moins vous atteindre. »

En mai 2012, Eve Chambrot se lance dans l'aventure et écrit à Michel Houellebecq. Elle connait très bien son oeuvre, l'admire. Pendant presque une année, elle ne reçoit aucune réponse. Tenace et inventive, elle lui a demandé son autorisation pour écrire un livre sur lui, il finit par répondre. Le ton des lettres changent alors progressivement, passant de Monsieur à cher Monsieur, pour finir à cher Michel, jusqu'à la rencontre.
Ses lettres écrites de mai 2012 à Décembre 2014, "à la bonne distance", ne manquent pas de charme, d'humour, de citations intéressantes de l'écrivain ( pour autant que je puisse en juger, moi qui le connais assez peu ) et permettent d'esquisser un portrait sensible et personnel qui devrait intéresser les aficionados de Houellebecq.

« Vous dites ce que vous pensez sans vous soucier que l'on vous juge. Une liberté énorme, terrifiante, qui fait peur à tous ceux qui n'en ont pas le courage. Au lieu de vous admirer, ils vous conspuent. Moi vous me réjouissez. »

Un bémol demeure pour moi : le sens désespérément unique, l'absence d'échanges en fait dans ce livre. C'est certes un parti-pris ( ou une contrainte éditoriale ), mais c'est diablement frustrant à la longue. Certes, j'ai apprécié ce recueil de lettres au ton léger, agréable, souvent humoristique, dessinant un portrait en ombre chinoise, mais qu'il aurait été savoureux de lire les réponses de Michel.

Reçu dans le cadre d'une masse critique, je tiens à remercier
Babelio et Envolume pour l'envoi de ce livre accompagné d'un sympathique billet.
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