L'ampoule de magnésium était la source de l'éclair de chaleur que j'avais vu.
Le cri dément, c'était le réflexe de la fille nue et droguée.
Les trois coups de feu, c'était l'idée que se faisait une tierce personne du meilleur moyen de donner un tour nouveau aux événements. L'idée du gaillard qui avait descendu les marches de derrière pour monter dans une bagnole et filer.
J'accordais une certaine valeur à son point de vue.
Il y avait des orchidées partout, toute une forêt, avec de vilaines feuilles charnues et des tiges comme des doigts d'hommes morts qu'on viendrait de laver.
Je l'ai regardée de nouveau. Elle était immobile maintenant, son visage pâle contre l'oreiller, ses yeux grands, sombres et vides comme des citernes d'eau de pluie pendant une sécheresse.
La voix ronronnante était maintenant aussi fausse que les cils d'une entraîneuse et aussi visqueuse qu'une graine de melon d'eau.
Je la regardai. Elle était immobile maintenant, sa figure blanche contre l'oreiller, les yeux écarquillés, noirs et vides comme des tonneaux à pluie en période de sécheresse.
- Vous ne voulez pas être une sœur pour moi ?
- Si j'avais un rasoir, je vous couperais la gorge... juste pour voir ce qui sortirait.
- Du sang de chenille, dis-je.
Sous le brouillard qui s'effilochait, le ressac ondulait et moussait, presque sans bruit , comme une pensée qui tente de se former au bord de la conscience.
J'envisageai d'aller déjeuner, en pensant que la vie était bien banale et qu'elle serait sans doute tout aussi banale si je buvais un coup, et que boire un coup tout seul à cette heure de la journée, de toute façon, ça ne serait pas marrant.
Je retournai dans la chambre à coucher, Soufflai les bougies noires et les laissai fumer. Quand je revins dans le living-room, Ohls avait fait lever le gars. Ce dernier le regardait de ces yeux noirs et acérés; son dur visage était blanc comme du gras de mouton froid.
Elle m'adressa un de ces sourires que les lèvres oublient avant qu'ils arrivent aux yeux.