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Critique de mfrance


Est-ce un roman ? .... non, je ne crois pas. Une autobiographie peut-être ? ... il ne me semble pas.
Un essai sur l'existence ? ... voyons, je réfléchis ... non, plutôt une longue déambulation verbale durant laquelle Ferdinand arpente les rues de Manhattan en compagnie de Fran, avec Jenny dans les tréfonds de sa mémoire.
Manhattan blues ? ... Oui, c'est exactement cela !
"Notre héros,ayant couru le monde, a donc décidé de poser son baluchon d'errant dans un placard, ses fesses sur une chaise, dans l'intimité d'un appartement sur Sheridan Square, chez Jenny, et de raconter le monde. La météo est avec lui, car il pleut." p 27
Y a-t-il une histoire au moins ?
Pas vraiment, non.
Il s'agit plutôt d'un discours haché, avec de magnifiques trouvailles, des séquences hypnotiques ... d'autres quelque peu verbeuses.
Violence et tendresse, humour et désespoir, fantaisie échevelée, tout cela se télescope dans cette promenade au gré de leur fantaisie que Ferdinand, le nègre, (ainsi qu'il se définit) et Fran, la jolie et fière Wasp blanche, (ainsi que Ferdinand la voit) mènent dans un Manhattan fantasmé, à la Woody Allen.
Hymne d'amour à Manhattan, plus qu'au New-York de 1985, ses ponts et ses parcs, couronnée par les tours du World Trade Center élançant fièrement leurs orgueilleuses verticalités vers le ciel.

La vie, quoi, le quotidien et l'évocation de souvenirs, la réminiscence de douleurs enfouies - Haïti et l'abominable autocratie de Papa Doc, Bébé Doc et leurs épouvantables tontons Macoutes. La littérature, la peinture et bien d'autres choses encore...
Fascination et répulsion, amour et haine, pour ce monde dans lequel nous vivons et que nous n'avons pas choisi !

le verbe de Jean-Claude Charles peut enchanter ou agacer, voire les deux à la fois.
Des fulgurances stylistiques mais aussi hélas, ce que je nommerai de l'écrit-creux ou des divagations oiseuses. Mais il ne saurait laisser indifférent....

En tout cas, il a apparemment émerveillé Marguerite Duras ; je vous en livre ci-dessous l'élogieux commentaire, dont le style s'apparente parfois à celui de Jean-Claude Charles :
"Quand les jours passent et qu'on s'éloigne de sa lecture, Manhattan Blues paraît de plus en plus beau. On voudrait être à le relire encore. On le fait lire à un ami. Il dit lui aussi que c'est très beau. Et le livre grandit encore. Il devient de plus en plus beau."

A vous de vous faire votre opinion ....

Cet ouvrage m'a été offert lors de la dernière Masse Critique et j'en remercie Babelio ainsi que les éditions Mémoire D encrier.
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