Ces microbes qui nous veulent du bien

C'est le moins stable [=microbiote cutané] des microbiotes humains et il connaît des variations dans le temps, probablement parce qu'il agit comme un capteur hypersensible qui répond aux changements de son environnement aux agressions extérieures comme le chauffage domestique exagérée, la sécheresse de l'atmosphère ambiante, le recours excessifs aux antibiotiques, les interventions à visée esthétique comme les gommages trop fréquents et les masques à l'argile, les actions mécaniques comme les frottements contre les gants de crin ou des vêtements trop rêches, sans oublier l'utilisation quotidienne de dermocaustique (gels nettoyants et savons) qui étonnamment, sont pour la plupart inadaptés à la physiologie cutanée.

Pendant de nombreuses années, la recommandation faite aux jeunes parents é été d'éviter au maximum le contact entre les nourrissons et les microbes. Cet objectif a été atteint par l'application de mesures contraignantes d'hygiène au quotidien ( dont la stérilisation des biberons par exemple), mais aussi par l'augmentation des naissances par césarienne et le recours grandissant aux traitement antibiotiques. Selon l'hypothèse hygiénique, cette tentative (totalement vaine!) de préservation des nourrissons du mode microbien auraient favoriser l'épidémie de maladies allergiques observée depuis plusieurs années dans les pays industrialisés. Ce phénomène s'expliquerait par le défaut d'éducation du système immunitaire très tôt dans l'enfance;

Quand à décevoir nos lecteurs romantiques, il se trouve en réalité que les similitudes observées entre les microbiotes des couples, plus qu'un effet du transfert de microbes à la suite de baisers langoureux et fougueux, seraient en réalité plutôt une conséquence de la vie de couple qui se caractérise par le partage des habitudes alimentaires et de l'environnement familiale.

La parodontite est une maladie infectieuse multifactorielle qui, si l'on inclus toutes ses formes (modérées à sévères), touche 20 et 50% de la population française. Ses principaux facteurs de risque, dont certains sont liés entre eux, sont une hygiène bucco-dentaire insuffisante, l'âge avancé, le sexe masculin, le tabagisme, l'alcool, la précarité économique et le diabète.

Le microbiote intestinal influence les fonctions de l'organisme, bien au-delà de son r^le de barrière contre les agressions extérieures et de ses actions métaboliques. Sa participation à la communication permanente et bilatérale entre l'intestin et le cerveau emprunte diverses voies et donne à penser que des situations de dysbiose pourraient favoriser la survenue de plusieurs pathologies neurologiques et neuropsychiatriques.

Le lait maternel constitue onc un symbiote complexe qui contribue fortement à façonner chez l'enfant un microbiote intestinal qui va pouvoir participer de façon optimale à la mise en place de ses systèmes immunitaires et métaboliques. Cette influence bénéfique de l'allaitement maternel va persister sur le long terme, jusqu'à l'âge adulte, ce qui explique, pour une part, son effet protecteur sur de nombreuses pathologies comme infections respiratoires et gastro-intestinales, les allergies, les maladies inflammatoires de l'intestin (MICI), l'obésité et les maladie métaboliques..

L'Organisme mondial de la santé (OMS) recommande l'allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie et conseille de le continuer jusqu'à un an, en accompagnement de l'alimentation solide.L'allaitement maternel est donc un très bon investissement pour l'avenir.

Enfin, une autre étude a démontré le lien entre la gravité des lésions du col de l'utérus et une plus grande diversité bactérienne synonyme de déperdition en lactobacilles.

Il est intéressant de se rappeler que selon la médecine traditionnelle chinoise, le poumon et l'intestin sont apparentés au même système appelé "Biao-Li". Plus de vingt siècle après, les données e la médecine moderne indiquent clairement une communication croisée entre l'intestin et les poumons. Certains patients souffrant de trouble pulmonaires, tels que la tuberculose, l'asthme et la BPCO, présentent également des symptôme intestinaux. A l'inverse, les maladies engendrant une dysbiose intestinale pourraient favoriser des maladies pulmonaires aigues ou chronique, telles que l'asthme, la tuberculose et le cancer du poumon.

Côté "good cop", de manière étonnante, les chercheurs ont montré que les microbes venaient au secours de la chimiothérapie en stimulant les défenses immunitaires.