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Critique de oran


oran
03 février 2021
J'AI AIME !
J'ai aimé ce croisement , cette rencontre spatio-temporelle de personnages qui se font écho : Sylvin et Maria, Lukas et Iva qui se confondent, se fondent en Imperio et Dolorès .
- Des personnages ayant existé Sylvin (1914-2011) et Maria Rubinstein ( qui disparaitra à Treblinka) , des jumeaux nés de l'amour fou d'un russe blanc, Pietr Dodorov Nicolaï, duc , officiel du tsar Nicolas II et de Rachel , juive polonaise, danseuse à l'opéra de Moscou. Leur père sera fusillé par les Bolcheviques, la mère devra fuir et s'installer avec ses enfants à Brody, en Galicie (Ukraine)
- Des personnages de fiction mais combien réels, Lukas et Iva et sa mère Katalin, toutes deux Roms de Hongrie.
Lukas et Iva vont se rencontrer , animés, exaltés, tous deux, par le flamenco et partiront , comme pour un pèlerinage, sur les pas de Sylvin, un mythe, un dieu. Sylvin et Maria iront à Budapest, Bucarest, Prague, Berlin... Lukas et Iva se produiront à Paris, Londres, Madrid, Rome, Lisbonne, Grenade , Düsseldorf, Hambourg.
Sylvin et Maria devront affrontés les Nazis, Lukas, l'androgyne, ni parfaitement garçon, ni tout à fait fille, subira la discrimination, l'intolérance, Iva, le racisme, la persécution millénaire qui poussent toujours les Tziganes à l'exode.
J'ai aimé le style de Marie Charrel, son vocabulaire riche, coloré.
J'ai aimé découvrir un pan de l'Histoire grâce à Sylvin, le rôle qu'il tint pendant la guerre, sous le nom de Turski, j'ai découvert avec intérêt l'anti nazi Kurt Werner, l'officier de la Wehrmacht .
J'ai aimé aussi la grâce et la rudesse du flamenco, qui porte les personnages, qui donne feu au récit. Et par cette lecture j'ai retrouvé un souvenir pittoresque : en me promenant à une heure indue ( en plein midi, un jour d'été) dans les ruelles de Grenade, j'ai été attirée par le toque ardent d'une guitare et les taconeados trépignants, une fenêtre ornée d'une magnifique ferronnerie, était entrouverte, celle d'une académie de flamenco, alors je suis restée tapie à écouter, captivée, médusée, attisée par le rythme et la grâce s'échappant de l'embrasure, je n'ai pas entendu la porte qui s'ouvrait , un danseur qui m'avait repérée , m'a invitée à assister au cours, une démonstration endiablée, inoubliable.

Oui, j'ai aimé ce roman plein de grâce et de ferveur.
Merci aux éditions de l'Observatoire, Merci à Babelio, un grand merci Marie Charrel ! . Ce roman pourrait être parfaitement étudié au collège et au lycée, pour parler, évoquer l'intolérance , le racisme ordinaire...
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