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Critique de Barbesse



Décevant. L'histoire est très bien, le sujet très bien, mais le style, plat malgré une large richesse de vocabulaire, est parfois ampoulé, souvent ennuyeux, tandis que la construction du récit, trop syncopée, laisse à désirer. Impression que cette auteure livre un devoir obligatoire à ses profs, qu'elle espère obtenir une bonne note, qu'elle s'applique, qu'elle utilise les bonnes combines, mais ça ne fait que souligner un manque de talent et de singularité. J'ai été irritée par les chapitres entremêlant des années différentes, là aussi on dirait qu'elle utilise une technique littéraire de bonne élève qui rentabilise ses cours d'écriture, qu'elle a bien assimilé ses leçons et la doxa en vogue, mais ça entraîne des ruptures pénibles, annihile la fluidité du récit, comme si elle déchirait en morceaux sa narration faute d'avoir pu trouver le bon tempo. Deuxième irritation : des ajouts intempestifs de contes, de légendes, de mythes. Ça ne colle pas. Ça fait surajouté, dans le renchérissement décousu de l'étrange et de la nostalgie d'une dernière culture autochtone à la mode dans les salons parisiens, sans souci de l'opportunité pour le déroulé dramatique et le lecteur. de même, on nous inflige de la « poésie », alors que tout le livre ressemble à l'oeuvre consciencieuse d'un apprenti transpirant sous l'effort pathétique de se faire poète inspiré, pour finalement rater sa cible. Impression que cette auteure a visé trop haut, vers le genre nature-writing romantique, mais elle reste suspendue à l'échelle avec son roman où les patchs temporels, à force de mal se jointer, deviennent des lambeaux. Comme si l'ambition de l'auteure de vouloir se situer dans un genre approchant le merveilleux roman de Delia Owens « Là où chantent les écrevisses » se fracassait sous nos yeux désolés. Donc voici un livre laborieux, absolument pas convaincant, aux émotions zéro. Dommage pour le sujet qui méritait beaucoup mieux. ( Immigration japonaise au début du 20° siècle en Colombie Britannique, racisme, fuite, forêt, épreuves, femmes, ermites…) Être journaliste au Monde ne suffit pas pour se faire écrivain. Cette auteure est entravée par trop d'attentes, comme si elle avait besoin de prouver ses compétences, à qui ? Ça nous donne un roman pénible, d'autant qu'on ne s'y attache à aucun des personnages et que rien ne compense l'impression de bâclage et d'utilitarisme autour d'une tragédie historique. On le ferme avec soulagement d'en avoir fini avec cette rédaction trop longue de fin de collège.
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