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Critique de DianaAuzou


Pas d'orchidée pour Miss Blandish - James Hadley Chase, Ed Gallimard, Série Noire 1961, traduit par Marcel Duhamel
Une descente aux enfers sans une seconde de répit, lente, longue, douloureuse et sûre, et la très jolie et richissime Miss Blandish n'aura pas d'orchidée pour son mariage, mais elle ne le sait pas encore.
Le harpon de Chase accroche le lecteur sans difficulté et le tient, jusqu'à la dernière page.
Une bande de malfrats kidnappe Miss Blandish mais comme ils ne sont pas très doués, et légèrement hésitants, ils se font piquer la belle par une autre bande, des professionnels de la terreur, dont le cerveau est M'man Grisson. La noirceur de l'atmosphère se fait vite sentir, Chase trempe dans toute la profondeur du noir.
Le réalisme, sec et dur, mélange la brutalité et le pessimisme avec force et désespoir.
L'auteur se tient à l'écart, ne juge pas, n'intervient pas, n'essaie de rien démontrer, les personnages, décrits sommairement, sont la plupart du temps paumés, nourrissant leur rage et leur haine de leur misérable et basse condition.
Il y a une faille dans la bande, et elle se creuse entre la rivière de diamants de Miss Blandish et le béguin qu'éprouve pour elle le psychopathe de fils de M'man Grisson.
L'écriture, très cinématographique, mouvements, déplacements, arrêts sur image, gros plans et hors champ, installe immédiatement une atmosphère poisseuse, la psychose grandit, l'air devient irrespirable :
"M'man faillit exploser, mais elle se contint.
- Donne-moi ce collier ! ordonna-t-elle
Slim glissa à bas du lit et défia sa mère, les yeux étincelants.
- Je le garde.
Pour M'man, c'était une expérience absolument nouvelle. Pendant un instant, sa stupeur fut telle qu'elle en fut désorientée, puis sa fureur l'emporta et elle s'avança sur Slim en brandissant ses poings monstrueux.
Nom de Dieu ! Donne-moi ça ou je te fous une trempe ! rugit-elle, le visage convulsé et marbré de plaques rouges.
-Arrête ! (Le couteau de Slim jaillit brusquement dans sa main. Il entra la tête dans les épaules et regarda sa mère d'un air féroce). Arrête !"
Tous des monstres, déshumanisés et fous, tristes rebuts d'une société.
Dans la traduction de Marcel Duhamel le roman noir de Chase n'a rien perdu de son atmosphère pesante, repoussante et gluante où les névroses les plus extrêmes et la violence sont de mise.
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