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3,88

sur 268 notes
Marcel Duhamel le publia, en français, sous le numéro 3 de la célèbre Série Noire en 1946: Pas d'orchidées pour Miss Blandish.
Ce roman noir de violence et de folie reste, encore aujourd'hui, le symbole de cette littérature brutale et populaire des États-Unis... Même si James Hadley-Chase était tout ce qu'il y a de plus britannique et n'était, lors de l'écriture du roman, jamais allé aux USA.
Le livre, sous sa couverture cartonnée jaune et noire protégée par une jaquette luisante noire cadrée de blanc, m'a marqué voici quelques 45 ans...
Moins, cependant que La chair de l'orchidée qui lui fit suite.
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« L'affaire débuta un après-midi du mois de juillet, par une chaleur torride, sous un ciel implacablement bleu et de brûlantes rafales de vent et de poussière. » Incipit.

Pas d'orchidées pour Mis Blandish c'est une ambiance. Dès les premiers mots le ton est donné. Implacable. Rafales. Poussière. Avec ces trois mots, tout est dit. James Hadley Chase savait exactement où il allait m'emmener. Et j'ai suivi. Efficace. le polar noir brillant.

Deux personnages féminins en noir et blanc, par un jeu de miroir inversé vont être réunis sous un même toit. La blanche colombe que l'odieuse marâtre laisse aux mains de son dégénéré de fils au regard fauve. J'ai adoré ce roman, l'écriture est nette, efficace, les personnages sont campés dans un rôle bien défini, l'auteur choisi de ne pas décrire toutes les vilénies mais laisse suffisamment de petits cailloux pour que le lecteur se fasse son film. Et c'est bien ça le pouvoir de ce roman, c'est fluide, efficace, un scénario qui progresse de manière bien orchestrée jusqu'à la chute de « la chambre vide. » Seuls les pneus gémissent encore à ce moment-là… Splendide.
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Eteignez les lumières, c'est Cinéclub ce soir :

Gangsters en chapeau noir méchants comme des teignes et bêtes à manger du foin, jolies pépés, buick déglinguée, cabarets et hôtels glauques à Kansas City, fermes lugubres au milieu de nulle part ; enlèvement, gang doublé par un autre, fusillades, règlements de compte, belle héritière au main d'un malfrat psychopathe, matrone chef de gang, police dépassée, détective futé, apothéose finale.

Et au vu de ce qui lui arrive, on ne peut qu'adhérer à la réflexion partagée par nombre de protagonistes au cours de l'histoire : il eut en effet mieux valu que Miss Blandish soit morte…

Pas de temps mort dans ce roman noir dans lequel on retrouve tous les ingrédients du film de gansgter américain années 50 : pas moins, mais pas plus non plus.
Plaisant mais pas inoubliable, une lecture qui m'aura permis d'apprendre qu'il est inspiré de « Sanctuaire ». Qui sait, cela va peut-être me décider à enfin réessayer Faulkner ?
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Depuis le temps que Miss Blandish m'attendait ....
Voilà je ne suis ni spécialiste de Faulkner -à ma grande honte- ni spécialiste des polars série noire , mais oserais-je dire que je me suis régalée ? Oui ! bien sûr la narration est à replacer dans son contexte temporel -le Kansas dans les années 1935- bien sûr les personnages sont de petits voyous violents, psychopathes, alcooliques, bref la lie des petits malfrats , bien sûr M'man Grisson vieille, forte, qui dirige ses hommes de la voix et du regard, est un personnage hors du commun, bien sûr le langage est "typique" , mais est ce que cela suffirait à assurer la survie dans les mémoires d'un polar si celui-ci n'avait pas quelque chose en plus ?
Deux personnages émergent du lot: Eddie Schultz parmi la bande des Grisson et Fenner l'ex-journaliste reconverti en privé .
Pas étonnant que ce roman fasse partie des 200 oeuvres élues par le journal le Monde en1999 comme incontournables et représentatives du XX ème siècle.
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Pas d'orchidée pour Miss Blandish - James Hadley Chase, Ed Gallimard, Série Noire 1961, traduit par Marcel Duhamel
Une descente aux enfers sans une seconde de répit, lente, longue, douloureuse et sûre, et la très jolie et richissime Miss Blandish n'aura pas d'orchidée pour son mariage, mais elle ne le sait pas encore.
Le harpon de Chase accroche le lecteur sans difficulté et le tient, jusqu'à la dernière page.
Une bande de malfrats kidnappe Miss Blandish mais comme ils ne sont pas très doués, et légèrement hésitants, ils se font piquer la belle par une autre bande, des professionnels de la terreur, dont le cerveau est M'man Grisson. La noirceur de l'atmosphère se fait vite sentir, Chase trempe dans toute la profondeur du noir.
Le réalisme, sec et dur, mélange la brutalité et le pessimisme avec force et désespoir.
L'auteur se tient à l'écart, ne juge pas, n'intervient pas, n'essaie de rien démontrer, les personnages, décrits sommairement, sont la plupart du temps paumés, nourrissant leur rage et leur haine de leur misérable et basse condition.
Il y a une faille dans la bande, et elle se creuse entre la rivière de diamants de Miss Blandish et le béguin qu'éprouve pour elle le psychopathe de fils de M'man Grisson.
L'écriture, très cinématographique, mouvements, déplacements, arrêts sur image, gros plans et hors champ, installe immédiatement une atmosphère poisseuse, la psychose grandit, l'air devient irrespirable :
"M'man faillit exploser, mais elle se contint.
- Donne-moi ce collier ! ordonna-t-elle
Slim glissa à bas du lit et défia sa mère, les yeux étincelants.
- Je le garde.
Pour M'man, c'était une expérience absolument nouvelle. Pendant un instant, sa stupeur fut telle qu'elle en fut désorientée, puis sa fureur l'emporta et elle s'avança sur Slim en brandissant ses poings monstrueux.
Nom de Dieu ! Donne-moi ça ou je te fous une trempe ! rugit-elle, le visage convulsé et marbré de plaques rouges.
-Arrête ! (Le couteau de Slim jaillit brusquement dans sa main. Il entra la tête dans les épaules et regarda sa mère d'un air féroce). Arrête !"
Tous des monstres, déshumanisés et fous, tristes rebuts d'une société.
Dans la traduction de Marcel Duhamel le roman noir de Chase n'a rien perdu de son atmosphère pesante, repoussante et gluante où les névroses les plus extrêmes et la violence sont de mise.
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Ecriture sans fioritures, personnages presque tous psychopathes, scénario speedé, noir de chez noir : on est presque plus dans un film que dans un livre ; ça cogne très dur, on n'a pas le temps de reprendre son souffle. Un modèle du genre !
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Pour une deuxième lecture la satisfaction est tout autant excellente. Un livre culte dans le genre hard boiled, l'écriture est concentrée et non diluée comme les romans policiers actuels qui auraient doublé ou même triplé le nombre de pages. de l'action, des frissons et de l'ambiance pure et dure avec le clan Grisson qui représente une associations de malfrats les plus abjects sur terre. La fin nous laisse sur une suite, qui aura lieu...
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Non certes pas d'orchidée pour miss Blandish. Pourtant son chemin aurait dû être pavé de rose. D'une beauté scintillante comme la splendide parure de diamant qui la pare, elle aurait dû jouir d'une vie lascive, assurée par un père milliardaire et un mariage mondain. Malheureusement ce qui la rend irrésistible à tous, attire des regards plus malveillants. Elle est la proie d'un kidnapping de malfrats à la manque, qu'une bande autrement plus déterminée et dangereuse supplante, dépouille de leur victime et les expédie ad padres. Cette équipe de criminels composée d'un ancien braqueur, d'un médecin véreux, d'un spécialiste des coffres-forts et d'un garde du corps vivent sous la coupe autoritaire de M'man, une femme despotique. Mais celui qu'ils craignent tous est le fils de la harpie, Slim, déficient mental, pervers et psychopathe. Il se fait rapidement le Cerbère de la belle héritière, maintenue en une plus complète soumission par les injections de stupéfiant du docteur Mabuse.

Pas d'orchidées pour Miss Blandish, bien qu'expédié en quelque jours par son auteur, est un roman noir d'excellente facture, plongeant le lecteur dans une ambiance de film en noir et blanc, dont les personnages sont des flics et des voyous avec leur langage bien à eux. Un classique du genre.
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Pas d'orchidées pour Miss Blandish est le premier polar de James Hadley Chase, paru en 1939. A ce titre, il est intéressant de constater qu'il surclasse la plupart des polars et autres romans policiers d'aujourd'hui...même plus d'un demi-siècle plus tard ! Plusieurs raisons à cela :

_ Tout d'abord, durant la lecture de Pas d'orchidées pour Miss Blandish, ce qui frappe aux yeux, c'est la parfaite maîtrise de la langue parlée et de l'argot dont fait preuve James Hadley Chase. Ce qui plonge d'emblée le lecteur dans une histoire qui semble réelle, alors qu'elle a été pourtant inventée de toute pièce, et qui nous fait découvrir la façon si particulière de s'exprimer dans le milieu de la pègre, avec cette "déformation" délibérée du langage, utilisée par les voyous, pour se comprendre entre eux, pour se reconnaître entre eux, et pour identifier éventuellement tout suspect ou tout intrus à leur milieu. C'est un code linguistique propre au crime organisé, comme le pourrait être un code vestimentaire à notre époque, tout simplement. Par son style d'écriture unique, James Hadley Chase fit un véritable travail sociologique d'un groupe social bien particulier : le crime organisé, avec ses gangsters. On pourrait même s'interroger sur une telle maîtrise du langage des voyous par James Hadley Chase, se demandant s'il n'a pas fait un stage dans le milieu du crime organisé ou s'il n'était-il tout simplement pas un ancien bandit ? Et non, la légende raconte qu'il a juste étudié leur façon de parler avec un dictionnaire d'argot américain...

_ Les personnages de Pas d'orchidées pour Miss Blandish ont du caractère, et tous ne se ressemblent pas : il y a un alcoolique, un psychopathe, un coureur de jupon, une sociopathe, un rancunier, une naïve, etc... Car la liste est longue. Et les personnages, par leurs comportements, en particulier les voyous, vous donneront envie de les connaître, tant ils ont une épaisseur psychologique d'un réalisme saisissant. Un régal.

_ L'intrigue enfin, est original et palpitant : une bande de voyous va kidnapper une jolie jeune femme, pour se voir ensuite enlever à son tour par une autre bande de voyous ! S'ensuivront des rebondissements à couper le souffle, avec un suspens haletant, et un rythme de croisière rarement atteint par un polar. Une merveille.

Vous l'aurez compris, Pas d'orchidées pour Miss Blandish est un chef-d'oeuvre, un classique de la littérature policière, à lire obligatoirement pou tout fan de polar qui se respecte.

Alors oubliez vos Michael Connelly, vos Harlan Coben, vos Patricia Cornwell et compagnie, c'est du polar bas de gamme tout ça !
Allez plutôt déguster du James Hadley Chase, vous verrez la différence...c'est un tout autre calibre !
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No Orchids For Miss Blandish / Pas d'Orchidées Pour Miss Blandish

Pour quiconque a vu le film éponyme de Robert Aldrich ou encore l'adaptation théâtrale qu'en fit Robert Hossein, il est évident que le roman de Chase ne saurait prétendre à la première place qui, logiquement, devrait pourtant lui revenir dans l'histoire. Si l'on excepte en effet son titre, lumineux et implacable, un ou deux personnages (comme Eddie Schultz et le détective privé Fenner) qui ont tout de même une certaine "présence", et une fin qui, indiscutablement, possède quelque chose de la tragédie grecque, le livre de l'auteur britannique ne passe pas.

Un effet de la traduction ? Peut-être ...

Mais surtout le parallèle que le lecteur aguerri est incapable de ne pas établir entre "Pas d'Orchidées ..." et le "Sanctuaire" de Faulkner. Il y a là-dedans trop de similitudes qui ne peuvent que semer le trouble entre les deux ouvrages et, à l'arrivée, c'est Chase qui est bel et bien perdant. A côté de cette splendeur qu'est "Sanctuaire", parfait jusqu'au dernier pli du baisser de rideau, "Pas d'Orchidées Pour Miss Blandish" joue dans la cour du sordide sans grâce ni génie. le Slim Grisson imaginé par l'Anglais aura beau faire tous les moulinets qu'il veut avec sa lame ensanglantée, et ceci même en se réfugiant à l'abri des jupes de sa mère, qu'il n'arrivera jamais au niveau de terreur et de tension que crée, chez le lecteur, la simple mention du nom de Popeye, le bootlegger à l'épi de maïs que Faulkner fit entrer très tôt dans la légende de la Littérature.

Huit années séparent la parution des deux ouvrages, "Sanctuaire" apparaissant dès 1931 et "Pas d'Orchidées ..." en 1939. Et c'est malheureusement assez pour se dire que Chase a lu la prose du Sudiste et que l'énorme succès - en partie de scandale mais largement mérité - remporté par l'oeuvre de Faulkner lui a donné des idées ...

Le problème, c'est qu'il n'est pas à la hauteur. Entendons-nous bien avant de poursuivre. Je ne parle pas ici de plagiat mais de simple inspiration : les histoires de gangs américains dans les années trente se ressemblent toutes plus ou moins, nous le savons bien. Mais Faulkner avait le génie, ce petit "plus" qui ne s'explique pas et qui fait de son "Sanctuaire" un Incontournable de la littérature américaine et mondiale, qui va, d'ailleurs, bien au-delà du genre choisi. Son livre, qui s'intègre parfaitement au reste de l'oeuvre, a, nous l'avons déjà dit et répété, la splendeur du théâtre antique (remarque que l'on pourrait se permettre aussi pour "Le Bruit & la Fureur" ou encore "Absalon ! Absalon !").

A l'exception de la trouvaille authentiquement tragique qu'est sa fin, "Pas d'Orchidées Pour Miss Blandish" reste pour sa part, du début jusqu'à l'avant-dernier paragraphe, dans le glauque et la noirceur dernière catégorie. En dépit de tous leurs efforts, et peut-être parce que ceux-ci sont trop marqués, la débilité mentale et le sadisme de Slim ne parviennent pas à s'élever au niveau de l'impuissance et de la cruauté de Popeye. Nul ne sait ce que Faulkner aurait pu faire d'eux et de leurs tares mais il n'aurait certainement pas cru que cette accumulation de tares suffirait à asseoir son intrigue. Conscient sans doute de ses faiblesses, Chase tente de se rétablir la situation en introduisant dans son scénario le personnage de la Mère et l'inévitable relation Mère-Fils entre les Grisson. Mais, si redoutable qu'elle sache se montrer, 'Ma ne peut suffire à tout. Les personnages de "Sanctuaire" se suffisent à eux-mêmes et vont d'un pas assuré. Ceux de "Pas d'Orchidées ..." boitillent, marchent en zigzag, titubent même et ne font guère illusion : en un mot comme en cent, ils ne tiennent pas la route.

Bref, quoi qu'on ait pu vous en dire, vous pouvez vous abstenir de lire le roman de Chase et lui préférer de très loin la version filmée qu'en a fait Aldrich, ce maître du film noir - et cela bien qu'il ait triché lui aussi avec la réalité, se heurtant à la difficulté de l'incarnation de Slim Grisson qui risquait de choquer en raison de son problème mental. Dans son adaptation personnelle, Robert Hossein eut d'ailleurs lui aussi, rappelons-le, bien du mal avec le rôle. ;o)
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