Citations sur Vivants jusqu'à la mort - accompagner la souffrance spi.. (12)
Il n'y a pas d'"attitudes justes" à l'égard d'une personne qui souffre, seulement une attitude qui "s'ajuste", qui s'accorde. Cela suppose de la personne accompagnante une certaine humilité et maturité : "être capable d'écouter, sans angoisse, l'angoisse de l'autre" ; être en paix avec la conscience de sa propre condition mortelle pour qu'une "transfusion de sérénité" devienne possible.
Accompagner n'est pas forcément poser une parole. C'est plus souvent habiter ce silence dans lequel quelque chose se dit, qui nous échappe pourtant et accepter que cela nous échappe.
Si l'homme n'était pas éphémère, il n'en resterait pas grand chose.
Le vrai problème n'est pas de savoir si nous vivrons après la mort, mais si nous serons vivants avant la mort.
Des bavardages abrutissants aux silences étouffants, des faux-semblants aux faux-fuyants, des sourires forcés aux larmes ravalées, l'espace de rencontre avec le mourant est aujourd'hui plus fait de rendez-vous manqués que de cœur à cœur sincères. On peut mourir seul tout en étant très bien "entouré".
Dans le mystère, il faut pouvoir baisser les yeux et s'incliner...
L'être humain ne s’inquiète jamais autant de savoir qui il est que lorsqu'il réalise qu'il ne sera bientôt plus.
Pas un mot. "Être là" prend dans ces moments une simplicité, une profondeur insondable, une éternité.
(p.26)
Mes enfants sont des malades affectifs, me confie-t-elle. Elle souffre de les voir aussi attachés à elle, dépendants d'elle. Elle se retient de mourir de peur de les écorcher vifs.
L'accompagnant devrait être ici rempli de patience et de miséricorde, capable de tout entendre et en même temps de tout oublier.