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Critique de chroniquesdepapiers


Jon Petersen est un gars du Midwest. Carson Mills pour être précis. À l'image de sa ville natale, celui-ci est un peu paumé, isolé du reste du monde. Et quitte à taper dans le cliché, ce garçon élevé à la ferme s'est malheureusement fait griller quelques neurones par le soleil cuisant de sa région. Pas de chance là-aussi, car son capital d'empathie a fondu en même temps que les câbles ont surchauffés. Ce qui aboutit à un être pas forcément recommandable, dépourvu de compassion, dont l'humanité s'effiloche pour n'en rester qu'un fil sans consistance. Un portrait peu reluisant, dont Maxime Chattam en extrait un pur concentré de barbarie.

L'auteur nous convie à un étonnant voyage sur les plaines arides du Midwest, d'une noirceur se traduisant par une excursion dans des contrées reculées, exemptes de toutes nouvelles technologies. Un témoignage du passé, retranscrit en un superbe hommage. Chattam retrace donc la vie de Jon Petersen. Une authentique ordure dont le passe-temps favori est de cueillir des coquelicots…
Ici, point de chevauchées filant à cent à l'heure. Pas d'explosions, ni de retournements de situations dantesques. Chattam instaure un rythme plus convenable à son enquête, conforme au paysage dans lequel a lieu le récit. du malsain, du sordide à volonté, et voilà le shérif de Carson Mills plongé dans l'embarras. Fort de son expérience et de sa belle moustache, il va tenter d'élucider une série d'incidents brisant la tranquillité de son district. Jon est-il le coupable ? Impossible de le savoir tant les preuves sont minces.

C'est une immersion totale dans un milieu sale et lugubre que nous propose l'écrivain. La chaleur nous écrase, les puanteurs bestiales s'infiltrent dans tous les pores de notre peau, et d'autres odeurs immorales viennent corrompre nos sens olfactifs. Au travers de ce roman noir, Chattam n'y va pas à la légère (l'a-t-il déjà fait ?) et balance quelques scènes dures, obscènes, créant un alliage délicat entre dégoût et curiosité. Une fascination presque honteuse, dont les sombres penchants sont déployés dans les dernières pages, offrant un épilogue franchement culotté. Dans ce roman, Maxime Chattam travaille sa prose comme jamais. Avec une certaine réussite. Et quand le résultat est au rendez-vous, la lecture devient vite un plaisir exquis, où l'on part à la recherche du sens des mots, de leurs valeurs. Une richesse abordable pour tous.
Lien : https://chroniquesdepapiers...
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