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Critique de Unhomosapiens


C'est toujours un peu la même chose lorsque l'on veut sortir des sentiers battus en Australie. On a droit aux véhicules 4x4, les réserves d'eau et d'essence et les longues lignes droites sur plusieurs centaines de kilomètres ou les pistes défoncées de l'outback. Lorsqu'en plus on part à la rencontre des Aborigènes, on nous ressasse les mêmes poncifs sur "le temps du rêve" et les incompréhensions mutuelles entres eux et les australiens blancs. Ce qui me rend très méfiant envers la littérature des "voyageurs" dans ce pays.
Malheureusement, Chatwin n'échappe pas à la règle, du moins pas complètement. Car passé tout le fatras du pseudo explorateur ("Je hais les voyages et les explorateurs", disait Levi-Strauss) et les immanquables conflits dus à l'acculturation , on apprend quand même pas mal de choses sur la culture aborigène. Et ces fameux "songlines" sont assez extraordinaires pour être notés. La rencontre avec cette "géographie par les chants" mérite bien la lecture de ces quelques 400 pages. On retrouve là tout ce qui fait l'intelligence et la capacité d'adaptation de ces peuples premiers, et à mon avis, leur suprématie sur notre culture technologique et purement rationnelle et utilitaire que Chatwin ne manque pas de dénoncer.
Pendant les premières 200 pages, on suit donc quelques détenteurs de ces chants qui permettent de se repérer sur le territoire des ancêtres de la tribu. Chants que l'on passe ensuite, comme un relai à la tribu voisine et ainsi de suite jusqu'à former des lignes qui traversent le continent du nord au sud et d'est en ouest. C'est purement magnifique.
Passé cette découverte, Chatwin nous fait part pendant à peu près une centaine de pages, de ses carnets où il a noté différents extraits ou aphorismes d'oeuvres diverses, sur le fait que l'homme se caractérise avant tout comme un voyageur. Avec certaines réflexions évolutionnistes.
Enfin, le livre se termine dans l'outback où l'on revient après cette digression littéraire, en compagnie de nos Aborigènes et le narrateur se prépare à repartir vers Alice Springs.
Donc, c'est un livre qui nous fait découvrir une particularité de cette culture première et nous invite à réfléchir sur notre condition de marcheur-voyageur. A ce titre, il mérite notre curiosité.
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