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Critique de pencrannais


J'ai reçu ce livre dans la cadre de la mass critique et je remercie Babelio et les éditions j'ai Lu pour cet envoi.
Christian Chavassieux nous raconte la vie de Martin, une vie « volée » parce qu'en 1778, alors qu'il n'a que quatre ou cinq ans, il est « acheté » par la reine Marie-Antoinette à sa grand-mère. La reine est alors en mal d'enfant et adopte des jeunes garçons et des jeunes filles pour jouer à la maman. Martin découvre la cour de Versailles et son fonctionnement. de fil en aiguille, il deviendra vacher au hameau de la reine dans le parc du château. Car la reine veut jouer aussi à la Bergère
A partir de 1789, il quitte ce cocon pour découvrir la capitale, son peuple, ses misères, ses espoirs, travaille dans un restaurant, rencontre des personnages historiques secondaires, devient spectateur de la Révolution qui se déroule sous ses yeux avant de prendre les armes et de s'engager dans les armées de la république pour finir dans les colonnes infernales en Vendée en 1794.
J'ai lu ce roman partagé entre frustration et plaisir.
La frustration vient du fait que je trouve que la vie de Martin Sourire nous est racontée comme si il s'agissait d'un personnage ayant réellement existé, ce qui est plutôt réussi, mais Martin n'est jamais maître de quelque situation que ce soit. Il n'y a pas d'arc narratif. le personnage est plutôt bien travaillé dans sa complexité et son évolution, mais il n'est jamais acteur de l'histoire. Aucune de ses décisions, de ses actes n'est réellement important et si on suit sa vie, ses amours, ses traumatismes, c'est plus en passionné d'histoire qu'en amateur de roman que je l'ai fait.
Parce que là pour le coup, c'est une petite claque.
A travers les yeux de Martin, de son sourire qui ne s'efface jamais vraiment de sa figure, c'est une quinzaine d'années de l'histoire de France à laquelle on assiste comme si on y était, de l'intérieur. de la vie des domestiques de la reine au hameau, du simple vacher à l'architecte, de la vie quotidienne dans le Paris de 1789 et 1790, avec prostituées, restaurants, vendeurs de rue, échoppes, relations sociales, domesticité, etc., de l'introduction de personnages historiques oubliés du grand public comme l'architecte Boullée, par exemple, tout est passionnant.
Quand je me suis rendu compte que ce livre n'est pas réellement un roman mais une immersion historique avec le personnage de Martin Sourire comme prétexte, je me suis vraiment fait plaisir. Et les pépites sont alors nombreuses, je pense au vol des glaces des lacs gelés de Versailles, à la mode des devins ou à la secte des convulsionnaires.
Le style de l'auteur est à l'avenant de son propos, un style très XVIIIe siècle, mais quand même très modernisé pour que nous puissions nous sentir à l'aise dans notre lecture. Les chapitres sont cours et les trois parties, Versailles et l'enfance, Paris et la jeunesse, la guerre et les traumatismes sont équilibrés.
Le climax du livre, celui qui vous scotche à votre lecture, c'est la troisième partie. le seul chapitre vraiment long (plus de cinquante pages, quand même) est aussi celui qui vous laissera un goût particulier dans la bouche, quand Martin témoigne de ce qu'il a fait et vue en Vendée.
En conclusion, un roman historique ou le côté historique prend le pas sur le côté roman, mais pour le plus grand plaisir de ceux qui aiment l'Histoire !
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