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Critique de Yokay


Je découvre ce célèbre petit roman d'Andrée Chedid, dont l'héroïne est incarnée à l'écran par Dalida, et je comprends son aura.
L'histoire a pour cadre l'épidémie de choléra qui a sévi en Egypte en 1947-1948, et commence par une scène qui nous met directement dans le contexte. Saddika, ou Oum Hassan (mère d'Hassan), se rend dans son village d'origine, qu'elle a quitté il y a des années pour le Caire, pour y constater le récent décès de sa soeur du choléra. Les ambulances rodent et ramassent tous les malades et les morts, les parquent dans des tentes, on ne les revoit jamais. Les maisons des victimes sont brûlées, principe de purification par le feu. Saddika se trouve embarquée par son neveu, qui tient à enterrer sa mère secrètement avant que les ambulanciers ne la trouvent.
Choquée, de retour au Caire, où elle élève son petit-fils Hassan depuis la mort de sa fille, avec également la charge de son mari paralysé, et où on pensait l'épidémie endiguée, la vie continue jusqu'à la contamination de l'instituteur d'Hassan. Ce dernier dit à Oum Hassan juste avant de partir pour l'hôpital : « le sixième jour ou bien on meurt ou bien on ressuscite ».
Puis vient le moment tant redouté où Hassan lui-même porte les symptômes monstrueux. Démarrent pour Oum Hassan six longs jours d'angoisse à l'idée que la mort mais d'abord les ambulanciers lui arrachent son petit-fils, « sa vie, son âme ». Car les dénonciations de cas sont incitées et rémunérées. Elle ne reculera devant rien pour le cacher ces six jours et six nuits éprouvantes, le déplaçant et le veillant comme une louve. Nous nous trouvons totalement embarqués, nous portons, veillons, souffrons autant que cette immense vieille femme. le récit est admirable par sa tension, son poids, sa douleur, mais aussi par la luminosité, l'amour, l'espérance, le courage qui s'en dégagent. C'est puissant.
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