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Critique de Zazette97


"L'économie du ciel" est un court roman autobiographique de l'écrivain suisse Jacques Chessex (auteur notamment du "Vampire de Ropraz" dont j'avais parlé ici) et paru en 2003.
Sur une route déserte de campagne, un petit garçon de 8 ans rentre chez lui et tombe nez à nez sur son père, professeur et directeur d'école, qui n'est pas censé se trouver là à cette heure de la journée.
Le père qui semble vouloir se cacher fait promettre à son fils de ne jamais révéler l'avoir aperçu en ces lieux.
Le lendemain, une vieille dame est retrouvée morte chez elle, cette même dame qui hébergeait une jeune réfugiée à qui son père donnait cours à domicile 3 fois par semaine.
Le jeune garçon se demande si ce décès n'aurait pas un quelconque rapport avec les bizarreries de son père la veille...
Ce petit garçon, c'est Jacques Chessex.

Chessex rumine, déterre la mémoire de son père et ces souvenirs qui lui sont associés, enfouis depuis si longtemps dans sa mémoire d'enfant.
Il se rappelle aussi ce policier qui le harcèlera tout au long de sa vie, comme pour lui faire endosser le crime de son père et lui faire avouer ce secret bien trop lourd à porter pour un petit garçon.
Alors que le style de Chessex dans "Le Vampire de Ropraz" se voulait très "médico-légal", froid, neutre, l'écriture prend ici un tournant diamétralement opposé. Une narration vive et chargée en émotions. Normal vu le sujet me direz-vous.
La répétition de certains détails qui l'ont accompagné durant toute son enfance et qu'il n'avait jusque là confiés à personne.

Mais mais mais... la seconde partie du roman prend un tournant inattendu...Voilà que l'auteur se passionne pour les oiseaux puis, suite à la découverte d'un oiseau rare, fait la rencontre d'une femme journaliste à " Oiseaux d'Europe" qui lui fera une demande assez particulière...
C'est à ce moment-là que le roman part un peu en sucette. L'auteur semble vouloir se distancier, il ne parle quasiment plus de son père et l'histoire se termine sur le destin de cette femme.
Le lecteur ne saura jamais quelle était la teneur de ses relations avec son père suite à leur rencontre sur cette petite route.
Bien que les deux parties soient intimement liées, j'ai trouvé l'arrivée de cette femme trop rapide.
Quant à la chute de l'histoire, elle m'est tombée dessus comme un couperet (exactement comme pour "Le Vampire de Ropraz" d'ailleurs).
"L'économie du ciel" est donc un roman qui se lit comme une nouvelle.
Aucune introduction, il faut raconter, se décharger du poids, rapidement, parce que ça fait trop longtemps et que le secret se fait plus lourd de jour en jour.
Ce court roman aurait pu porter le titre du roman autobiographique de Michel Sardou : " Et qu'on en parle plus".
J'ai vraiment eu l'impression que l'auteur ressentait le besoin urgent de se confesser avant de clore ce chapitre de sa vie.
J'ai ressenti comme un goût de trop peu. Ce livre est passé comme un éclair et c'est bien dommage :/
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