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Critique de Sachenka


J'ai lu quelques romans de Chi Zijian et, récemment, je suis tombé sur un des premiers qu'elle a écrits, le dernier quartier de lune. J'aime bien son écriture (personnellement, je trouve un sèche la plume de plusieurs des auteurs chinois), sans complications ni fioritures encombrantes, d'une douce simplicité qui cache quelques beaux moments. Comme dans ses autres romans et nouvelles, Chi transporte ses lecteurs dans le nord de la Chine. Toutefois, elle pousse plus loin l'exploration et nous amène dans le monde des Evenks, un peuple nomade. Je dois admettre que je ne le connaissais pas. Cette vie à suivre les troupeaux de rennes, ça me faisait penser aux Lapons et, plus spécifiquement, à des peuples de Mongolie, comme ceux racontés dans les récits de Galsan Tschinag.

Pour en revenir au Dernier quartier de lune, ça raconte l'histoire d'une (grande) famille spécifiquement. J'ai eu un peu le vertige en tournant les premières pages et en découvrant un immense arbre généalogique. Que de personnages ! Un peu dans le genre les Rougon-Macquart, seulement ici ils sont condensés dans un seul volume. Et présentés assez rapidement. Je me questionne quant au choix de l'auteure de commencer par une brève mention de ce qui se passe dans le présent, alors que la narratrice est entourée de ses arrières-petits-enfants, puisque quelques pages plus loin, une dizaine, on revient en arrière et cette même narratrice naît, au milieu de ses parents, oncles, tantes, grand-oncle, frère et soeurs, etc. Ouf ! Ça en fait du monde à retenir. Heureusement, l'arbre généalogique était là, je m'y suis souvent référé.

Bon, commencer par le présent permet de constater que le mode de vie des Evenks est en danger et de connaître quelques indices qui ont mené à cette situation. Ça intrigue aussi, on se demande pourquoi certains personnages se détournent de la narratrice, qui semble jouer un rôle non-officiel de chef de clan. Ça peut donner un objectif de lecture. Pour toutes ces raisons, je ne peux pas dire que c'était une mauvaise idée.

Dans mon cas, ça m'a un peu donné le tourni puisque, quelques pages plus loin, on passe à une autre époque avec des personnages essentiellement différents. On s'y fait, toutefois.

Je me questionne aussi sur un autre choix de l'auteure, qui est s'attarder sur chacun des membres de la famille, même ceux les plus éloignés, et même quelques amis. Se faire raconter toutes leurs aventures enlève du temps qui aurait peut-être été plus judicieusement mis sur la narratrice. J'avais souvent l'impression qu'elle n'était qu'en réaction face à son environnement, face aux événements qui touchaient les autres.

Depuis le début, ma critique semble négative. Toutefois, malgré ces questionnements, j'ai tout de même apprécié cette lecteure au rythme lent. Chi Zijian prend le temps de présenter ses personnages, leurs traits, leur histoire, leurs émotions. C'est humain. On s'attachait à la plupart d'entre eux. La description qu'elle fait des Evenks me semble juste (ça m'a intéressé, j'ai fait quelques recherches sommaires de mon côté). Rien de très compliqué, bien que leur univers soit loin de ma réalité. Dans tous les cas, c'était dépaysant. La nature, parfois hostile, bien souvent salvatrice, pourrait compter comme un énième personnage. Son évocation était tout à fait réussie. Bref, le dernier quartier de lune est un moment de détente agréable. Pour ceux qui ne connaissent pas Chi Zijian, je suggère un autre de ses romans : Bonsoir, la rose.
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