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Critique de SZRAMOWO


« La vie, pendant l'hiver, désertait le feuillage pour se retrancher dans l'obscurité des racines… »
« Mais, petit à petit, les souvenirs se fatiguent. »
C'est pour des phrases comme celles-ci que j'adore les romans de Myriam Chirousse.
Des observations fines et précises, de la nature, du milieu ambiant, des personnages, qui donnent au récit la coloration de la réalité.
Cendrine est rentrée dans l'hiver de sa vie. Elle ne peut tourner la page du meurtre de son futur mari lors du braquage d'une bijouterie, et cherche à se venger lorsqu'elle apprend que Benjamin Lucas, le braqueur vient de sortir de prison et s'est réfugié, selon tout vraisemblance dans l'arrière-pays niçois, à Barjouls, village dont il est natif.
La paupière du jour est le récit d'une chasse à l'homme dont les dommages collatéraux finiront par atteindre la chasseuse.
Rencontre de deux mondes dont le destin est de ne jamais se croiser. Cendrine la bordelaise débarque à Barjouls sous de faux prétextes, elle est censée être une botaniste chargée d'identifier la flore de la région.
La population de Barjouls, des vieux, des chasseurs, une aubergiste, un maire et sa secrétaire, mais aussi une Norvégienne éprise de la région, un couple gay retiré dans l'arrière-pays et Hugo le vendeur d'oeufs qui est là pour échapper à l'apocalypse qu'il prétend devoir intervenir au cours de l'année.
L'arrivée de Cendrine, en même temps qu'elle interroge cette population paisible ne demandant rien à personne, va faire resurgir des cadavres du placard, mais pas ceux qu'elle attend.
Qui était vraiment Benjamin Lucas, vit-il dans la région après sa sortie de prison, quels liens a-t-il encore avec les habitants de Barjouls ? Ces derniers pourraient-ils être responsables du braquage de la bijouterie Tellier ? L'Inca, ce vieux chasseur solitaire en saurait-il plus qu'il ne veut bien l'avouer ?
Cendrine n'a pas tenu compte de l'adage évangélique « avant de regarder la paille qu'il y a dans l'oeil de ton voisin, regarde la poutre qui est dans le tien » ; elle va préjuger des secrets bien gardés de ce village, qui ne la concerne en rien et que les habitants n'ont pas envie de partager avec quiconque en les mesurant à l'aune du sien. Chacun sait qu'il vaut mieux de ne pas exhumer les cadavres des placards d'autrui quand soi-même on en a un dans le sien…
Une chose est sûre, son propre malheur n'est jamais le plus grand comparé à celui des autres. C'est la leçon que Cendrine va recevoir des habitants de Barjouls.
« La simple complexité de la vie » comme écrit Myriam Chirousse.
Découverte à l'occasion d'une masse critique qui m'avait attribué son roman le sanglier que j'avais beaucoup apprécié, j'ai trouvé autant de plaisir à la lecture de la paupière du jour.
Une auteure qui vaut le détour.

Lien : https://camalonga.wordpress...
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