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Critique de Cancie


Gaspar, plasticien français reconnu, vient de quitter Paris pour Rome. Il aspire à un peu de liberté et de tranquillité, « loin des sollicitations, des figures d'apparat et des tensions de ces derniers temps ». Nous le trouvons en ce début de printemps, attablé à la terrasse du restaurant Virgilo sur le Campo de'Fiori, avec son jeu d'échecs.
Au centre de cette place très achalandée, se trouve la statue de Giordano Bruno, ce moine dominicain philosophe et astronome de génie brûlé vif le 17 février 1600 pour avoir un peu trop affirmé sa liberté de pensée par rapport aux autorités ecclésiastiques.
Mais Gaspar ne la remarque pas immédiatement, les étals du marché la masquant en partie.
Même s'il est censé être venu préparer une conférence sur Henry Darger et son oeuvre dont cet ouvrage autobiographique de plus de cinq mille pages « L'Histoire de ma vie », pour le musée d'art brut de Lausanne, sa seule préoccupation actuelle est de disputer de belles parties d'échec contre des inconnus de passage et de savourer ces instants.
Voilà qu'une jeune et séduisante jeune femme hongroise, Marya, s'installe à sa table et s'avère être une adversaire redoutable. Si, rapidement, une histoire d'amour naît entre eux, Marya est venue avant tout pour enquêter sur son histoire familiale, sur les traces de son grand-père gazé à Auschwitz. Elle cherche à retrouver les parties d'échecs que celui-ci, célèbre dans ce domaine, a disputées avec son geôlier nazi, lui-même amateur d'échecs.
C'est ainsi qu'en partant du jeu d'échecs, l'auteur nous entraîne dans une belle histoire d'amour et aussi peu à peu dans les sombres pages de l'Histoire…
Hommage à la puissance de la mémoire, Partie italienne, dont le titre fait référence à une ouverture du jeu d'échecs s'obtenant avec certains coups particuliers est un roman rythmé, musical et fascinant, un roman de la réparation, un roman très fort et très doux, immensément poétique, faisant une grande place à l'art, un roman d'une grande richesse.
Antoine Choplin (À contre-courant et Nord-est), avec une écriture sobre, pleine de sensibilité, par ces récits courts, d'apparence légère, porte un regard toujours singulier mais acéré sur le monde, cultivant même l'art du silence, s'attachant à faire revivre les oubliés. Il n'est pas sans me rappeler un autre auteur que j'apprécie également beaucoup, Hubert Mingarelli.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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