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Critique de OverTheMoonWithBooks


Le Pain Nu est le premier récit autobiographique de l'auteur.

La première partie du livre est consacrée à son enfance dans le Riff, région pauvre du Maroc - surtout au début du 20ème siècle. On comprend très vite que Mohamed Choukri n'est pas né sous une bonne étoile et le peu qu'il a eu pourrait servir à un manuel de sociologie - du type "comment mal démarrer dans la vie" ou pour utiliser des mots plus savants : le déterminisme social et schémas de reproduction sociale.
Dans ces premiers chapitres, la misère morale, économique et sociale est l'invitée invisible de la famille. Et avec la misère, sa compagne la violence ne tarde pas à se montrer … le père, soldat dans l'armée espagnole, déserte, est rattrapé et mis en prison. La mère est une femme battue. Et un jour, le père tue le petit frère de Mohamed, chose dont l'auteur ne se remettra jamais et qui alimentera sa haine de la figure paternelle.
Ce "trop plein" de violence domestique sera à l'origine de la fuite de Mohamed et de son errance dans les bas-fonds des villes où il échoue.

En revanche, arrivée dans la partie de l'adolescence… On tombe dans le " kif , alcool et prostitution ". Et là … c'est LONG ! C'est répétitif , à tel point qu'on dirait volontiers à l'auteur " on avait bien compris la première fois". le récit de ces expériences est livré dans une langue rêche et parfois crue qui augmente la lassitude du lecteur - même le mieux attentionné. Bien sûr, ce type d'écriture ajoute à la violence qui nous est narrée, mais était-ce nécessaire ? Pour ma part, je dirais que les faits parlent d'eux-mêmes - mais cet avis n'engage que moi.
Au final, la multiplication des visites au bordel n'amène rien de plus dans la narration , et la fin arrive comme une délivrance.

Malgré ça, le livre fini quand même sur une note d'espoir qui suscite la curiosité du lecteur. A sa sortie de garde à vue, Mohamed admire et envie un de ses amis, un érudit, qui lui parle du Coran aussi bien que des nouvelles du journal. de quoi attirer l'attention de tout " livrophile " qui se respecte.
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