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Critique de alouett


Début des années 80 dans les Flandres. Une petite ville ouvrière vit une crise sans précédent. Les ouvriers manifestent contre le plan de restructuration de l'usine. La grève qu'ils ont engagée semble s'enliser et les syndicats restent prudents sur les garanties qu'ils pourront obtenir.

Paulo est un enfant d'une dizaine d'années. Il observe les événements sans en maitriser les tenants et les aboutissants. Ce qu'il voit sur le quotidien, c'est que les jours sans solde de son père obligent sa mère à travailler au noir pour assurer un minimum de rentrées d'argent.

C'est alors qu'on apprend la nouvelle du décès du PDG de l'usine. Compte-tenu de la mentalité des directeurs des différents pôles, l'entreprise familiale risque bien de péricliter. Mais le testament du vieux Hannard prévoit que ce soit sa petite fille qui reprenne les rennes de la société. Cette dernière est bien décidée à apporter quelques réformes…

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Dernier récit de la trilogie des Légendes d'aujourd'hui, il a été publié en 1977. L'album dispose d'un scénario impeccable, les principaux protagonistes font progressivement leur apparition et au tiers de l'album environ, le lecteur a une vision complète de la situation. A l'instar des deux autres albums de la série (La croisière des oubliés et le vaisseau de pierre), on évolue de nouveau dans l'huis-clos d'une petite bourgade rurale. Cependant, la trame fantastique n'est pas la même que les deux opus précédents ; nous sommes plutôt en présence d'une uchronie qui se construit autour d'éléments réalistes (ville ouvrière, scission entre le prolétariat et la classe dirigeante, chômage) et des concepts visionnaires. Pierre Christin réutilise des personnages déjà présents dans les deux premiers tomes. Ainsi, l'un d'eux pourrait bien être 50/22B que nous avons vu dans La croisière des oubliés et qui pourrait également être le jeune étranger qui s'était installé dans le village breton du Vaisseau de pierre. Je ne suis pas sûre d'avoir déjà fait ce lien par le passé et je n'aurai pas fait cette passerelle aussi facilement sans un échange que j'ai eu avec Lunch suite à sa chronique sur La croisière des oubliés. Quoiqu'il en soit, cet ouvrage offre un scénario très bien ficelé qui tient le lecteur de bout en bout.

Côté graphisme, les dessins d'Enki Bilal sont ici beaucoup plus maîtrisés que dans les précédents tomes. le dessin gagne en précision, il s'est affiné. L'ambiance graphique n'écoeure plus, on sent que le trait est moins gras ce qui offre beaucoup plus de fluidité aux visuels (mouvements, expressions…).

Des trois histoires des Légendes d'aujourd'hui, La ville qui n'existait pas m'avait toujours laissé un bon souvenir. Cette lecture ne fait que confirmer ce ressenti, un très bon album que je vous invite à découvrir.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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