AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 125 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis
Mon premier Bilal, à moins que ça ne soit le vaisseau de Pierre, mais toujours est-il que je l'ai acheté au moment de sa sortie, et il m'a fortement marqué, c'était l'époque de l'avènement de ma conscience politique. J'aimais ce côté utopique, cette façon différente de voir les choses, idéaliste, anti-capitaliste, mais j'étais un peu baba cool en ce temps là.
Maintenant, avec le recul, quelques points un peu trop forcés me sautent aux yeux, l'ouvrier qui ne peut vivre sans son joug, le curé ouvertement complice de l'exploitation des pauvres par les riches, le majordome méprisant pour les classes sociales inférieures... c”est présenté de façon caricaturale, mais cela n'est pas très important. Ce que je trouve formidable, c'est la manière de Christin et Bilal pour parvenir à créer une ambiance énigmatique, futuriste, fantastique. le dessin mêle le réalisme social, celui des cités désoeuvrées du nord de la France, avec un délire surréaliste, d'où semble surgir l'Art Nouveau catalan de Gaudi. le trait de Bilal en est encore à la colorisation post ancrage, les hachures marquent les ombres, les couleurs jouent sur le côté chaleureux, doré de l'utopie et les gris de la région sinistrée. Je me demande d'ailleurs si je ne préférais pas le Bilal de cette époque, plus cru, plus dur, moins évanescent.
Le thème, ce n'est pas tant l'utopie que la capacité à la désirer, à en tirer un quelconque bonheur.
L'histoire démarre par un rêve, et c'est la réalisation d'un rêve qui nous est racontée dans ce récit, mais la fin est pessimiste, un rêve réalisé n'est alors plus un rêve. J'ai aimé la structure de l'histoire, du suspense, du drame social et du drôle de happy end. Cette lecture nous laisse comme un début de réflexion, de questionnement. du haut de mes 14 ans, j'ai vraiment été marqué par cette bande dessinée., et c'est un bonheur de la relire pour la enième fois... Et je crois encore aux rêves, j'ai bien le droit, non !
Commenter  J’apprécie          251
Que sait-on de l'homme qui, aux cotés de Madeleine, traverse "la ville qui n'existait pas" ?
Les autorités ignorent toujours son identité réelle.
Elles l'ont "classé" 5022/B faute de mieux !
Cet homme est une légende, une légende en chair et en os.
Malheureusement, il n'existe que quelques photos de lui, le plus souvent mauvaises.
Sous le nom de Guesdin, il a certainement fréquenté le quartier latin dans les années soixante ...
Sous le nom de Guidoni, on l'a rencontré à l'Ecole Normale Supérieure, gravitant autour de groupuscules gauchistes ...
On le retrouve à Cuba, peut-être sous le nom de Baltinski ...
Puis avec le Che dans un maquis ...
Une affection aux yeux lui fait jouer les aveugles mendiants en Amérique Centrale ...
Un français se serait trouvé ensuite parmi les panthères noires du ghetto de Watts ? ...
Deux individus, Pierre Christin et Enki Bilal, prétendent, dans le journal mensuel "Pilote", avoir évoqué trois de ses hypothétiques aventures :
- "la croisière des oubliés" en 1975, "le vaisseau de pierre" en 1976 et "la ville qui n'existait pas" en 1977 -
"La ville qui n'existait pas" est le dernier volet de ces trois "histoires fantastiques".
C'est un récit splendide et pathétique, sombre, contestataire et pessimiste.
Quelque part dans le Nord, Madeleine Hannard, à la mort de son père, hérite de son empire industriel vacillant.
Mais elle semble plus s'intéresser au sort des ouvriers qu'aux préoccupations des autres actionnaires.
Et, aidée de celui que la police nomme 5022/B, elle projette de mettre en place un étrange projet ...
Commenter  J’apprécie          142
Que sait-on de l'homme qui, aux cotés de Madeleine, traverse "la ville qui n'existait pas" ?
Les autorités ignorent toujours son identité réelle.
Elles l'ont "classé" 5022/B faute de mieux !
Cet homme est une légende, une légende en chair et en os.
Malheureusement, il n'existe que quelques photos de lui, le plus souvent mauvaises.
Sous le nom de Guesdin, il a certainement fréquenté le quartier latin dans les années soixante ...
Sous le nom de Guidoni, on l'a rencontré à l'Ecole Normale Supérieure, gravitant autour de groupuscules gauchistes ...
On le retrouve à Cuba, peut-être sous le nom de Baltinski ...
Puis avec le Che dans un maquis ...
Une affection aux yeux lui fait jouer les aveugles mendiants en Amérique Centrale ...
Un français se serait trouvé ensuite parmi les panthères noires du ghetto de Watts ? ...
Deux individus, Pierre Christin et Enki Bilal, prétendent, dans le journal mensuel "Pilote", avoir évoqué trois de ses hypothétiques aventures :
- "la croisière des oubliés" en 1975, "le vaisseau de pierre" en 1976 et "la ville qui n'existait pas" en 1977 -
"La ville qui n'existait pas" est le dernier volet de ces trois "histoires fantastiques".
C'est un récit splendide et pathétique, sombre, contestataire et pessimiste.
Quelque part dans le Nord, Madeleine Hannard, à la mort de son père, hérite de son empire industriel vacillant.
Mais elle semble plus s'intéresser au sort des ouvriers qu'aux préoccupations des autres actionnaires.
Et, aidée de celui que la police nomme 5022/B, elle projette de mettre en place un étrange projet ...

Commenter  J’apprécie          130
Les débuts de Bilal avec une utopie explorée comme un rêve de ville idéale, en réaction au désastre du capitalisme qui met les travailleurs au chômage et les jette dans la misère. Une galerie de portraits tous plus vrais que nature, des patrons et des syndicalistes nous montre un fort ancrage dans le social des luttes ouvrières des années 70. Très démonstratif avec des points de poésie qui pourraient éclairer le propos fort sombre et pessimiste.
Commenter  J’apprécie          120
Très belle BD très beau graphisme avec des couleurs harmonieuses.
L'histoire est intéressante, elle démarre sur le rêve d'un gamin et s'achève à l'inverse : il vit son rêve mais il rêve de sa condition d'avant.

Dans une ville du Nord de la France, gravement touchée par la crise du textile et industrielle, c'est la grève générale. le fondateur décède, sa petite-fille reprend le flambeau. Mais attention, elle ne veut pas continuer comme son grand-père. Elle modifie tout au tout, allant jusqu'à construire une ville sous une "cloche". Tout semble parfait dans le meilleur des mondes. Mais l'utopie tant attendue, est-elle si parfaite pour un être humain. Plus d'ambition, plus de bataille, plus de désir, ni d'envie, de rêves farfelus, l'ennui gagne la population. le gamin finit par s'enfuir pour retrouver son père qui n'avait pas adhérer à cette ville qui n'existait pas...

Dommage, car cette femme a tout fait pour redonner de l'espoir à la classe ouvrière, fini le dur travail mal payé, fini les galères pour boucler les fins de mois. Une belle initiative mais qui ne suffit pas sans doute à vivre heureux.


Commenter  J’apprécie          100
Le récit d'une utopie réalisée, que cette Ville qui n'éxistait pas.... Mais le rêve devenu réalité, la vision devenue cité; se transforme en un cauchemar banal et vaguement new-age.
L' élan est brisé, symbolisé par un manège qui tourne à vide.
Commenter  J’apprécie          90
Début des années 80 dans les Flandres. Une petite ville ouvrière vit une crise sans précédent. Les ouvriers manifestent contre le plan de restructuration de l'usine. La grève qu'ils ont engagée semble s'enliser et les syndicats restent prudents sur les garanties qu'ils pourront obtenir.

Paulo est un enfant d'une dizaine d'années. Il observe les événements sans en maitriser les tenants et les aboutissants. Ce qu'il voit sur le quotidien, c'est que les jours sans solde de son père obligent sa mère à travailler au noir pour assurer un minimum de rentrées d'argent.

C'est alors qu'on apprend la nouvelle du décès du PDG de l'usine. Compte-tenu de la mentalité des directeurs des différents pôles, l'entreprise familiale risque bien de péricliter. Mais le testament du vieux Hannard prévoit que ce soit sa petite fille qui reprenne les rennes de la société. Cette dernière est bien décidée à apporter quelques réformes…

-

Dernier récit de la trilogie des Légendes d'aujourd'hui, il a été publié en 1977. L'album dispose d'un scénario impeccable, les principaux protagonistes font progressivement leur apparition et au tiers de l'album environ, le lecteur a une vision complète de la situation. A l'instar des deux autres albums de la série (La croisière des oubliés et le vaisseau de pierre), on évolue de nouveau dans l'huis-clos d'une petite bourgade rurale. Cependant, la trame fantastique n'est pas la même que les deux opus précédents ; nous sommes plutôt en présence d'une uchronie qui se construit autour d'éléments réalistes (ville ouvrière, scission entre le prolétariat et la classe dirigeante, chômage) et des concepts visionnaires. Pierre Christin réutilise des personnages déjà présents dans les deux premiers tomes. Ainsi, l'un d'eux pourrait bien être 50/22B que nous avons vu dans La croisière des oubliés et qui pourrait également être le jeune étranger qui s'était installé dans le village breton du Vaisseau de pierre. Je ne suis pas sûre d'avoir déjà fait ce lien par le passé et je n'aurai pas fait cette passerelle aussi facilement sans un échange que j'ai eu avec Lunch suite à sa chronique sur La croisière des oubliés. Quoiqu'il en soit, cet ouvrage offre un scénario très bien ficelé qui tient le lecteur de bout en bout.

Côté graphisme, les dessins d'Enki Bilal sont ici beaucoup plus maîtrisés que dans les précédents tomes. le dessin gagne en précision, il s'est affiné. L'ambiance graphique n'écoeure plus, on sent que le trait est moins gras ce qui offre beaucoup plus de fluidité aux visuels (mouvements, expressions…).

Des trois histoires des Légendes d'aujourd'hui, La ville qui n'existait pas m'avait toujours laissé un bon souvenir. Cette lecture ne fait que confirmer ce ressenti, un très bon album que je vous invite à découvrir.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
Commenter  J’apprécie          90
Je m'attendais à lire une oeuvre véritablement fantastique comme indiqué dans le genre. J'ai plutôt été surpris par cette lecture. Simplement, l'héritière d'une famille d'industriels d'une région du Nord durement touchée par la crise souhaite réaliser le rêve de la construction d'une ville idéale pour apporter la prospérité à des habitants meurtris.

Aux Etats-Unis, des expériences similaires ont déjà été menées. Je ne vois pas en quoi ce rêve paraît utopique. Et dire qu'il y en a toujours pour s'enfuir et préférer la triste réalité. Cette réflexion est purement personnelle car je vois gros venir les objections.

Cette bd donne en tout cas des pistes intéressantes et nous fait réfléchir sur la civilisation qu'on souhaite bâtir au milieu de tout ces hommes véreux à la recherche de toujours plus de puissance financière. Mais que se passera t-il si un jour tout devait s'écrouler ? En tout cas, j'adhère au rêve de Mademoiselle Madeleine.
Commenter  J’apprécie          80
Tout d'abord, une précision : je ne suis pas amatrice du dessin d'Enki Bilal, donc je ne parlerai pas du visuel de la BD.
Pour ce qui est du scénario, j'ai trouvé la ville nordiste en déclin très réaliste : les patrons faussement paternalistes, les ouvrières et ouvriers exploités, les syndicats qui s'opposent entre eux, et l'absence de perspectives dans une période où les usines et les mines ferment les unes après les autres.
L'expérience de la ville idéale proposée par Madeleine est particulière : est-ce vraiment par compassion ou est-ce une expérience sociologique grandeur nature ?
Si le début prend le temps de développer les différents courants et personnages, j'ai trouvé dommage que la vie dans la cité utopique ne soit pas explicitée. J'aurais mieux compris ce qui gène certains et peut-être aussi les intentions exactes de Madeleine.
Commenter  J’apprécie          50
Je ne comprends pas ce qui sous-tend ces albums de la collection légendes d'aujourd'hui avec ce personnage récurrent qu'on voit apparaître dans les contestations sociales ou comme ici dans un essai d'utopie, qui est surtout une description sans concession de la vie ouvrière dans le Nord avec la fermeture des usines et les licenciements massifs pour augmenter la rentabilité. C'est ici le dernier tome qui clôt la série et on n'est pas plus avancé qu'au premier sur ses objectifs ou ses raisons. Ça m'a pas mal perturbée dans la lecture car j'avais l'impression de passer complètement à côté du message des auteurs.

Comme dans les autres BD de Christin et Bilal, le dessin est sans concession avec des couleurs très ternes (à l'opposé de la palette dans Nikopol par exemple quand Bilal est seul à la manette). Même les costumes colorés de la ville utopiste restent ternes (c'est d'ailleurs très étonnant comme effet). Bilal laisse plus parler son imagination dans ce tome avec les costumes et les design futuristes de la « ville qui n'existe pas ». Je trouve les dessins de tous ces tomes plus dérangeants que beaux ou autres. On y trouve une certaine forme de caricature très dure, qui colle cependant bien à la critique sociale sous-tendue.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (313) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5225 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}