Citations sur Lettre à mon ravisseur (60)
C'est curieux, mais j'ai toujours pensé que je pouvais faire confiance aux yeux bleus, je les trouvais inoffensifs. Tous les gentils ont les yeux bleus. Les yeux noirs sont réservés aux méchants, La Grande Faucheuse, Le Jocker, les zombies, tous ont les yeux noirs.
J'ai mis ma main en visière. Rien, à part du sable et l'horizon. Je me suis retournée en me tenant aux branches, m'écorchant la jambe au passage contre le rocher. Mais de l'autre côté, pas la moindre habitation, pas de ville, pas même une route. C'était exactement pareil que près de la maison. Une immensité vide et plate. J'ai eu envie de hurler, je ne l'ai pas fait uniquement parce que je ne voulais pas que tu m'entendes. Si j'avais eu un flingue, je me serais tuée. (Gemma)
À ce moment précis et à chaque instant depuis que tu m'avais quittée, je ne pensais qu'à toi. Je te voulais dans cet appartement, je voulais tes bras autour de moi, ton visage auprès du mien, je voulais ton parfum. Et je savais que je ne pouvais pas, que je ne devais pas.
Ce que je détestais le plus, c'était mon incertitude à ton sujet. Tu m'avais enlevé, tu avais mis ma vie en danger et pourtant je t'aimais, du moins je le croyais. Rien de tout ça ne tenait debout.
Tu as levé la main à ta bouche, ouvert les doigts et tu m'as soufflé quelque chose. On aurait dit un baiser, mais des grains de sable sont restés suspendus en l'air avant de chuter.
C'était bizarre de t'entendre parler autant. D'habitude tu ne disais que deux ou trois mots à la fois. Je n'avais jamais imaginé que toi aussi, tu avais une histoire. Jusque là, tu n'étais qu'un ravisseur sans circonstances atténuantes. Tu te résumais à un être stupide, mauvais et dérangé. En te mettant à parler, tu as changé.
Les gens qui comptent pour nous ne sont pas toujours ceux qui devraient.
- La terre a ses chants, que les Aborigènes connaissent. D'ailleurs, j'en connais certains. Ils sont pareils à des cartes, ils montrent le chemin. Ils indiquent les repères dans le paysage. Il y a toute une musique du silence, la musique de la terre.
"J'ai repensé au papillon que j'avais attrapé, en sécurité et pourtant piégé dans l'obscurité de ma main."
C'est toi qui m'as vue en premier. Tu avais une drôle d'expression dans le regard ce jour d'août, à l'aéroport ; on aurait dit que tu voulais quelque chose de moi et que tu le voulais depuis longtemps.
Je me suis relevée. J'étais engourdie, il fallait que je bouge. j'ai tourné la tête vers la maison en bois, mais je n'avais pas envie d'y aller. Pas maintenant. Ce dont j'avais follement envie, c'étaient de tes bras puissants autour de moi. Je désirais ta chaleur.