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Critique de OuvrezLesGuillemets


Deux romans en un.

Stanislas Kosinski, ancien militaire, vit dans un chalet, havre de paix au milieu du maquis. Il y a trouvé une certaine forme de paix et de solitude, lui qui cherche à oublier les horreurs de la guerre au Mali, et surtout la perte de la femme qu'il aimait.

Un jour il découvre que des chasseurs ont ouvert sans son autorisation un chemin sur son terrain.

« Et il sut : ce que cette trouée dans la colline avait blessé, c'était sa solitude. »

La situation avec les chasseurs va vite dégénérer. Trop vite. Les réactions des personnages sont excessives à la limite du crédible. On a finalement peu d'explications sur les motivations de ce groupe d'hommes armés qui bascule rapidement dans la violence.
Cette partie du récit va à cent à l'heure mais le rythme va peu à peu ralentir à mesure que Stan progresse dans la nature, son ultime refuge.

« Il ne songea même pas se retourner pour embrasser une dernière fois le paysage. Il se contenta d'ajuster les bretelles de son sac et passa le col.
Derrière lui les corbeaux se battaient déjà. »

Débute alors un tout autre récit, bien plus contemplatif et introspectif, très caractéristique des récits de « Nature Writing » que j'affectionne. L'auteur excelle dans les descriptions de la nature qu'elle soit bienveillante ou hostile. Se succèdent ainsi des atmosphères calmes et sereines et d'autres plus inquiétantes, plus mystérieuses.

« Quand il relève les yeux, s'assoit et regarde autour de lui, il ne voit que la roche aride, le pierrier désolé, et plus loin une énorme muraille nue à la cime déchiquetée qui barre le ciel et semble marquer la fin de toute chose. Il règne là un silence glacial et un inexplicable relent de terreur.
Quelque chose à fait fuir l'animal, quelque chose qui n'était pas l'homme et qui n'est pas la montagne. »

Cet enfoncement progressif et inexorable dans la nature et l'isolement presque total qu'il provoque, permettent à l'auteur de dresser le portrait d'un homme profondément meurtri et solitaire. Quelques retours en arrière sur ses années d'ancien militaire nous font entrevoir l'origine de ses souffrances. Trop peu d'éléments cependant pour comprendre sa personnalité et susciter une quelconque empathie.

Un roman en deux parties très différentes que chacun appréciera suivant son goût. Pour ma part je n'ai pas été convaincue par le début dont le scénario manque de réalisme, j'ai été davantage séduite par la suite dont le rythme plus lent est propice à l'introspection.
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