AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,43

sur 70 notes
5
4 avis
4
9 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
2 avis
Une petite cabane perdue au bout d'un sentier rocailleux, entouré par une nature sauvage et pour seuls voisins casse-noix, les écureuils. Ça fait rêver, non ? Eh bien c'est ce que c'était dit Stanislas, notre héros.

Henry Dès, chanteur pour enfant disait dans une de ses chansons ‘'C'est l'histoire d'une vipère qu'est copine avec un champignon.'' Ici c'est plutôt l'histoire d'un bidasse qu'est copain avec un sanglochon.

Le Stan, je me permet le surnom parce qu'on se connaît depuis que j'ai refermé ce bouquin, il a du voir et faire du sale au Mali. Mais maintenant tout ça c'est derrière et il aspire à la paix et a la tranquillité. D'où la petite propriété paumée en pleine montagne. Sans 5G et trottinettes en libre service, mais comment fait-il ?!

Toujours hanté par les fantômes des copains perdus au champ d'honneur, il s'autorise de rares évasions à coup de whisky, il planque sa quille dans un tronc d'arbre loin de la maison sur son vaste terrain histoire de pas glisser dans le travers très franchouillard de la boisson pour chasser ses démons.
Tout va bien et tout et tout, jusqu'à ce que des chasseurs du coin s'agitent le neurone et décident de s'octroyer un chemin sur la propriété de Stan.
Il va leur dire que ça va pas la tête, que ça se fait trop pas wesh, que « c'est chez nous ici » comme disent nos anciens. Sauf que les chasseurs, faut pas leur chercher des noises, surtout quand ils ont attaqué l'apero, c'est-à-dire dès 9h. Et en bons gars du cru ils lui expliquent qui c'est le patron..

Tu la sens monter la mayo ?

La première partie du roman se révèle de facture assez classique et rustique avec pour base une intrigue qui sent bon la rusticité campagnarde, le gros rouge qui tache.

Mais Olivier Ciechelski, s'il sort ici son tout premier bouquin, semble ne pas en être à son premier rodéo car il sait surprendre son lectorat avec un tournant narratif qui surprend agréablement et bouscule un peu la zone de confort initialement dessinée.

Sans baver sur le contenu de l'évolution narrative, on assiste à une évolution stylistique qui monte crescendo et tire franchement sur le nature writing, c'est très bien amené, c'est délicat et agile, l'alternance entre un récit testostéroné et un autre plus contemplatif est une variation raffinée et quand en plus le tout est soutenu par une intrigue solide, bah on se la régale.

J'ai apprécié le petit clin d'oeil à ce bon vieux XDDL, c'était donc dans ce bouquin qu'il était caché depuis tout ce temps alors ?!!

Un roman qui empreint de rural noir comme certains de Franck Bouysse et collé serré à la nature, puant la sève et les herbes sauvages comme un Into the wild de Jon Krakauer, sans en copier l'aspect initiatique.

Marqué par une fin surprenante et tellement bien écrite je vous recommande ce bon boulot d'auteur et cette énième publication racée sur le plan stylistique, de Rouergue qui nous rince comme toujours avec du qualitatif, ouais, ouais.
Commenter  J’apprécie          279
Stanislas Kosinski vit dans une maison isolée, entourée de forêts et de garrigue, où il fréquente le moins d'humains possible et s'absorbe dans des travaux physiques pour éviter de ressasser son expérience traumatisante de militaire au Mali. Deux événements vont venir troubler sa tranquillité, l'installation d'une bergère sur un terrain limitrophe, et l'incursion de chasseurs qui tracent un chemin pour couper à travers ses terres. Dès lors, tout va déraper.
Si j'ai bien accroché au début du roman, le tournant pris ensuite, avec des incompréhensions totales entre les habitants du cru, même le maire, et Stan, m'a laissée plutôt indifférente et pressée d'en finir. L'écriture parvient presque à redresser la barre, et à faire croire à cette histoire, presque seulement.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          141
C'est avec l'écossais Peter May et sa série policière mettant en scène l'enquêteur chinois Li Yang que la collection noire des éditions du Rouergue voit le jour en valorisant des auteurs français et anglo saxons tels que Peter Guttridge et Colin Niel pour ne citer que les trois romanciers emblématiques du catalogue, même si l'on peut également mentionner Gilles Sebhan et Valentine Imhof incarnant cette tonalité décalée caractérisant la ligne éditoriale de la collection. L'autre particularité du Rouergue noir, c'est de donner la voix à toute une multitude de primo-romanciers s'inscrivant dans ce même registre du pas de côté, à l'instar d'Olivier Ciechelski transgressant littéralement les codes du mauvais genre avec Feux Dans La Plaine où le triangle relationnel du héros blessé soignant son mal être dans la solitude, de la belle jeune femme au caractère farouche et du vieux despote local odieux, va prendre une tournure des plus singulières autour d'un récit aux accents ruraux nous questionnant sur notre rapport à une nature nous dépouillant peu à peu de nos certitudes.

Après avoir servi au sein de l'armée française et notamment au Mali, Stanislas Kosinski aspire à oublier la femme qu'il a perdu là-bas, en retapant un chalet isolé à flanc de montagne, au milieu d'un terrain de 60 hectares de maquis qu'il a acheté pour une somme dérisoire. Il ne reste plus que le silence et la quiétude tout en cultivant son potager et en contemplant cette nature sauvage qui s'offre à lui. Pour unique voisinage, il y a cette jeune bergère prénommée Mathilde qui s'est installée dans un caravane vétuste et qui conduit son immense troupeau sur les pâtures de la région. Mais lorsque Stan découvre que l'on a tracé un chemin sur sa propriété, il va s'expliquer avec Guy Castagnary, le président du club de chasse, qui a effectué les démarches sans demander son autorisation. Mais la confrontation tourne au pugilat, puis ce sont des hommes armés qui débarquent un soir en encerclant la maison de Stan.

Avec un vétéran asocial, un groupe de chasseurs hostiles et une gardienne de moutons misanthrope, on devine déjà quelques péripéties des événements à venir qui vont jalonner ce premier roman aux allures classiques d'où émane cette atmosphère à la fois sauvage et envoûtante si caractéristique des Hautes Alpes dont les décors majestueux imprègnent l'ensemble d'un texte extrêmement épuré qui va très rapidement à l'essentiel. Mais bien vite, on s'aperçoit que Feux Dans La Plaine va diverger de ce que l'on peut attendre des archétypes de tels personnages et plus particulièrement d'un Stanislas Kosinski apparaissant bien plus nuancé qu'il n'y parait car l'on perçoit rapidement sa fragilité, son obstination mais également son désarroi lorsqu'il se confronte, dans les aléas de sa fuite éperdue, aux rigueurs d'une nature qui va peu à peu le révéler à lui-même. S'articulant sur trois parties prenant les paliers des altitudes sur lesquelles se déroulent les péripéties du roman, mais qui incarnent également, dans leur élévation, le dépouillement du personnage central tournant le dos à la civilisation, Olivier Ciechelski nous entraîne ainsi dans ce cheminement intérieur d'un homme retournant à l'état primitif tout en se confrontant au caractère âpre de cette région montagneuse qui l'entoure comme pour mieux l'absorber. Et il faut bien avouer, qu'au-delà de ces sublimes phases d'introspection révélant le caractère profond de Stan, l'auteur ponctue son récit de scènes époustouflantes telles que cette traversée d'une forêt incendiée ou que ce combat dantesque pour faire face à un ours, et parfois plus désopilantes à l'instar de cette acquisition de chaussures de marche dans un commerce de matériel de randonnée ou cette pelleteuse finissant dans un talus. Il résulte de tout cela, un périple rythmé et saisissant, aux accents tragiques bien sûr, qui font de Feux Dans La Plaine un roman noir singulier qu'il convient de découvrir toutes affaires cessantes.


Olivier Ciechelski : Feux Dans La Plaine. Editions du Rouergue/Noir 2023.

A lire en écoutant : Beyond de Morgane Matteuzzi. Album : Beyond. 2022 Morgane Matteuzzi.
Lien : http://www.monromannoiretbie..
Commenter  J’apprécie          140
.

MAIS QU'EST CE QU'IL M'A PRIS ?

Un jeune auteur, un premier livre, un ancien militaire, un "script" doctor, une maison d'édition méritante, une belle couverture ... de tempérament généreux (ben oui), je me suis laissé tenté.

Premières pages, bien. Comptemplatives, réflechies, genre naturaliste russe du 19e ou genre "nature writing" américaine du 20eme. Mise en place de personnage intéressante, pose de l'intrigue banale mais vraie. On soupconne un "First Blood" à la française. On est au premier tiers du livre qui n'est pas un pavé. Tout pour me plaire.

Et puis "Action !".

Tout part en vrille. Comme si on avait changé l'auteur. Comme si un étudiant raté en première année de Lettres ayant beaucoup fumé rendait une copie non relue, même pas raturée. On a droit à l'ancien militaire qui ne sait pas tirer, qui perd ses balles, une rencontre avec Dupont Ligonnes, la carabine 22LR se transforme en fusil tueur d'ours, une fuite directe plein ouest pour se retrouver au point de départ, etc. etc. Plus aucun souffle, de la contemplation ennuyeuse et redondante, une intrigue indigente. Cent cinquante pages d'élucubrations. le Rambo fait plouf.

Mais qu'est ce qu'il m'a pris ?
Des heures de sommeil que j'aurais pu mieux mettre à profit ...




.
Commenter  J’apprécie          1310
Dernier roman lu dans le cadre du " festival Terres de Paroles" 1er roman ,1ères paroles.
Après un début prometteur et accrocheur qui inaugurait une belle histoire: le décor étant posé, le personnage principal sympathique,malgré son aversion pour la race humaine,mais cela je comprenais: ancien militaire,Stanislas Kosinski, revenu du Mali où il a perdu sa femme ,donc un homme blessé, se retire dans un chalet isolé au milieu de soixante hectares de maquis.
Jusque là tout va bien il fait la connaissance d'une bergère Mathilde et puis .....1ère altercation avec un groupe de chasseurs dont le maire et commerçants du petit village à côté,qui ont eu l'audace de marquer des arbres pour ouvrir un sentier de chasse sur les terres de Stanislas sans lui demander l'autorisation.
Incompréhension des chasseurs,grosse " engueulade " et là mes amis ,tout se " barre en vrille" ! Un conflit à la Rambo qui pour moi n'est guère plausible ou l'on tue gratuitement .Le chalet de Stanislas qui brûle car les chasseurs se vengent,et notre héros qui prend la fuite dans les montagnes avec soi dit en passant très peu d'équipements de survie.Il est fort le gars!!
L'hiver arrive ,il neige et notre héros va se trouver confronter à un ours.Il a une carabine mais il ne reste qu'une balle mais il va tuer l'ours en l'achevant avec son couteau.
Il aura quelques blessures ,son épaule et son flanc saignent ,qu'à cela ne tiennent ,il cauterisera avec de la résine de mélèze.
Après une nuit réparatrice, il dépecera l'ours pour récupérer la viande et la peau .
Une fois la viande suspendue à des branches d'arbres, deuxième nuit ,allongé sur la peau de l'ours .
Au réveil il faut tanner la peau de l'ours:
Extrait page 195:
" -C'est de ce côté qu'il s'agenouille et,dans un trou d'eau plus calme ,commence à laver le sang coagulésur le pelage.Puis il'retourne la peau et l'étale sur une large pierre plate à fleur d'eau.Il n'a qu'à tendre la main pour trouver un silex au tranchant assez effilé pour racler convenablement le cuir.Avec des gestes de lavandière il ôte ainsi les lambeaux de chair,de graisse et de cartilage encore attaché à la peau,parachevant son ouvrage en y frottant quelques poignées de sable et de gravier ,avant de rincer l'ensemble dans le courant."( Pages 195/196).
Ben voyons!!
Ce n'était pas Biche de Mona Messine ,mais que de similitudes dans les descriptions et le style.
Dommage,c'était pourtant bien parti et la fin je n'ose en parler!
Vous l'aurez compris,ce dernier roman lu ,sur les six sélectionnés, pour le premier prix : Terres de Paroles,n'aura pas une place de choix dans mon vote,pas comme le morceau de viande prélèvé sur le postérieur de l'ours, dont notre héros se délecta! ⭐⭐


Commenter  J’apprécie          80
Avant même de finir le livre on est sûr que ça mal se terminer et effectivement, on n'est pas déçu sauf que je ne l'avais pas imaginé ainsi grâce à une chute bien amenée.
Tout allait bien pour Stan dans sa nouvelle vie de jeune retraité de l'armée jusqu'au jour où tout dérape et l'oblige à partir en cavale dans un territoire montagneux, hostile et nourricier aussi dont il ne maîtrise pas vraiment les codes mais que sa formation de commando va sauver à maintes reprises.
On chemine avec lui aussi bien sur les itinéraires qu'il emprunte que dans son esprit et l'on ressent aussi bien les douleurs des blessures anciennes et présentes, l'instinct de survie, l'intensité des sensations/joies/difficultés au contact de la nature, des animaux… qui sont finement rendus et amène peu à peu une empathie pour cet anti-héros qui avance sans savoir où ses pas vont le porter. C'est aussi l'occasion de redécouvrir le monde sauvage, à côté de chez nous, une réflexion, questionnement sur nos modes de vie...
on sent aussi le côté scénariste /cinéma, dans la mesure où l'on n'a aucun mal à visualiser les décors et se projeter dans l'action ! Adaptation cinématographique en vue ??!
belle surprise au final
Commenter  J’apprécie          80
Stan est revenu du Mali , le coeur et l'âme scarifiés par la guerre . Il s'installe en ermite dans les Alpes , limitant au maximum ses contacts humains .Mais un banal conflit de voisinage qui dégénère réveille en lui ses démons , ses instincts de combattant et le projette dans une cavale meurtrière . Un récit linéaire ,tout en tension , la violence y est omniprésente mais sans complaisance . Un personnage puissant d'homme à qui seule la nature offre un remède à ses tourments intérieurs . La plume de l'auteur se fait poétique et sensuelle dans ses descriptions des paysages de montagne et de la vie sauvage .
Commenter  J’apprécie          60
Stan est un ancien militaire qui prend sa retraite loin de la foule, en montagne pour être tranquille. Il amenage petit à petit sa maison et loue un morceau de son terrain pour des bergers. Tout va bien jusqu'au jour où il découvre sur son territoire un passage balisé pour les chasseurs et là tout déraille, insultes , menaces, coups, poursuites et morts.
Un roman sur la survie en milieu hostile. C'est un peu long, beaucoup de descriptions bucoliques dans ce monde de brutes, des rencontres improbables. Cela pourrait faire une bonne série policière à la télévision.
Commenter  J’apprécie          60
Le premier roman d'Olivier Ciechelski suit le parcours d'un homme désireux de solitude et rattrapé par la violence. En collant au plus près de son personnage, l'auteur observe sans relâche Stan fuyant dans la forêt et dans la montagne. Reclus dans son chalet et dans un quotidien épuré, Stan veut avant tout être tranquille. Il est habité par un passé douloureux, ce qui l'a plongé dans un certain mutisme. Cette part obscure ne cesse de grandir et de colorer l'histoire.

Le récit captive, alternant scènes d'observation et d'action. Mis à l'épreuve par ses voisins, il n'oublie pas de s'adapter aux lieux. Il les regarde, tente de les sentir, en ayant toujours en tête la menace qui plane sur lui. le roman se teinte alors d'odeurs, de goûts et de lumières. L'ambiance ne cesse de bouger, suivant les doutes et la permanente instabilité du personnage. Plus on monte dans la montagne, plus l'horizon s'obscurcit. L'histoire se resserre autour d'un enjeu aussi simple que puissant : la survie de son personnage. Stan veut échapper à une mort qui lui semble promise depuis longtemps. Il se retrouve face à la nature et à des questionnements de plus en plus en profonds. Il laisse son humanité de diluer dans une fuite effrénée. L'observation fine de cet être en perdition ajoute une dimension tragique à ce roman dont l'intensité ne faiblit jamais.
Lien : https://piao.fr/2023/10/feux..
Commenter  J’apprécie          60
Encore un livre sur un homme meurtri qui trouve du réconfort dans la nature me suis-je dit en parcourant la quatrième de couverture du premier roman d'Olivier Ciechelski !
« Feux dans la plaine » faisant partie de la sélection 2024 du Prix Premières Paroles, je me suis lancée dans sa lecture sans grand enthousiasme.
Stanislas Kosinski est un militaire à la retraite. Revenu du Mali où il a perdu la femme qu'il aimait, il s'est retiré dans la montagne pour combler son besoin de solitude et panser ses blessures qui remontent à l'enfance.
Mais même dans les contrées les plus reculées le plus grand des prédateurs, à savoir l'homme, souille de sa présence la faune et la flore.
Agacé par l'ouverture d'un sentier sur sa propriété, Stan va se mettre à dos une bande de chasseurs. Les choses vont s'envenimer rapidement dans un défoulement de violence de part et d'autre...
J'ai bien aimé la première moitié du récit qui campe le décor et le quotidien d'un ermite scandé par des activités répétitives et par la contemplation d'un environnement splendide et la fin surprenante.
En revanche, la seconde partie souffre de longueurs et d'une accumulation de détails qui nuit au rythme d'une narration très « testostéronée » et influencée par le genre « nature writing ».
J'aurais aussi aimé en savoir davantage sur le passé de Stan qui expliquerait son comportement un peu sauvage.
Enfin, certaines phrases m'ont bien fait rire avec leur lyrisme grotesque.
Un exemple : « il repéra bientôt une coulée d'un vert profond où poussait une végétation plus dense, comme la toison d'une femme à l'approche du sillon du sexe ». Fichtre !


Lien : https://papivore.net/littera..
Commenter  J’apprécie          53



Lecteurs (133) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..