Le mauvais démiurge

Après "La chute dans le temps" et "Histoire et utopie", je continue mon voyage dans le monde de Cioran avec "Le mauvais démiurge". Cette fois ci, Cioran poursuit sa dissection de l'Humain par le prisme de Dieu. Quel est ce Dieu si horrible qui a enfanté l'être humain ? Forcément quelque entité diabolique mal intentionnée, pourqu'il soit dit aux hommes dans la Bible, "Croissez et multipliez", à nous en faire remplir la terre au détriment de tout le reste.
Tout le livre est une variante de tout ce qui a été dit dans les autres. Ses assertions sont toujours enrobées de beaucoup de lyrisme, ce qui nous les rend beaucoup plus digérables. Mais parfois, la boule reste un peu coincée dans la gorge, à force de gavage.
Après quelques réflexions sur le suicide, l'ouvrage se termine par les fameux aphorismes. On en prend, on en laisse, parfois, on se dit mais où va-t-il chercher tout çà ?
Vous aurez compris que ce 3ème opus me soit resté un peu en travers de la gorge et que j'ai risqué l'overdose. Il n'en reste pas moins que j'admire la lucidité de Cioran sur la condition humaine. A notre époque où l'on est presque obligé de souscrire au bien-être et accepter la vie "comme un cadeau" quoiqu'il arrive, Cioran nous montre encore et toujours notre face sombre et nous rappelle que la mort est toujours au bout du chemin...
Merci, Emil, pour cet enseignement.