Ce n'est pas tant l'appétit de vivre qu'il s'agit de combattre, que le goût de la "descendance". Les parents, les géniteurs, sont des provocateurs ou des fous. Que le dernier des avortons ait la faculté de donner la vie, de "mettre au monde", - existe-t-il rien de plus démoralisant ?
Timide, dépourvu de dynamisme, le bien est inapte à se communiquer ; le mal, autrement empressé, veut se transmettre, et il y arrive puisqu'il possède le double privilège d'être fascinant et contagieux.
NDL : c'est tellement vrai !
... mais, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.
... ou plutôt, ils ne savent pas "qu'on" les regarde.
La chair s'étend de plus en plus comme une gangrène à la surface du globe. Elle ne sait s'imposer de limites, elle continue à sévir malgré ses déboires, elle prend ses défaites pour des conquêtes , elle n'a jamais rien appris.
La différence entre le théoricien de la foi et le croyant est aussi grande qu'entre le psychiatre et le fou.
" Que sert à l'homme de gagner le monde, s'il vient à perdre son âme? "
Gagner le monde, perdre son âme! - J'ai fait mieux : j'ai perdu l'un et l'autre.
Que l'existence ait été viciée à sa source, elle et les éléments mêmes, comment s’empêcher de le supposer ? Celui qui n'a pas été amené à envisager cette hypothèse une fois par jour au moins, aura vécu en somnambule.
Je rêve d'une langue dont les mots, comme des poings, fracasseraient les mâchoires.
On ne détruit une civilisation que lorsqu'on détruit ses dieux. Les chrétiens, n'osant attaquer l'empire de front, s'en prirent à sa religion. Ils ne se sont laissés persécuter que pour mieux pouvoir fulminer contre elle, pour satisfaire leur irrépressible appétit d'exécrer. Qu'ils eussent été malheureux si on n'eût pas daigné les promouvoir au rang de victimes ! Tout dans le paganisme, jusqu'à la tolérance, les exaspérait. Forts de leurs certitudes, ils ne pouvaient comprendre que l'on se résignât, à la manière des païens, aux vraisemblances, ni que l'on suivît un culte dont les prêtres, simples magistrats préposés aux simagrées du rituel, n'imposaient à personne la corvée de la sincérité.
Le suicide est un accomplissement brusque, une délivrance fulgurante : c'est le nirvâna par la violence.
Le regret ne serait-il pas un signe de vieillissement précoce ? Si cela est vrai, je suis sénile de naissance.