AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les derniers jours (20)

Cette classe, dont j'avais tant envié la fortune et l'aisance, et dans laquelle je serai, fût-ce à reculons, entré, cette "intelligentsia" tant admirée mais dont j'avais redouté l'arrogance, face à ces enfants de bourgeois qui me faisaient une peur de chien quand je les rencontrais, il m'apparaît aujourd'hui qu'animée de la joie mauvaise du refus des distinctions et du respect des commandements, elle aura trahi, installée qu'elle est de par sa propre volonté et par sa propre promesse, dans un exil culturel permanent et profond.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai tant aimé ce monde d'ici-bas, les choses matérielles, dans leur poids et dans leur rugosité, dans leur matière et leur facture, j'ai tant voulu ces biens qu'ont été les livres, les objets d'art, les outils du savoir, les créations de la culture, et j'ai fini, alors même que je n'en avais rien, par en acquérir assez pour me juger heureux.
J'éprouve aujourd'hui le sentiment d'une trahison.
Commenter  J’apprécie          00
L'Église aurait-elle honte d'avoir été celle qui a été à l'origine du plus prodigieux trésor visuel connu ?
Cette religion de la représentation, de la réflexion de la figure, et du respect du visage, qui ne prône ni la Loi ritualisée du judaïsme ni le détachement du monde des bouddhistes, ni le dépouillement des réformés, ni l'iconodulie des orthodoxes, la religion catholique m'est apparu longtemps comme la plus respectueuse du témoignage de sens, la plus attentive aux formes et aux parfums du monde. C'est en elle aussi qu'on rencontre la plus profonde et la plus surprenante tendresse. Le catholicisme me semble avant tout une religion non pas du détachement, ni de la conquête, ni d'un Dieu jaloux, mais une religion de la douceur.
Commenter  J’apprécie          00
Là sans doute a été et demeure aujourd'hui la grandeur de l'Église : elle est née de la contemplation et de l'adoration d'un enfant qui naît, et elle s'est fortifiée de la vision d'un homme qui ressuscite. Entre ces deux moments, la Nativité et Pâques, elle n'a cessé de lutter contre "la culture de la mort", comme elle le dit justement.
Un Dieu sans la présence du Beau est plus incompréhensible qu'un Beau sans la présence d'un Dieu.
Commenter  J’apprécie          00
La télévision est caricaturale. Elle charge, elle grossit, souligne, exagère les défauts, sélectionne les étrangetés, les curiosités, les êtres qui surprennent, effraient ou scandalisent. Elle est devenue le champ clos du grotesque, de l’odieux, du barbare, du désinvolte et de la provocation. Son ton est nécessairement goguenard, et la goguette est en effet son but.
Commenter  J’apprécie          40
La modernité est centenaire : les avants-gardes ont commencé vers 1905-1910. Aujourd’hui, un siècle après leur passage, on découvre, en se retournant, une terre dévastée.
Commenter  J’apprécie          00
La culture survit quelque temps à la mort des religions. Parfois même, elle semble un moment plus brillante que du temps où elle était la servante de la foi. Comme si, par quelque phénomène symbiotique, restait quelque chose du terreau ancien, sur lequel pousseraient les fruits d’une arrière-saison, une pourriture noble qui donnerait naissance à des vidanges tardives, à des récoltes d’un vin doux, sucré, mais qui a perdu toute vigueur.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a eu un romantisme des frontières comme il y a eu un romanesque des murs. Sans frontière, pas de pensée, pas de passion, et pas de poésie.
On passait naguère le poste de douane d’un cœur qui battait plus fort, dans l’attente des délices qui attendaient derrière, chocolats, alcools ou tabac interdits, comme on franchissait la porte d’une chambre dans l’impatience de découvrir ce qu’elle allait offrir, une saveur nouvelle, ou le goût bouleversant d’un corps inconnu.
Sans frontière, le romanesque disparaît et dans l’indifférence grandit la barbarie.
Un pays qui n’a plus conscience de ses frontières est un corps corrompu qui, dans l’oubli de son enveloppe, coule comme une charogne en décomposition.
Commenter  J’apprécie          00
Grandir : tuer ceux que l’on aime par les tourments que nous leur infligeons sans le savoir, sans voir la vie qui s’en va d’eux, les cheveux blanchis, les gestes plus lents, les paroles entremêlées, alors que nous nous obstinons à les vouloir pareils à ce qu’ils ont été.
Commenter  J’apprécie          00
L’orgueil du fermier à se mouvoir dans l’espace de sa maison et dans l’étendue de ses champs comme il l’entendait s’est éteint pour devenir l’humiliation du travailleur urbain, fixé le jour à sa machine, et la nuit prisonnier de sa « cellule d’habitation ».
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (13) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    859 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}