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Critique de florencem


Ne me demandez pas pourquoi, mais à chaque fois que je veux commencer une nouvelle trilogie de la saga Shadowhunters, j'hésite... Et pourtant les romans de Cassandra Clare comptent parmi mes préférés. Peut-être l'angoisse de ne pas aimer, de voir l'un de ses univers favori se détériorer et perdre tout son sens... Allez savoir... Surtout qu'avec La princesse de la nuit, j'ai passé un excellent moment. J'ai adoré, même. Et je vais me jeter sur la suite, sans attendre.

Du point de vue chronologique, Renaissance se passe cinq ans après les deux premières trilogies "principales". Je trouvais donc plus logique de poursuivre avec les aventures d'Emma et Julian, que j'appréciais déjà, qui plus est. Quand on est habitué, et cela pendant six tomes, à suivre les mêmes héros, il est toujours difficile de les quitter, mais Cassandra Clare avait bien préparé la transition, en nous présentant les Blackthorn et la jeune Carstairs. Et je l'en remercie encore, parce que cela apporte une grande différence à la lecture. On retrouve de temps à autre Clary, Jace, Magnus et Alec, entre autre, la rupture n'étant pas totale et cela pour mon plus grand plaisir, mais nous connaissons aussi nos jeunes nouveaux héros. Il est d'autant plus facile de se glisser dans leur quotidien, et d'apprécier ces nouvelles aventures. Et bien que je guettais le moindre indice concernant les anciens, je me suis attachée à cette nouvelle équipe, ainsi qu'aux nouveaux personnages. Je suis donc totalement prête pour cette trilogie.

Ce que j'aime particulièrement avec la saga Shadowhunters, c'est que l'auteur a non seulement créé un monde complexe avec de nombreuses règles et créatures, mais en plus, elle le déchiquette, le fait évoluer, le révolutionne. J'entends par là que sa mythologie a pris vie, il y a plusieurs centaines d'années. Elle a son histoire, son passé. On a déjà pu la voir changer avec Clary et Jace. Nous nous sommes rendus compte combien les Chasseurs d'Ombre, pourtant voués au bien, pouvaient être cruels, par le biais notamment de lois. Ils ont ce côté propre aux religions, en soi, avec un cadre bien défini de ce que doit être un membre du clan, et si vous sortez du cadre... même de façon minime... eh bien, vous pouvez vous attendre au pire. Ce manque de compassion et d'ouverture d'esprit est difficile à appréhender, surtout pour des jeunes vivants à notre époque. Pour nous, c'est tout simplement aberrant. Et le fait de malmener ainsi son univers, de chercher à le rendre meilleur, mais en pointant le doigt là où ça fait mal, je trouve cela... pas osé, mais c'est un peu détruire son bébé dans un sens. Et j'adore, parce qu'on s'indigne, certes, mais c'est aussi le moyen de voir une population grandir et tenter de réparer petit à petit ses erreurs. Sans compter que Cassandra explique bien, de façon cohérente et plausible, le pourquoi des décisions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Que ce soit à propos de Mark et Helen, Emma et Julian, Ty, Arthur... On entre avec profondeur dans les fondements de l'univers, sans s'en rendre compte et sans que cela soit barbant.

L'intrigue globale est aussi prenante, sans surprise. Surtout que le mystère sur la mort des parents d'Emma, est peut-être un mystère qui trouvera des réponses. Des meurtres rituels, le Petit peuple qui fait des siennes, des individus louches, des mensonges et non-dits à foison. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Question émotions, c'est les montagnes russes. Il y a des intrigues secondaires qui s'entremêlent, de nombreux personnages, mais là encore, je ne me suis sentie ni perdue, ni submergée.

Il faut dire que pour moi, le grand atout de Cassandra Clare, et pas seulement dans La princesse de la nuit, mais dans tous ses romans, est son panel de personnages. Nous avons beau avoir sous les yeux des chasseurs de démons, ce ne sont pas des héros en puissance à la superman, sans aucun défauts. Et c'est pour cela que je les apprécie. Julian en est l'exemple même. Au premier abord, le gendre idéal, un garçon bien sous tous rapports, mais apprenez à le connaître et vous découvrirez toutes les nuances de sa personnalité. Un enfant qui a grandi trop vite, qui se fait dévorer par l'amour qu'il porte aux autres et avec une part d'ombre non négligeable. Emma est, pour moi, plus parfaite, mais elle n'en reste pas moins intéressante. Je retrouve en elle beaucoup de Jace, et on lui fait d'ailleurs la remarque. Et contrairement au seul point négatif que je vais citer juste en dessous, ce n'est pas pour moi quelque chose de déplaisant. Cette fougue, cette envie de se surpasser, cette abnégation pour ceux qu'elle aime… Elle est cette héroïne que l'on voudrait croiser plus souvent, encore très jeune, certes, mais avec un potentiel énorme. Et je vais m'arrêter avec nos deux héros, sinon cette chronique ne s'arrêtera jamais.

Je reviens rapidement sur la seule chose que je pourrais dire de négatif, concernant La princesse de la nuit, et de voir une nouvelle fois une romance maudite. C'est très bien amené, et je garde espoir car Cassandra Clare est une auteur de confiance à ce niveau-là, mais j'ai l'impression de revivre l'histoire de Clary et Jace. Et c'est la seule chose que je peux reprocher ici. Nous n'en sommes, cependant, qu'au début, et je ne doute pas que cet élément a quelque chose de plus complexe et intéressant à nous apporter. Mais que voulez-vous, j'aime déjà tellement ces personnages que je ne veux que leur bonheur.

Un coup de coeur pour moi, qui me réchauffe le coeur, car je vois grandir une saga que j'adore et toujours avec brio. J'ai hâte de découvrir la suite que j'ai sous la main, fort heureusement.
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