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Critique de Phoenicia


Un mélange très intéressant de steampunk et de fantasy orientale. .

Pour ceux qui l'ont dans leur PAL et n'ont pas encore lu L'étrange affaire du Djinn du Caire du même auteur, je leur recommande de commencer par ce titre qui, de surcroît, est un format nouvelle et se lit plutôt vite. La raison est la suivante : les événements de ce roman font référence très souvent à cette nouvelle. Il y a un élément de l'histoire qui vient de cette nouvelle et qui est même central. Pour ce qui est de l'autre nouvelle, celle du Tramway hanté, on peut lire ce titre sans l'avoir lue au préalable.

Dans Maître des Djinns, on retrouve Fatma, toujours aussi compétente et originale à sa manière. Arborant des costumes d'hommes occidentaux dans une société égyptienne d'un XXe s alternatif, elle détonne, incarnant à sa manière les balbutiements du féminisme du XXe s . C'est un protagoniste auquel on s'attache sans trop de difficultés, séduits par ses valeurs et son désir d'échapper à ce carcan sociétal qui place la femme en position d'infériorité. Côté protagonistes, on retrouve beaucoup de personnages secondaires rencontrés dans les nouvelles, à commencer par la fameuse Siti, mais aussi Hamed et Onsi. On découvre Hadia. L'auteur façonne des personnalités très différentes à ses protagonistes féminins, mais on y trouve un point commun : une remise en question de la condition féminine du début XXe s.

Ce récit est une uchronie : l'Egypte du XIXe s s'est libérée du joug britannique grâce à la réapparition dans notre monde de Djinns. Elle est ainsi devenue une puissance industrielle, capable de rivaliser avec les grandes puissances européennes. Tout en étant dans une société alternative, on retrouve les éléments de ce XXe s : aux débuts du féminisme déjà abordé, s'ajoutent la dénonciation du colonialisme et l'imminence d'un conflit entre puissances européennes, la question ottomane. L'auteur se saisit de ce contexte et le met en arrière toile de son récit avec une grande dextérité.

La présence des Djinns, l'immersion au Caire donne au récit une note de fantasy orientale. Pour ma part, c'est ma première immersion avec cet auteur. J'avoue apprécier. On change les codes de notre fantasy médiévale historique. Je retenterai l'expérience sans hésitation, d'autant que j'ai une trilogie parfaite qui me fait de l'oeil pour ça!
En revanche, j'ai été un peu perdue entre les différents termes et j'avoue qu'un glossaire ne serait pas du luxe!

Pour l'action, j'avoue par contre avoir été moins séduite que dans les nouvelles. J'ai apprécié le synopsis en général mais j'ai trouvé quelques longueurs au milieu du récit, nous donnant l'impression d'une enquête qui s'enlise, et une fin un peu à rebours. Je craignais même que Fatma ne soit au final qu'un simple témoin... En dépit de ces quelques bémols, si l'auteur décide de placer de nouveaux récits dans cet univers, que ce soit des nouvelles ou des romans, je suis preneuse!


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