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Critique de fredho


Le narrateur omniscient, adresse sur un cahier des lignes de confessions à sa femme Clémence décédée il y a fort longtemps, des confessions comparables à des plaies douloureuses, ouvertes sur des remords, des ressentis et des aveux.
Le narrateur nous retrace par le biais de ses écrits, une période noire d'un petit village de Province où un matin d'hiver 1917, on découvre le corps d'une petite fille de 10 ans tuée par strangulation.
Le récit gravite autour de ce macabre assassinat, le narrateur un policier témoin observateur de l'enquête, nous transporte dans cette sombre affaire. Il décortique au fil de la lecture l'ambiguïté de cette tragédie, et nous décrit également la vie tourmentée des petits gens et les notables du village.
En parallèle, ce roman nous amène à certaines réflexions sur différents cas de figure, les atrocités de la 1ère guerre mondiale et ces jeunes garçons poussés sur le front sans expérience, sans préparation psychologique, traumatisés par les horreurs d'une guerre sanglante et barbare, ces soldats déserteurs, fusillés pour avoir fui les responsabilités d'une patrie, ces jeunes garçons qui ne veulent pas devenir assassins d'une guerre qu'on leur impose, une guerre qu'ils ne comprennent pas. C'est une réflexion sur la peine de mort, des têtes tranchées sous l'épée d'une justice stricte, rigide et malveillante. C'est un regard sur la ségrégation des classes sociales, où la haute bourgeoisie traite avec condescendance le petit peuple, d'ignorants. La bourgeoisie et ses inspecteurs, ses juges, ses procureurs et ses notables qui s'octroient des droits et du pouvoir sous prétexte d'instruction et d'éducation, et qui révèlent des faces cachées de pourritures et d'injustices, trouvant des coupables idéaux pour classer des affaires dérangeantes.
Et parmi cette réalité, il y a « Belle de Jour », la fillette assassinée à l'âme pure, que « le Mal qui rend les Hommes si laids », ne possédera pas !
L'auteur sous la main d'une jolie plume, expose les douleurs, les lâchetés, les injustices, des uns et des autres, un roman bouleversant où les protagonistes sont comme cités dans le texte par Joséphine amie du narrateur « Ni salauds, ni saints, ni tout blanc, ni tout noir c'est le gris qui gagne. Les Hommes et leurs âmes c'est pareil... » Nous sommes juste des âmes grises.
Le charme de ce roman, c'est ce mystère qui perdure sur « l'opacité de ce crime » qui nous laisse juge de choisir le coupable, ou tout comme le narrateur dans « le doute, la pénombre, l'hésitation, et l'absence de réponses et de certitudes »... Crime d'un pervers ou crime d'un martyr, est-il souhaitable de le savoir !
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