J'ai un chapelet dans mon cœur à dire quand je ne dors pas, grain par grain,
Les têtes coupées de mon père et de ma mère et de tous les miens.
De quelle idiote fringale de bonheur j'ai été saisi tout à coup !
Mon humiliation est trop grande. Hélàs ! il n'y a plus de douleur pour moi et mon âme en est avide ainsi qu'une terre altérée.
Je suis séparée des larmes.
Il n'y a plus de douleur possible et toute souffrance qui s'ajoute aux autres est pour moi comme une consolation.
Voici donc, rentrant chez moi, tout ce que je retrouve de la maison
La poutre en croix avec la solive, et cela même vous l'avez pris pour vous, ô fils de l'ouvrier ! Et il n'y a pas de place pour deux.
Notre château a été détruit, mais la maison de Dieu est restée debout.
Le mur a été fondu, le fossé a été comblé, l'Arbre-Dormant a été arraché.
Le puits a été pollué, la tour est tombée d'un seul coup comme un homme qui s'abat sur la face, les entrailles de la maison familiale se sont rompues et effondrées,
Et de tout l'oeuvre antique, il ne reste qu'un seul pignon et la cave, refuge du renard et du hérisson !
Je suis la souche écimée et sans branche, et je vois dans votre œil brun le vert de la jeune feuille.
Ces choses seules sont à moi qui sont mortes, vaincues et impossibles.