Plus de 1500 ruches à Paris, soit 15 ruches par kilomètre carré quand on estime qu'il faudrait rester en deçà des 5 colonies par kilomètre carré !
Pour être appréciés, les végétaux doivent être maintenus à une "juste place", une place qui leur est symboliquement attribuée. Les végétaux urbains ne doivent pas se développer et envahir l'espace habité. Ils ne doivent pas attirer d'insectes indésirables ou abriter des bêtes suspectes. Ils ne doivent pas salir ou endommager le bâti.
Ainsi, ces observations invitent à ne pas tenir pour acquis l'existence d'une demande de nature urbaine qui supporterait un accueil généreux et désintéressé à la part non humaine du vivant.
Faut-il encore expliquer la chute vertigineuse de la biodiversité (126 espèces menacées d'extinction en France et 20% des plantes dans le monde, 50% des médicaments sont issus d'espèces en voie de disparition,
Nos sociétés se transforment vite, trop vite, sans forcément prendre la mesure de ce qu'elles perdent, laissant souvent des cultures et des traditions en jachère, abandonnant des savoirs et des savoir-faire de grande valeur. En un siècle, la société rurale actrice de sa vie, recomposée en société de consommation, aura renoncé à des pratiques que les conditions d'habitat modernes compromettent, tant l'habitat lui-même est étrangement réduit à ses fonctions triviales de logement.
Délégué aux organisations privées de l'agroalimentaire plutôt qu'à la collectivité publique, notre ravitaillement échappe au débat politique. L'aménagement peine à s'emparer de cette question de la résilience vivrière alors que l'artificialisation des sols agricoles par les villes compromet l'activité et la mise en place de circuits courts à proximité des villes.
Les nuisances lumineuses affectent les équilibres des écosystèmes et perturbent notamment la chaîne alimentaire en impactant lourdement les insectes nocturnes, mais aussi les chauves-souris et de nombreuses espèces d'oiseaux. L'éclairage doit donc faire l'objet d'une réflexion globale.
D'une mission qui consistait généralement et principalement à maintenir un lieu dans une image constante, "propre", où l'expression spontanée de la nature était peu permise, vers une mission où le jardinier redécouvre la flore spontanée et devient acteur de l'évolution du site.
Ce que Zygmunt Bauman nomme la "vie liquide", qui se développe avec la fluidification des circuits et un certain néonomadisme. De multiples maux assaillent également les sociétés urbaines, telles les exclusions, les pollutions de toutes sortes, contribuant à réduire l'humain à la condition d'errant ou de consommateur. Les activation des mobilités remettent en cause des organisations socio-spatiales héritées du passé.
Les grandes pelouses, les alignements de platanes ou les toitures de Sedum sont de type monoculture, donc fragiles à tout accident climatique ou sanitaire.