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Citations sur De l'action directe (11)

"On dit souvent, et on le répète comme un perroquet, que les patrons sont "conscients de leur classe", qu'ils se serrent les coudes pour défendre leurs intérêts de classe et qu'ils sont prêts à subir n'importe quelle perte personnelle plutôt que d'être infidèles à ces intérêts. Ce n'est pas du tout le cas. La majorité des hommes d'affaires sont exactement comme la majorité des ouvriers ; ils se soucient beaucoup plus de leur perte ou de leur gain individuel que du gain ou de la perte de leur classe. Et c'est sa perte individuelle que le patron voit, lorsqu'il est menacé par un syndicat.

is often said, and parrot-like repeated, that the bosses are “class-conscious,” that they stick together for their class interest, and are willing to undergo any sort of personal loss rather than be false to those interests. It isn’t so at all. The majority of business people are just like the majority of workingmen; they care a whole lot more about their individual loss or gain than about the gain or loss of their class. And it is his individual loss the boss sees, when threatened by a union. "
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Non, les vrais non-violents peuvent seulement croire en l'action directe, jamais en l'action politique. La base de toute action politique est la coercition ; même lorsque l'Etat accomplit de bonnes choses, son pouvoir repose finalement sur les matraques, les fusils, ou les prisons, car il a toujours la possibilité d'y avoir recours.
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Tout le monde sait cela et sourit lorsque les responsables syndicaux protestent, affirmant que leurs organisations sont pacifiques et respectent les lois. Tout le monde est conscient qu'ils mentent. Les travailleurs savent que les grévistes utilisent la violence, à la fois ouvertement et clandestinement, et qu'ils n'ont pas d'autres moyens, s'ils ne veulent pas capituler immédiatement. Et la population ne confond pas les grévistes qui sont obligés de recourir à la violence avec les crapules destructrices qui les provoquent délibérément. Généralement, les gens comprennent que les grévistes agissent ainsi parce qu'ils sont poussés par la dure logique d'une situation qu'ils n'ont pas créée, mais qui les force à attaquer pour survivre, sinon ils seront obligés de tomber tout droit dans la misère jusqu'à ce que la mort les frappe, à l'hospice, dans les rues des grandes villes ou sur les berges boueuses d'une rivière [...]. Ils savent, parce que la réalité le leur a appris, que c'est l'unique façon de gagner, si tant est qu'ils puissent gagner quelque chose.
"Vous n'avez qu'à mieux voter aux prochaines élections !" affirment certains. Il m'a toujours semblé qu'il s'agit de l'une des réponses les plus ridicules qu'une personne puisse faire, lorsqu'un gréviste lui demande de l'aide face à une situation matérielle délicate, alors que les élections auront lieu dans six mois, un an voire deux.
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Mais la foi aveugle en l'action indirecte, en l'action politique, a des conséquences bien plus graves : elle détruit tout sens de l'initiative, étouffe l'esprit de révolte individuelle, apprend aux gens à se reposer sur quelqu'un d'autre afin qu'il fasse pour eux ce qu'ils devraient faire eux-mêmes ; et enfin elle fait passer pour naturelle une idée absurde: il faudrait encourager la passivité des masses jusqu'au jour où le parti ouvrier gagnera les élections; alors, par la seule magie d'un vote majoritaire, cette passivité se transformera tout à coup en énergie. En d'autres termes, on veut nous faire croire que des gens qui ont perdu l'habitude de lutter pour eux-mêmes en tant qu'individus, qui ont accepté toutes les injustices en attendant que leur parti acquière la majorité ; que ces individus vont tout à coup se métamorphoser en véritables "bombes humaines", rien qu'en entassant leurs bulletins dans les urnes !
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Si les syndicats veulent gagner des batailles, tous les ouvriers doivent s'allier et agir ensemble, agir rapidement (sans en avertir les patrons à l'avance) et profiter de leur liberté d'agir ainsi à chaque fois. Et si, un jour, les syndicats regroupent tous les ouvriers, aucune conquête ne sera permanente, à moins qu'ils se mettent en grève pour tout obtenir pas une augmentation de salaire, ni une amélioration secondaire, mais toutes les richesses de la nature et qu'ils procèdent, dans la foulée, à l'expropriation directe et totale !
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La base de toute action politique est la coercition ; même lorsque l'État accomplit de bonnes choses, son pouvoir repose finalement sur les matraques, les fusils, ou les prisons, car il a toujours la possibilité d'y avoir recours.
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Je ferai remarquer que l'on engage jamais, que l'on n'envisage même jamais aucune action politique, tant que les esprits assoupis n'ont pas été réveillés par des actes de protestation directe contre les conditions existantes.
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la population ne confond pas les grévistes qui sont obligés de recourir à la violence avec les crapules destructrices qui les provoquent délibérément. Généralement, les gens comprennent que les grévistes agissent ainsi parce qu’ils sont poussés par la dure logique d’une situation qu’ils n’ont pas créée, mais qui les force à attaquer pour survivre, sinon ils seront obligés de tomber tout droit dans la misère jusqu’à ce que la mort les frappe, à l’hospice, dans les rues des grandes villes ou sur les berges boueuses d’une rivière.
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La grève est leur arme naturelle, celle qu'ils se sont forgée eux mêmes. Neuf fois sur dix, les patrons redoutent la grève même si, bien sûr, il peut arriver que certains s'en réjouissent, mais c'est plutôt rare. Les patrons savent qu'ils peuvent gagner contre les grévistes, mais ils ont terriblement peur que leur production s'interrompe. Par contre, ils ne craignent nullement un vote qui exprimerait "la conscience de classe" des électeurs ; à l'atelier, vous pouvez discuter du socialisme, ou de n'importe quel autre programme; mais le jour où vous commencez à parler de syndicalisme, attendez-vous à perdre votre travail ou au moins à ce que l'on vous menace et que l'on vous ordonne de vous taire. Pourquoi ? Le patron se moque de savoir que l'action politique n'est qu'une impasse où s'égare l'ouvrier, et que le socialisme politique est en train de devenir un mouvement petit-bourgeois. Il est persuadé que le socialisme est une très mauvaise chose mais il sait aussi que celui ci ne s'instaurera pas demain. Par contre, si tous ses ouvriers se syndiquent, il sera immédiatement menacé. Son personnel aura l'esprit rebelle, il devra dépenser de l'argent pour améliorer les conditions de travail, il sera obligé de garder des gens qu'il n'aime pas et, en cas de grève, ses machines ou ses locaux seront peut-être endommagés.
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Il y a vingt-deux ans, j'ai rencontré des militants des Farmers' Alliances, des Knights of Labor et des syndicalistes qui m'ont dit cela. Ils voulaient lutter pour des objectifs plus larges que ceux que proposés par leurs organisations ; mais ils devaient aussi accepter leurs camarades de travail comme ils étaient, et essayer de les inciter à lutter pour des objectifs immédiats qu'ils percevaient clairement : prix plus justes, salaires plus élevés, conditions de travail moins dangereuses ou moins tyranniques, semaine de travail moins longue. À l'époque où sont nés ces mouvements, les travailleurs agricoles ne pouvaient pas comprendre que leur lutte convergeait avec le combat des ouvriers des usines ou des transports ; et ces derniers ne voyaient pas non plus leurs points communs avec le mouvement des paysans. D'ailleurs, même aujourd'hui, peu d'entre eux le comprennent. Ils doivent encore apprendre qu'il n'existe qu'une seule lutte commune contre ceux qui se sont approprié les terres, les capitaux et les machines.
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