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Critique de Berthelivre


Ni roman, ni nouvelles. A peine de petites histoires. Des anecdotes. Des réflexions, des notes et des pensées que le regard et l'oreille de Marcel Cohen sur le monde, les hommes, ses souvenirs, recueillent en ordre dispersé. Rarement plus de trois pages. Parfois quelques lignes seulement.
A lire en suivant, ou sans discipline. « Dans ce livre, chacun voyage à sa guise » dit la quatrième de couverture.

Des faits divers, des faits statistiques, parfois scientifiques. Minuscules, ou bien à l'échelle du monde et de son histoire.
Du quotidien au burlesque en passant par le bizarre et l'absurde. Ou par la tragédie : histoire abominable et inoubliable d'une photo de Hessling faite en 1943 (XXXI).
D'une réflexion sur la littérature, à la trouvaille du bilboquet de l'homme de Neandertal.
Ou à la création d'une évaluation statistique de l'intensité de nos « je t'aime » : en abscisse, « le poids du sens », en ordonnée « le degré d'adéquation ». Marcel Cohen n'en dit pas plus. Mais comment ne pas s'interroger : au total, que révèlerait la courbe de nos « je t'aime » ? Et à quel niveau, le dernier prononcé ?

Quelques-uns de ces faits, rares, présentent moins d'intérêt à mon goût, ou me laissent perplexe : j'ignore ce que Marcel Cohen a voulu dire.
Mais l'impression globale, c'est celle d'un jaillissement ininterrompu et souvent inattendu d'une pensée qui observe, qui scrute et fait son miel du moindre détail. C'est la pensée comme elle va, au fur et à mesure des jours, qui pose sur le papier, des touches d'impressions, de nouvelles, de choses vues et entendues. La pensée comme elle va, qui s'interroge aussi, qui imagine, qui extrapole. Certains de ces faits pourraient donner lieu à des pages entières de questions et de philosophie.
Mais la plupart, sans le dire, prouvent que ce n'est jamais fini d'apprendre ce qu'est l'homme.

Avec une simplicité, une humilité presque, qui laisse pantois.

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