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Critique de Myriam3


Je le gardais secret, isolé dans ce coin de mon coeur, en réserve, comme une petite chose rassurante, chaude, consolatrice. Je n'en avais jamais entendu que du bien, du touchant, de l'émotionnel.Quand l'envie de le lire a été trop forte, après toutes ces années, je me suis plutôt lancée dans la lecture de Belle du Seigneur pour garder encore le Livre de ma Mère car les grands livres se dévorent avec parcimonie. J'ai lu quelques pages, encore quelques-unes. Je n'ai pas accroché, et vu le pavé, je n'ai pas insisté.
J'ai donc fini par acheter le Livre de ma Mère, augmenté d'un dossier, dans la collection Folioplus classiques pour pouvoir, ensuite, prolonger mon plaisir.

Bien sûr, j'en avais déjà lu, et sans doute même étudié, quelques extraits qui m'avaient plu, mais... ils me gênaient.
J'ai donc, enfin, lu le Livre de ma Mère. Rapidement. J'ai feuilleté le dossier, je l'ai refermé. Rien.
Ou disons, pas grand chose. Pourtant dieu sait que j'aime ma propre mère, que je suis infiniment proche d'elle, que nos relations sont complexes, et je ne pense pas que le seul fait que je sois sa fille et non son fils y change quelque chose, mais ce livre ne m'a pas touchée comme il aurait dû, ou comme je le désirais, ardemment.
Pris séparément, les paragraphes qui composent les chapitres sont effectivement émouvants, des petits textes en prose qui se suffisent à eux-mêmes et finalement je préfère cette lecture, au compte-goutte, un peu de temps en temps. Mais tout ensemble, en unité, non! Trop de pathos, trop de petits mots trop gentils, trop puérils. Et cette culpabilité de vivre qui revient, redondante, insistante. j'ai envie de dire: "oui ta petite maman chérie, c'est bon on a compris, on a compris qu'égoïstement tu souffres de manger, boire, vivre, arrête maintenant de t'apitoyer".
Peut-être ne puis-je pas comprendre tant que je n'ai pas vécu cette situation; pourtant, je pense qu je ne pourrais pas m'exprimer avec tant d'emphase, je m'inscrirais plutôt dans la pudeur, une variation du silence. Bref, je ne m'y retrouve pas, je ne le comprends pas.

Je regrette, donc, de devoir admettre qu'Albert Cohen n'est pas un auteur pour moi, et j'y perds sans doute de riches lectures. Quelle déception.
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