-Bon, il faut que je te pose la question, commença Trent, et Cujo s’interrompit dans la série de petits bonbons en forme de cœur qu’il était en train de réaliser pour une jolie cliente originaire de Toronto. Tu dis qu’il ne se passe rien entre Drea et toi, et puis je vous surprends collés-serrés après le départ du flic. Qu’est-ce qui se passe, mec ?
Aussitôt après qu’il l’avait libérée de son étreinte, Drea était partie et il l’avait regardée s’éloigner en compagnie de Harper. La distance entre eux aurait dû l’apaiser ; à la place, il avait eu l’impression qu’on venait de lui enlever un morceau de lui-même.
-J’ai parfois l’impression qu’on est un peu comme un Mentos et un Coca : la moitié du temps, c’est explosif entre nous.
-Et l’autre moitié ?
Cujo resta silencieux un moment, hésitant sur la réponse à donner. Il respectait Drea, l’admirait même. Elle travaillait dur, s’occupait des sa mère, faisait attention aux autres. Et il crevait d’envie de la déshabiller, histoire de voir ce qu’il pouvait faire avec ce brasier qui brûlait en elle.
- Je t’aime, Brody.
- Je t’aime aussi, crevette. (Il l’embrassa rapidement.) Maintenant, puis-je t’inviter à revenir au lit ? J’aimerai m’entraîner à ne pas faire de bébé jusqu’à ce que tu sois prête à en avoir.
- A chaque fois, ma belle. C’est juste hallucinant.
Drea sourit et enfouit sa tête dans son cou.
- C’est peut-être la seule chose sur laquelle on est d’accord, dit-elle.
Parce que tes cheveux sentent la fraise, parce que j’ai gagné le jackpot le jour où je t’ai rencontrée, parce que tu es addictive, et parce que je compte chaque jour les bonnes étoiles qui m’ont offert la chance de t’aimer… même si c’était pour peur de temps.
Il la poussa alors contre les arbustes et l’embrassa. Avec fougue. Avec passion. Comme si sa capacité à survivre une heure de plus en dépendait.
Mais la vérité, elle, n’avait pas bougé d’un pouce. Drea méritait d’avoir ses propres enfants, et Cujo ne pouvait pas exiger d’elle de renoncer à quelque chose de si important.
Il fallait qu’il s’éloigne où il allait empoigner cette masse de cheveux et embrasser Drea sur-le-champ. La terreur qu’il avait lue dans son regard lorsqu’il l’avait récupérée au café s’était évanouie, remplacée par un sourire à couper le souffle.
- Je me perds. Ou peut-être me suis-je perdue il y a très longtemps.