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Critique de danslabibliothequedanne


Grâce à ma grand-mère paternelle qui était fan de Colette, comme beaucoup de femmes de son époque, j'ai pas mal de livres de cette autrice dans ma bibliothèque et dans ma PAL !
Mais récemment déçue par le blé en herbe, que j'ai même abandonné, et par un énième "Claudine", avec la Retraite sentimentale, je voulais faire une pause.

C'était sans compter sur le hasard du rangement d'une de mes bibliothèques... "Mais c'est quoi, ce bel ouvrage avec ces si belles illustrations ?"... et c'était parti pour la découverte de ce court livre, à la forme particulière, écrit en 1919, et illustré de gravures sur bois de Hermann-Paul.

J'ai eu un beau coup de coeur, et j'ai retrouvé la Colette que j'aime ! Sensuelle, aimant décrire les sentiments, les personnages, les odeurs, les matières : une gourmande de la vie.

L'histoire :

Qui est cette Mitsou ?
Une jeune femme de 24 ans qu'on pourrait appeler peut-être une cocotte aujourd'hui, danseuse de revue, et soutenue par un monsieur qu'elle appelle "l'Homme bien", d'une cinquantaine d'années.

Elle a une petite collègue qui s'appelle « Petite-Chose » (oui ça c'est assez typique chez Colette, elle aime bien donner des noms comme ça à ses personnages), qui va un jour débouler dans sa loge avec deux lieutenants à cacher pour qu'on ne la voit pas batifoler !

Et très vite on comprend que Mitsou va s'éprendre du « lieutenant bleu », et que ce sera vraisemblablement réciproque.

La forme, et la langue typique de Colette :

Ce que j'ai adoré dans ce roman c'est d'abord la forme, puisque ça commence comme du théâtre, et que va s'en suivre une longue correspondance belle, espiègle, puis amoureuse, entre ces deux là. Pour revenir ensuite à une petite forme de théâtre, tout au-moins de conversations, et de pensées personnelles, plus profondes.

En très peu de pages, car c'est un roman assez court, Colette va réussir à brosser un personnage extraordinaire pour Mitsou, et une richesse d'émotions et de sentiments entre les deux personnages principaux que j'ai trouvé magnifique.

La langue de Colette est vraiment particulière, et avec Mitsou, elle a pu s'en donner à coeur joie. Je vous mets deux ou trois citations pour que vous la découvriez.

" Petite-Chose voulait que je vous envoie un sachet de préservation comme elle envoie à ses amis. Ce sont des sachets où elle ne met rien que des baisers." ❤️

" Je vous écris là des choses bien longues et bien sottes, mais j'ai mis tant de plaisir à les écrire que je n'ai pas le courage de les déchirer."

Et pour vous décrire Mitsou :

"Moi, comme j'ai un genre enfant, une figure bien propre, les yeux que j'ouvre à m'en faire mal dans le front parce que ça va bien ensemble avec mes grandes jambes, ma petite bouche et mon pas de nez, les auteurs de revue se sont écriés :  "Elle sera épatante dans les scènes les plus raides, on va les lui garder !"

Colette est fantastique dans ses descriptions d'odeurs, comme le parfum de Mitsou qui serait "une rose thé effeuillée dans une boîte en bois de santal qui aurait contenu un peu de tabac fin". Pour avoir lu par-ailleurs, ses descriptions de plantes et de fleurs, je suis fascinée par les images qu'elle sait faire naître chez ses lecteurs.

Étonnamment j'ai cru que le roman était bourré de fautes d'orthographe, mais je crois que c'est cette jeune femme qui fait des fautes d'orthographe dans sa correspondance. Je trouve amusant que Colette ait pensé à cela. D'autant que le "Lieutenant bleu" ne semble pas en faire.

Je garderai un excellent souvenir de ce couple de personnages, et aurai grand plaisir à le relire.

Et vous, aimez-vous Colette ?
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